Chapitre 5

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Harley

Alors que je me dirige à pied vers sa maison, j'entends des bruits de pas venir de derrière moi, je tourne la tête une première fois et ne vois personne. Je continue à marcher me disant que je rêve certainement, après tout, je suis fatigué ça fait plusieurs jours que je dors mal et depuis hier, c'est encore pire. J'entends de nouveau les pas de quelqu'un sauf que cette fois-ci les pas s'accélèrent, j'accélère à mon tour et tourne dans une rue pour me cacher. Seulement ce que je n'ai pas prévu, c'est que cette rue en question ne contient aucune issue. Je me cache au mieux derrière une poubelle, alors que je cherche mon téléphone dans mon sac à main, une main attrape mon sac et le balance plus loin avant de m'attraper le bras et de me tirer vers une voiture. Je sens une aiguille se planter dans ma nuque, quelques secondes après, je me sens tomber en arrière, des bras me rattrape et me mettent dans la voiture. Ce sont les dernières choses dont je me souviens avant de perdre connaissance.

Quand je me réveille, je suis attaché à une chaise, il fait très sombre dans la pièce, j'aperçois la porte et une petite fenêtre dans un coin de la pièce. Je tourne la tête vers la porte en l'entendant s'ouvrir alors que j'essaie de me détacher. Un homme portant une casquette rentre dans la pièce, je n'arrive pas à voir son visage, la lumière est trop basse et sa casquette cache la moitié de son visage.

— Je vois que la princesse est réveillée.

Je reconnais immédiatement cette voix, cette voix qui m'a hantée pendant des années. Je suis choqué, mais je me dépêche quand même de lui répondre bien que ma voix tremble de peur.

— Marcel, je croyais que tu t'étais enfui.

— Ton grand-père est mort princesse, ça change beaucoup de chose.

— Tu as toujours eu peur de lui, tu as toujours été lâche.

Je n'ai pas le temps de dire autre chose qu'il me gifle violemment, ma tête tourne sur la droite quelques secondes avant qu'il ne m'attrape par le menton m'obligeant à le regarder. Son visage tout près du mien me rappelle de mauvais souvenirs que je préfèrerais oublier. Je me revois pleurant son corps nu au-dessus du mien, j'entends encore son rire rauque à chaque fois qu'il me touchait et que je me débattais. Il prenait un plaisir monstre à me détruire, à détruire une petite qui ne demandait qu'à avoir enfin une vraie famille et une vie normale. Tous ces souvenirs refont surface d'un seul coup me prenant aux tripes. Je suis obligé d'enfoncer mes ongles dans l'intérieur de mes paumes pour me retenir de pleurer à ces souvenirs.

— Ton grand-père était un lâche lui aussi.

— Il n'était pas lâche, c'était l'homme le plus courageux que je n'ai jamais rencontré.

Il se met à rire et se recule, avant d'attraper son téléphone dans la poche arrière de son pantalon. Il clique plusieurs fois dessus avant de s'approcher de moi, tournant l'écran vers moi. Sur l'écran, on voit très clairement ma mère et mon grand-père en train de baiser ensemble.

— Tu veux savoir la vérité n'est-ce pas ? Tu te poses des questions ?

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Ton père n'est pas ton père, voilà ce que ça veut dire.

— Ce n'est pas possible.

— Bien sûr que c'est possible, d'après toi pourquoi Lost est-il comme ça avec Crow et toi ? Vous n'êtes tout simplement pas ses enfants.

— Je ne te crois pas.

— Pense ce que tu veux princesse, je sais que j'ai raison et je suis sûr que tu le sais aussi.

Il sort ensuite de la pièce me laissant seul, le cerveau rempli de questions. Je ne sais pas si je dois le croire. D'un côté, je trouve ça complètement fou, mon grand-père serait en fait mon père, je n'arrive pas à y croire. Mais en même temps, d'un autre côté, toutes les preuves sont là, mon grand-père a couché avec ma mère, et mon père me déteste depuis ma naissance. Je suis fatigué, je n'arrive plus à réfléchir correctement. Tout ce que je souhaite à l'heure actuelle, c'est sortir de cet enfer.

Je ne sais pas exactement pendant combien de temps est ce que je reste par la suite seul dans cette pièce, jusqu'à ce que Marcel revienne dans celle-ci. Il s'approche tout de suite de moi et me force à me lever. Il me traîne en dehors de la pièce jusqu'à une chambre située à l'autre bout du couloir. À peine ai-je posé un pied dans la chambre qu'il me jette sauvagement sur un lit, je ne peux rien faire mis à part le regarder se déshabiller face à moi. Je découvre de nouveau ce sourire qu'il porte sur ses lèvres, ce sourire qui a hanté mes nuits pendant des années. Il finit nu face à moi, il se rapproche du lit et me force à descendre de ce dernier. Il me met à genoux devant lui et me force à le sucé tout en le regardant.

— Je suis sûr que ça t'a manqué. Je suis sûr que ma bite t'a manqué princesse.

Ce surnom qu'il me donne depuis des années, ce surnom que je pensais au départ affectueux et vite devenu l'un de mes pires cauchemars.

Il me tient par la nuque, et s'enfonce au plus profond de ma gorge, et finit par y jouir, je recrache tout sur lui, ce qui n'a pas l'air de lui plaire puisqu'il me gifle.

Il me force ensuite à me lever et m'arrache mes vêtements avant de me plaquer contre le mur de la chambre. Il s'enfonce en moi sans plus de cérémonie, l'une de ses mains joue avec mes seins tandis l'autre et posé sur ma bouche m'empêchant de crier à l'aide ou bien de le supplier d'arrêter. J'ai beau essayer de me débattre, ça ne change rien, il continue. Chaque coup de rein est plus violent que le précédent. Je pleure tellement que mes larmes me brouillent la vue. Il a continué à me violer pendant ce qui m'a paru être des heures, bien que je ne puisse dire si ça à durer une heure ou bien cinq. Je me souviens juste avoir fini par m'évanouir au bout d'un moment, tant il me faisait mal, tellement la douleur est insupportable.

Quand je me réveille, je suis toujours nu, mais je suis de nouveau dans la pièce de tout à l'heure, attaché à cette chaise. Je ne me souviens que vaguement ce qu'il s'est passé pendant les heures où les jours qui ont suivi, Marcel m'a apporté de quoi manger à deux reprises et il est bien évidemment revenu se défouler sur moi. Je ne saurai dire combien de temps s'est écoulé depuis que je suis ici. Certainement un ou deux jours, j'ai cette impression que ça fait déjà plusieurs jours que je suis enfermé dans cette pièce. Je ne me souviens pas de grand-chose seulement qu'à chaque fois qu'il rentre dans la pièce c'est pour me frapper ou abuser de moi de nouveau.

Ce n'est qu'en entendant des bruits venant de l'étage du dessous que je relève la tête. J'entends crier, puis des bruits de bagarre suivent ce coup de feu. Je ne comprends rien de ce qu'il se passe, j'essaie de rester consciente jusqu'à ce qu'une explosion retentisse dans le bâtiment. Une partie du plafond s'effondre tout autour de moi, je suis projetée sur le côté, je tombe doucement dans les ténèbres encore une fois, en entendant seulement une voix hurler mon prénom. Une voix que je connais, dieu merci, tu es venu me sauver. 

I Feel You In MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant