Chapitre n°7

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— Excellent timing, lancé-je à l'encontre de Bastien parce que c'est la deuxième fois en peu de temps qu'il me mâche le travail.

Il n'a pas le temps de me répondre que la voix de Néo résonne à mon oreille.

— On a terminé de notre côté, plus de goule on vue. On a tout vérifié et fait le compte.

— Et combien vous en avez eu ? lui demande Bastien.

— Huit goules mon pote, que huit. Mais on a dû courir dans tous les sens, ces trucs se cachent et frappent par surprise, se faufilent, c'est éreintant.

— Je vous avais prévenu, elles sont sournoises.

— Et vous ? réclame alors ce cher Nolan.

Je regarde Bastien face à moi qui n'a pas bouger de la porte et lui pose la même question. Comme réponse, il me montre les doigts de sa main gauche où je constante qu'il lui manque les deux tiers de son annulaire. Du coup je ne sais pas où il veut en venir.

— Euh... Quatre et demi ? l'interrogé-je maladroitement.

Grâce à la débilité de ma question, qui il faut l'avouer n'est pas très intelligente, il semble réaliser son erreur et me montre l'autre main où il n'y a pas de phalanges manquantes.

— Si on compte ces deux-là, les sept de leur côté ainsi que les tous premiers, il me semble que le compte est bon, avec un bonus. Au total ça fait vingt-huit.

— Un bonus ? L'alerte donnait un nombre exact de vingt-sept goules, pas une de plus, me questionne Bastien.

— Les lanceurs d'alerte ont pour objectif principal de nous tenir informer d'activités étranges ou suspectes ainsi que de la présence présumée de monstres. C'est à nous de vérifier ces données plus en détail pour éviter les mauvaises surprises. Il n'a fait que signaler ce qu'il a vu ou cru voir.

— Des mauvaises surprises comme celle-là j'imagine, bougonne Néo.

— Oui comme celle-là. Mais ça n'a plus d'importance puisque de toute manière votre mission à était mené à bien, retrouvons-nous à la sortie je préviendrai les nettoyeurs sur le chemin.

Je ne dirige vers la porte d'où Bastien n'a toujours pas bouger, il me demande si je vais bien après avoir vu l'état de mes manches, je le rassure en lui disant que j'ai connu pire. Mais mes dire ne l'empêchent pas de m'analyser de la tête aux pieds avant de me laisser passer devant lui.

Je fais la fière, mais sa question a dû raviver ma mémoire car mon corps se souvient de ce qu'il vient de subir, alors la douleur que je n'avais pas sentie jusqu'ici se manifeste. Sous mes vêtements, le sang s'écoule des perforations encore à vives que n'a faites les griffes de la bestiole qui ma sautée dessus et sa fait un mal de chien ! Cependant, je ne pense pas que ce soit grave, elles ne sont pas profondes, ça va vite se régler. Donc je ne laisse rien paraître, comme je l'ai dit, il m'est arrivé pire. Je ne vais pas faire une scène pour cela.

En parlant de blessure, le doigt incomplet du géant me revient en mémoire, est-ce qu'il l'a perdu ce soir ? Je ne pense pas, il n'avait pas l'air ensanglanté et son faciès n'exprimait aucune douleur. Son amputation doit être plus vieille. J'aimerais lui demander comment ça s'est produit, mais j'ai peur d'être indiscrète. On ne se connaît pas encore, alors je garde mes questions à plus tard.

— Au fait ? Pas que je sois ignorant, hein Aloïcia ! Mais je me demandais, qu'est-ce que des créatures comme des goules, qui ne sont pas affectées par les basses températures cherchent dans un bâtiment vide, alors qu'il y a un cimetière tout proche, quelqu'un a une idée ? S'interroge Néo qui brise par la même occasion le silence reposant du moment.

Ceux qui vivent dans l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant