Chapitre 18 : Provocation.

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Itiel Kaïras

3 jours plus tard




Aujourd'hui j'ai décidé de me rendre à mon entreprise.
J'ai laissé passer beaucoup de choses mais cette fois ci ça ne sera pas pareil.
Je n'ais pas informé ma mère de la situation, ça ne servirait à rien.

Il faut que je commences à établir mon plan d'attaque.
C'est déjà un avantage -si je ne m'abuse- qu'au delà des affaires professionnelles, je n'ais aucune confiance ou aucun attachement particulier avec mes employés..ou même avec les compagnies voisines.

La plupart d'entre eux ne m'ont jamais vu.
Je me montrais rarement au bureau et cela leur a servit de brèche.

Je resserre mon poing sur la fourchette, les yeux rivés sur le couteau.

... : Itiel ? Y'a t'il un problème ?

La voix de ma mère me sort de ma torpeur.
Elle est assise en bout de table, face à moi.

Je force un sourire, sachant qu'elle ne va pas s'en tenir à ça.

Maman : Cela fait dix minutes que nous sommes attablés et tu n'as rien encore mangé. Tu me caches quelque chose ?

Je la regarde en biais puis j'attrape le verre d'eau.
Je lui réponds avant de porter le verre à ma bouche.

Moi : Il ne se passe rien maman.

Le liquide coule difficilement dans ma gorge sèche.

Moi : Je n'ais pas très faim.

Elle : Qu'on apporte un café serré au roi!

La domestique à qui elle s'était adressée s'inclina et repartit aussi rapidement qu'elle était arrivée.

Je crois que ma mère a raison.
Un café me ferait le plus grand bien.

Parce qu'à cet instant, je ne me sens pas vraiment moi-même.
Qu'est-ce que j'ai hâte de trouver ces traîtres.
Ils répondront douloureusement de leurs actes.

Deux mains tenant une grande carafe de café viennent se poser dans mon champ de vision.

Je lève les yeux et c'est avec surprise que je reconnais la jeune femme.

Il m'était presqu'impossible de détourner le regard.
Elle prit une tasse moins grande et se mit à servir mon café calmement.

Elle arborait une bonne mine et je me rends compte que c'est la première fois que je vois cette expression faciale sur son visage.
Ses longs cheveux roux détachés avaient été soigneusement coiffés et ressemblaient à de belles vagues.

Elle se redresse et je découvre son teint porcelaine, ses longs cils recourbés qui grandissaient son regard azuré.

Mes yeux l'observaient avec dureté car elle possédait une beauté naturelle rare.

Je serres mes mâchoires en déviant mon regard sur la tasse qu'elle venait de remplir.
La vapeur y sortait lentement et la chaleur qu'elle émane est comparable à celle que je ressens actuellement.

Maman : Jeune demoiselle comment vous vous prénommez ?

Je reporte mon regard sur la jeune rousse, maintenant face à ma mère.
Elle s'incline maladroitement.

Elle : Votre Altesse. Je suis Adélaïde.

J'haussais les sourcils, surpris qu'elle porte le même prénom que ma mère.
Et je sais que je n'étais pas le seul à l'être.

Ma mère souriait.

Maman : On a le même prénom tu le savais ?

Adélaïde : Non.. pas du tout.

Si ma mère savait que j'accusais autrefois cette femme de vol, je me demandes comment elle réagirait vu comment elle pose son regard maternel sur cette dernière.

Maman : Pourtant, Sym m'a beaucoup parlé de toi.

Je fronçes les sourcils.
J'ai raté quelque chose on dirait.

Je n'ais pas le temps de parler qu'elle répond timidement.

Impossible de voir son visage en ce moment car elle était de dos.
Je soupire discrètement.

Adélaïde : J'ai cru comprendre qu'il était important dans le palais.

Ma mère riait doucement avant de tenir l'avant bras de la jeune femme de sa douce main.

Elle : Sym est mon neveu ma grande. Et je veux avoir une petite discussion avec toi si tu le veux bien.

La concernée remua positivement la tête avant de s'incliner une seconde fois.

Moi : Mon café s'est refroidit. Ressers moi.

La prénommée Adélaïde se retourna en lâchant des mots que je n'entendais pas d'ici.
Tiens je crois bien qu'elle ne voulait pas me sentir aujourd'hui.

Maman : Tu ne l'as pas bu comment sais-tu qu'il est froid?

Moi : Maman..

Maman : Et en plus le café est juste devant toi tu peux-

Adélaïde lui sourit.

Elle : Laissez tomber votre Altesse, je vais resservir sa majesté.

Un sourire en coin fendit mes lèvres.
Ma mère remuait la tête et continuait de manger.

Adélaïde reprit un autre verre et me resservait, avec moins d'attention que la première fois.
Me faisant bien comprendre qu'elle veut en finir et se tirer de là au plus vite.

Ses traits étaient tirés d'agacement et je me surpris à aimer cela.
Décidément, la pousser à bout est très très amusant.

Elle glissa la tasse de café en ma direction et souriait le plus faussement possible.

Elle : Votre café.

Elle se retourna sans affronter mon regard.
Étrangement, c'était à mon tour d'être agacé.

Moi : Trop chaud.

Ma voix s'est fait entendre plus froide que je le voulais.

Je l'observe tandis qu'elle inspire profondément et se pince les lèvres.

Elle revient sur ses pas, toujours sans croiser mon regard.

Au même moment, ma mère se lève puis s'éloigne de la table pour répondre à un appel téléphonique.

À ma grande surprise, Adélaïde me contourne et s'empare d'un éventail qu'elle déposa sèchement devant moi.

Elle ancre ses yeux dans les miens et affirme sous mon regard brûlant :

Elle : Tenez, pour souffler votre café. Ça au moins vous pourriez le faire..votre majesté.

Et elle part, me laissant stoïque.




























































JELLY_JESSY

Royal Love.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant