Ceux qui vivent dans l'ombre

Chapitre n°14

Regarder la nuit noire et profonde s'éclipsée en faveur des toutes premières lueurs d'un jour terne et gris est déprimant à voir. Cette journée promet d'être d'une fadeur hivernale... et ce matelas devient inconfortable au bout du énième changement de position. Remontant la couette sur moi avec l'espoir de grappiller quelques heures de sommeil supplémentaires, la sonnerie de notification de mon téléphone s'élève, m'informant de la réception d'un message et chassant par la même occasion mes derniers relents de fatigue.

En ruminant j'attrape le smartphone posé sur la table de chevet la plus proche. Je baille avec toute l'élégance d'un hippopotame, quand ma salive passe de travers dans ma gorge lorsque le nom de l'expéditeur du message s'affiche à l'écran. Je ne m'attendais pas à grand-chose avec ce message mais je ne m'attendais sûrement pas ça ! Daan Rosebirds qui veut que nous passions la journée ensemble aujourd'hui.

Durant de notre première rencontre, il m'avait laissé une très bonne impression et mon programme d'aujourd'hui se résume à la sortie prévue ce soir, alors j'accepte de le voir. Nous échangeons encore deux, trois banalités et je repose le téléphone après s'être mis d'accord sur le lieu et l'heure. Préparée et fin prête, je descends récupérer ma moto quand il est temps de partir.

Le zoo, un endroit où je ne mets jamais les pieds. Pour y être déjà venue..., allé ! Disons une fois il y a quelques années, je pense que je peux dire que je ne suis pas une férue de zoo. Il n'y a aucun intérêt à observer des animaux qui vivent leur vie derrière des vitres, selon moi.

Dès mon arrivée, mon rendez-vous signal sa présence avec nos billets d'entrée devant l'entrée. Le sourire qui fleurit sur son visage lorsqu'il me voit, à la fois chaleureux et séducteur me fait un certain effet, je l'avoue. Si j'éprouvais encore des doutes pour cette journée, ils viennent tous de s'envoler.

— Tu n'attends pas depuis trop longtemps au moins, je pensais être à l'heure.

— Tu l'aies, dit-il en regard la montre à son poignet. Pile à l'heure. En fait je ne suis là que depuis très peu.

Il me fais signe de le suivre et nous entrons dans ce mini sanctuaire d'animaux en captivité. Nous commençons par l'enclos des reptiles devant lequel je passe à toute vitesse, révulsée. Voir des serpents aussi gros que des anacondas ramper et se nourrir me donne la chair de poule.

Fait que je trouve pour le moins étonnant, Daan est un amoureux de la nature ainsi que des animaux qui y vivent. Il a toujours quelque chose à dire sur telle ou telle espèce, il prend même le temps pour discuter avec les animateurs qui lui répondent avec plaisir.

— Tu savais que les lamas pouvaient garder des troupeaux, ou que leurs excréments étaient d'excellents combustibles pour les feux de camp ou de très bons engrais ?

— Ah, vraiment ?!

Je redresse la tête en essayant d'avoir l'air le plus intéressée possible, bien que je ne sache pas trop en quoi cette information pourrait m'être utile. Mais bon ! Il semble tellement apprécier l'instant que je prends sur moi. Cependant, je suis distraite par une petite scène qui retient mon attention lorsque nous passons devant l'enclos des babouins.

Des enfants émerveillés devant les primates qui se donnent en spectacle les récompenses avec des friandises que leurs parents leurs ont donnés. Tout va bien, sauf que parmi nos cousins les acrobates, il on a qui est particulièrement intéressé par le sandwich d'une petite fille qu'il lorgne sans vergogne.

— Quelqu'un va se faire voler son goûter !

A l'entente de mon murmure, Daan suit mon regard pointé vers le futur chapardeur. La fille et ses parents sont concentrés à récompenser les performances, quand un babouin s'approche en catimini sans attirer l'attention. Une fois qu'il est assez proche de la fillette, il passe sa main à toute vitesse dans une ouverture, arrache le pain que la gamine tenait à une main tandis qu'un autre que je n'avais pas vu vient s'emparer à son tour des friandises que la petite tenait dans l'autre main.