Média : sadfishkid
Je pousse la porte de mon appartement, Parkinson derrière mon dos et sa malle à la main. Je n'aurai peu-être pas dû agir comme ça, sur un coup de tête, mais ce qui est fait est fait. Les lumières de la ville éclairent tout dans une lumière douce et tamisé, un peu comme celle qu'émettent les aquariums, par habitude, je n'allume pas. Le soir, je regarde souvent des films dans le noir pour avoir l'impression de voyager dans l'écran et puis Luna était assez sensible à la lumière alors je me suis adaptée, et, comme pour beaucoup d'aspects de ma vie, j'ai gardé l'habitude. Ça ne semble pas déranger Pansy que je sens un peu plus mal-alaise qu'à l'accoutumé. Nous restons un instant l'une en face de l'autre sans réagir, puis je me réveille en lui désignant le canapé et en jetant un petit sort de rangement.
« Tu peux dormir là, si tu veux. dis-je en montrant le canapé bleu. Il se déplie, je crois.
Je n'ai aucune idée de comment on déplie ce truc mais je suis pas trop nulle en travaux manuel, si j'essaye, je devrai finir par m'en sortir... Mais Parkinson me coupe, pas brutalement toutefois.
- Je vais me débrouiller... merci. »
Un silence gênant débarque et prends ses aises alors qu'elle n'ose pas bouger d'un poil après avoir posé sa malle par terre.
Je continue en marmonnant, quelle situation bizarre.
« Si tu veux te doucher ou un truc comme ça, la salle de bain est à droite, les toilettes sont dedans. Il y a des trucs dans le frigo, des trucs végétariens seulement, je suppose, mais des trucs quand même...
Sous le coup de la gêne, mon débit de parole se fait beaucoup plus élevé. Je n'aurai jamais pensé me retrouver dans mon appartement avec une fille que je déteste mais à qui je viens de faire une offre honnêtement super sympa qui m'oblige à rester coincée avec elle.
Elle secoue la tête et me coupe. Je crois voir l'ombre d'un sourire sur son visage.
- Ça va Weasley, je vais me débrouiller c'est déjà super cool de ta part de m'accueillir. »
Pansy Parkinson vient de me dire quelque chose de sincère sans aucune supériorité, prétention ou mépris. Moi qui ne pouvais pas la fermer il y a une seconde, je suis devenue incapable de parler.
La sonnerie nous fait faire un bond et je cours ouvrir pendant que Pansy pose sa malle sur le canapé et regarde autour d'elle sans grimacer, ça me surprend, j'étais sure qu'elle le ferai.
J'ai une impression de déjà-vu lorsque je tombe sur Harry devant la porte, ses mains dans les poches avec un demi-sourire.
« Laisse moi deviner, dit-il plaisante-t-il, tu as un rencard avec un gars super beau, une fille incroyablement intéressante, ou, une personne d'un autre genre qui a des yeux incroyables ?
En général j'adore la façon qu'il a de se foutre de ma gueule mais avec Parkinson sur les bras je suis pas d'humeur. Un regard froid de ma part et il se fige. J'ai piqué ce regard noir à ma mère, je dois reconnaitre que, même si je déteste quand elle me le fait subir, c'est incroyablement efficace.
Je réalise alors ce qu'il fait là. Vendredi soir : repas de famille. Ce fichu événement à le chic pour se ramener toujours au pire moment ! Merlin, je ne peux pas y aller. Qu'est-ce que je vais faire de Parkinson. Je jette inconsciemment un regard paniqué derrière moi et croise les doigts pour que Harry ne remarque pas la présence en plus dans mon appartement. Heureusement que la lumière est bien basse, peut-être que je peux compter sur sa vue désastreuse pour ne pas...
- Merde ! » dit brusquement une voix féminine, et j'entends quelque chose s'écraser contre le sol. L'impact se divise en deux : d'abord le bruit cassant du pot puis le bruit sourd de la terre. Pansy a fait tombé l'une des plantes de Luna. Je ne peux pas lui en vouloir, ça m'arrive très souvent aussi, mais elle aurait quand-même put choisir un autre timing.
Harry se penche pour voir l'intérieur de mon appartement. Avec la petite lampe de la cuisine et les lumières de la ville je me doute bien qu'il voit distinctement mon invitée. Cette dernière, regardant avec un sourire gêné le pot écrasé par terre a perdu toute son autorité et semble toute douce maintenant. Elle doit se trouver dans un situation tellement inédite qu'elle n'a pas encore trouvé comment y être méprisante. Je me tourne vers elle pour vérifier mes dires. Elle a un sourire coincé, nous regarde. Elle a gardé son manteau noir et ses chaussures, je constate seulement à ce moment que le maquillage de ses yeux à couler ce qui lui donne une tête de panda.
« Salut. dit Harry en me jetant un regard bizarre juste après.
Je devine ce qu'il pense. Oh Merlin et tout les chevaliers de la Table Ronde, aidez-moi.
- Salut. répond Parkinson, toujours aussi mal à l'aise. »
Elle ne détourne pas le regard mais répare sa bêtise d'un coup de baguette... sauf que le manque de concentration lui fait réparer le pot d'une façon bien peu solide. Il se repose sur le meuble encore plein de fissure et retombe aussitôt. Nous le regardons s'échouer une seconde fois sans rien faire.
Harry me tire le bras pour nous placer hors du champs de vision de ma colocataire improvisée. Je devine que je lui dois des explications et je me demande si je ne devrai pas lui sortir un bon gros mensonge, je ne pense pas que Parkinson aimerait qu'on sache qu'elle est à la rue. Et je n'ai pas non plus trop envie qu'on me traite d'imprudente parce que je viens d'accueillir une ancienne mangemort chez moi sans aucune préméditation.
« Je sais qu'on a pas vraiment les mêmes goût en matière de filles -et de garçons, je suppose-, m... commence Harry
- Détrompe toi, je le coupe, je pense que j'aurai beaucoup aimé sortir avec moi-même. Je trouve que moi et moi on a plein de point communs.
Il ne sourit pas en retour, c'est pourtant le genre de blagues qu'il aime bien. D'habitude.
- Ginny, je suis sérieux. »
Un "Non, tu es Harry" n'est pas passé loin, je vous jure. Mais pour une fois j'arrive à me contenir.
« Mais, reprends-t-il, d'habitude je comprends un peu pourquoi tu aimes certaines personnes. Genre, Luna, je comprends ce que tu lui trouvais, Dean aussi et l'autre... je sais plus son nom, mais elle était mignonne. Mais là, Parkinson ? Tu es tombée sur la tête ou quoi ?
Je fais mine de n'avoir absolument pas vu où il voulait en venir et écarquille les yeux :
- QUOI ? Non non non, pas du tout. Parkinson et moi on ne sort pas du tout ensemble ! C'est juste que, tu sais, on travaille ensemble alors je lui ai proposé de venir. Elle est sympa, tu sais, quand on essaye de la connaitre.
La dernière phrase m'a été bien difficile à sortir. Parkinson passe sa tête dans la porte et me regarde interloquée, comme si j'étais totalement bourrée. Je commence à me demander si je n'aurai pas dut mettre mon ego de coté et raconter carrément à Harry qu'elle et moi étions ensemble, au moins cela m'aurait évité un diner avec ma famille détesteuse-de-Luna et cette conversation gênante sur ma vie amoureuse.
- Sinon on peut aussi dire que vous ne sortez plus ensemble et que les personnes avec qui elle sort ne te regarde plus. intervint Parkinson, appuyé désormais sur le mur du couloir, à coté de la porte restée ouverte.
Elle a retrouvée un peu de son attitude Serpentard, ses bras sont croisés contre elle, elle n'a plus l'air le moins du monde gêné mais plutôt celui d'être la maitresse des lieux.
- Je... commence à se défendre Harry dont les sourcils se froncent.
- J'ai besoin d'elle ce soir, déclare Parkinson, on bosse sur une affaire très importante.
Je ne sais pas si elle l'as fait exprès, mais elle vient de me sauver la mise alors je me tourne vers mon ami et hoche la tête pour appuyer ces propos.
- Tu pourra dire à maman que je suis désolée ? »
Harry hausse les sourcils, jette un regard noir à mon invitée et marmonne un « ok. ».
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Aurors
FanfictionGinny est une auror talentueuse mais très désorganisée. Ses derniers temps, elle arrive même en retard tout les jours. Pour corriger ce manque de discipline, Hermione lui attribue une coéquipière qui est loin de la satisfaire : Pansy Parkinson. /L'u...