Le vent souffle toujours dans mes cheveux, et le froid tape contre mon visage.
Je suis à un pas de la mort.
Et pourtant, j'entends les oiseaux continuer de chanter.
Si je meurs, je ne changerai la vie de personne, je ne sers à rien ici...
J'étais là pour t'aider, mais j'ai échoué. J'en paye les conséquences...
Mais la réelle question qui trotte dans ma tête, c'est de savoir si je vais réellement mourir.
La mort m'enlacera-t-elle doucement, là ou personne ne le faisait ici ?
M'accueillera-t-elle dans son royaume ?
Car peut-être qu'en fin de compte, seules la solitude et la souffrance veulent de moi.
Tout le monde me repousse, je n'ai nul part où me réfugier. J'ai besoin de ton étreinte, mais tu n'es pas là.
Alors, si je saute, je mettrais certainement fin à ce manque.
Les mains tremblantes, les larmes roulantes, je m'élance finalement.
Je nous unis la mort et moi.
La falaise était élevée, et durant ma chute le vent cognait contre ma tête et appuyait sur mes bleus douloureux.
La vie aura décidé de me rappeler ma souffrance jusqu'aux dernières secondes.
Et je savais que c'était les dernières, j'en étais maintenant sûre.
On dit que lorsque l'on meurt, notre vie défile devant nos yeux, avant que la lumière blanche ne vienne nous ôter définitivement la vie.
Et ma vie défilait devant mes yeux, comme lors d'un film au cinéma. Tu ne peux pas mettre pause, ni changer de film.
J'ai revu la mort de ma mère...
J'ai revu ton sourire que tu as fait le premier jour où l'on s'est parlé...
J'ai revu le regard de dégoût de mon père apprenant que j'aime une fille...
J'ai revu notre premier baiser...
J'ai revu les coups des élèves s'abattant sur mon corps...
J'ai revu notre première fois...
J'ai revu les foules de gens, me traitant de monstre sans aucune pitié...
J'ai revu ton corps entouré de sang...
J'ai revu tes larmes couler silencieusement...
J'ai revu cette maudite batte de baseball...
J'ai revu le bord de cette falaise où j'ai sauté il y a peu...
J'ai revu mon reflet défiguré par les blessures, dans ce miroir brisé...
J'ai revu tes lèvre mouver, m'adressant des je t'aime...
J'ai revu cette tombe qu'ils ont gravés, mais qui ne représente rien à mes yeux...
J'ai revu leurs rire, tandis que j'étais en position de faiblesse...
Et puis, je l'ai vu, cette lumière blanche.
Elle devient de plus en plus forte, venant récupérer mon âme et l'amener vers l'au-delà.
Te retrouverais-je bientôt ?
Pourrais-je te serrer dans mes bras ?
Je n'en sais trop rien...
Mais je me sens m'envoler, tandis que j'aperçois mon corps gire sur le sol, sans aucun mouvement. Seul le sang et les larmes restaient.
Nous sommes maintenant deux corps échoués, en espérant que ma tombe soit gravée près de la tienne.
Quoi que, qui la graverait ?
Qui serait prêt à perdre de son existence pour embellir ma mort, et m'offrir un lieu de paix ?
Personne ne viendrait m'offrir des fleurs de toute manière.
Après tout, je ne suis qu'un vulgaire monstre.
Je te rejoins enfin mon ange...
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One, Two, Three, Dead.
Hayran Kurgu" Ton sourire manque à ma vie Mina " - S. Chaeyoung - 1908