Amitié enterrée ~ Fabio Quartararo

24 ~ On veut pas la même chose

La pluie tambourinait contre les vitres.

- C'est nul, on peut rien faire aujourd'hui. Je déteste la pluie.

- Pourquoi ? Moi j'aime ça la pluie.

- J'aime pas la pluie parce que quand il pleut je fais des temps mauvais.

- Ah. Peut être que le Fabio à moto il pense ça, mais le Fabio sur ses jambes je peut lui prouver que la pluie c'est cool.

- Tu veux faire quoi ?

- Tu as déjà, juste marché sous la pluie comme ça ? Avec de la musique dans les oreilles.

- Oui. Une fois. C'était avec toi d'ailleurs... Tu disais que comme ça, tu n'entendais plus ton esprit crier.

- C'est vrai, je m'en souviens, c'était après la mort de maman... C'était une belle nuit. Bien dramatique... On s'était fait tuer en rentrant...

- Mais ça en avait valu la peine.

Je souris en remontant le plaid sur moi. Jusqu'à ce que Fabio n'en ai plus.

- Mais !

- Allez, debout. Sous la pluie.

Il rit en secouant la tête.

- Maintenant ?

- Oui !

Je me levais avec lui et on mis nos chaussures dans l'entrée.

- C'est débile.

- Je pense qu'on a tous besoin d'arrêter d'entendre son esprit crier. Au moins une fois de temps en en temps.

- D'accord. Je te suis.

On descendit les escaliers jusqu'à ce qu'on soit dans le hall, qu'on traversa presque en courant avant de se retrouver sur le porche. L'air frais me fit frissonner. J'avais des idées tordues.

La pluie tombait à quelques centimètres de nous.

- On y va à trois.

- 1.

- 2.

Il prit ma main dans la sienne.

- 3.

On sauta les deux marches du perron et on atterrit sous la pluie. Elle était gelée. Je me mis à rire et Fabio aussi. Je courais sur le parking, les bras écartés comme une enfant... Fabio me regardait faire le sourire aux lèvres.

Il me rejoignit et me prit par la taille. On se mit à danser, enfin à valser plus précisément.

- C'est parce que j'ai jamais pu t'emmener au bal de fin d'année...

- C'est encore mieux que ce bal pourri.

Je ne sais pas combien de temps on resta ainsi mais au bout d'un certains temps, j'entendis mon prénom.

Je tournais la tête et découvris Madame Genvo sur le perron de l'immeuble me faisait des grands signes.

Voyant que je ne bougeais pas du parking, la concierge courut vers nous armée d'un parapluie.

- Mademoiselle Van Brøden, vous allez attraper froid ! Vous êtes irresponsable ! Rentrez ! Vite !

Je connaissais Madame Genvo depuis environs 4 ans maintenant et je l'aimais beaucoup. Je tirais alors Fabio par le bras et on rentra dans le hall sous les injures protectrices de cette vieille dame trop charmante pour ce monde de fous.