Média : pestoprongs
Tw : mention d'abus sexuel
Noam Putnam est un homme qui doit avoir un peu plus de mon âge. Peut-être fait-il un peu plus à cause de sa carrure et de son air sévère ? Je l'ai peut-être croisé lors de mes premières années à Poudlard sans le remarquer, aucune idée. Je suppose qu'il était du genre gars populaire avec une foule d'admirateur∙ices dont je ne faisais de toute évidence pas partit, j'ai jamais aimé les bad boys. Ni les bad girl. Ni les autres bad person d'ailleurs.
Impossible de le trouver beau depuis que je sais ce qu'il a fait, il essaye de me regarder de haut mais c'est lui qui se trouve dans le lit d'hôpital avec un bandage sur l'oreille et moi qui suis débout et qui croise les bras. Ses sourcils ne se dé-froncent pas, il ne baisse pas les yeux tandis que je le toise. Ses pupilles alterne entre les miennes et celles de Pansy.
La chambre est partagée avec trois autres personnes comme en témoignent les affaires délaissées sur les autres lits mais nous sommes seul∙es tous∙tes les trois en ce lundi matin. Le silence règne, Parkinson a insonorisé la pièce en prévention de l'interrogatoire. Le soleil me fait de grand sourire depuis la fenêtre et je n'ai envie que de le rejoindre pour un bon match de Quidditch mais il ne faut pas que je me laisse distraire, j'ai des affaires plus importantes à régler pour le moment.
« J'ai déjà vu vos collègues ce matin, pour l'affaire concernant la bestiole qui m'a mordu. déclare-t-il en levant les yeux au ciel.
- On est pas là pour ça. » Je réponds froidement et sévèrement en m'appliquant à faire le regard le plus Molly Weasley possible... Je réalise trop tard que je ne dois pas paraitre très autoritaire avec mon jean troué et l'ancien pull-grenouilles-turquoises de Luna.
Parkinson prends le relais, se plaçant entre lui et moi. Ses vêtements noirs et son regard mystérieux font tout de suite plus l'affaire. Elle est tellement soignée, personne ne se douterai qu'elle squatte chez moi depuis deux jours.
« Nous sommes là pour vous interrogez sur les personnes dont vous avez abusé.
Il hausse les sourcils, Parkinson reste de marbre et je réprime une centième envie de coller une baffe à ce type. Non mais franchement ! On lui parle d'abus sexuels ! De crime grave ! Et tout ce qu'il trouve à répondre c'est hausser les épaules ? Comme si ce n'était pas important ? Est-il au moins conscient qu'il pourrait-être à l'origine de trauma mentaux, physiques, de morts !?
- Quoi ? Je laisse échapper froidement sans pouvoir m'en empêcher, Vous n'avez pas abusé de toutes les personnes qui sont venues témoigner contre vous ?
- Si ces fameuses personnes veulent appeler ça des abus, qu'elles le fassent. soupira l'autre abruti en s'allongeant et en laissant sa tête retomber sur un coussin.
Difficile de m'irriter plus que ça. Il respire l'antipathie jusqu'au bout de ses ongles. Il est tellement méprisant, hautain et incapable de la moindre remise en question que je crois revenir à Poudlard et tomber en face d'un Drago Malfoy pré-pubère... ou d'une Pansy Parkinson.
- Parce que c'est quoi selon vous des abus ? Je dis en serrant les poings, décroisant pour l'occasion les bras de devant moi. Glisser une drogue dans le verre d'une personne et profiter de son état pour coucher avec elle n'est pas assez abusif pour vous ?
Il ne semble pas le moins du monde touché par ce que je dis, totalement hermétique à mes accusations. Parkinson me jette un regard mauvais pour me rappeler que je ne suis pas penser m'emporter, que je dois rester professionnelle. Mais je n'en ai franchement aucune envie.
- Selon moi, dit-il en regardant le plafond sans prendre la peine de se redresser de sa position allongée, abuser de quelqu'un c'est lorsqu'un parent s'introduit dans la chambre de son enfant pour lui faire des choses qu'il est trop jeune pour comprendre, par exemple. »
Cette fois il se redresse et me regarde droit dans les yeux. Il a des yeux de diables, glaçant comme s'ils étaient complètement noirs et pourtant je sens une lueur de détresse dans son regard. Le silence plane, je perds de mon assurance, cherche le regard de Parkinson, ne le trouve pas. Je comprends alors ce que ce Noam Putnam a voulu dire et je suis horrifiée. Il me parait tout d'un coup beaucoup moins coupable, alors que je sais bien qu'il le reste. Je me sens stupide pour la façon dont je viens de lui parler et les choses que je viens de lui dire.
Je devrais le savoir, depuis le temps, que les personnes violentes sont celles qui ont subi des violences. Que les abus sont les cercles vicieux que peu de personnes arrivent à briser. Dans ma carrières, j'ai connu les enfants battu∙es qui devenaient des parents violent∙es, des harcelé∙es devenir harceleur∙euses. Je sais qu'on reproduit le schéma qu'on connait, même inconsciemment. Certes, je sais aussi que Harry avait une famille violente et qu'il est adorable, et que certaines de mes amies ayant été abusées ne sont pas devenues des violeuses. Mais si quelque chose d'aussi terrible m'arrivait est-ce que j'aurai le courage de briser le cercle, moi aussi ? Je me souviens comme il était facile de se moquer de Neville au début de Poudlard, de rire avec les autres avant de le connaitre. Je ne sais pas si dans sa situation, je vaudrais mieux que ce Noam.
Toutes ces pensées me filent vite la migraine, l'introspection c'est pas vraiment mon truc. On doit lire sur mon visage que je suis déconnectée de la réalité depuis un moment. Je garde mes lèvres scellés, Parkinson continue l'interrogatoire à ma place et arrive je sais comment à ne pas se laisser attendrir.
Sans que je ne sache trop comment ni pourquoi nous nous retrouvons sur les escaliers qui donnent sur l'hôpital. D'énormes marches en marbre comment devant un temple grecque. Nous sommes baignées de Soleil. Mes jambes sont repliées contre mon buste, celle de ma coéquipière dégringolent sur les marches. Je pensais qu'au soleil, son maquillage aurait un effet bizarre sur sa peau et qu'elle aurait l'air d'un pot de peinture, en réalité je suis surprise de voir qu'elle n'a que des traits noirs autour des yeux et que le reste de sa peau est imparfait comme toutes les autres peaux, et beau, en quelque sorte. Je m'y attarde surement un peu trop car elle se tourne vers moi en sentant mon regard. Étonnant, le spectacle des rayons lointains d'une étoile sur la surface d'un visage, c'est comme une petite planète éclairée. Je dois avoir piqué ça à Luna, c'était le genre de truc qu'elle disait.
« Quoi, Weaslette ? demande-t-elle, agressive.
Je ne prends pas la peine de lui faire remarquer qu'il n'est pas très malin d'insulter la personne qui nous héberge. Je me suis promis que je serai sympa avec elle pour ne pas avoir une mauvaise ambiance pendant tout le temps où je ferai ce métier.
- Je me sens conne. je me confie, levant mes yeux dans le ciel bleu puis les laissant fixer un parc pour enfants au delà de la barrière du monde sorcier.
- Ouais, et tu ne fais pas que le sentir.
- Tu pourrais te montrer plus sympa, je proteste, j'essaye de me confier !
- Tu m'as pris pour le journal intime d'une ado moldue ? elle se défend. Je la vois déjà parodier une gamine écrivant dans un carnet rose ses secrets les plus crétins sur son béguin... et je la méprise en me souvenant que j'ai été exactement cette fille et que ça m'a valut d'être ensorcelée par Voldemort.
- Ça t'arrive de parler aux gens sans les insulter ? »
Elle souffle par le nez, laisse retomber l'atmosphère hostile entre nous. Je sais qu'elle ne va pas s'excuser et que moi non plus. Ça aussi, c'est un cercle vicieux, et si aucune de nous ne prends les choses en mains il ne se brisera jamais. Ça me coute, mais j'ai besoin de rattraper mes mauvaises actions aujourd'hui, alors je la regarde et soupire en adoptant le mode de pensé de Luna.
Elle aurait été plus directe, aurait tendu la main pour proposer une trêve, moi, je pense à moitié à mon ventre qui gargouille.
« Ça te dis des sushis ? Je t'invite.
- Je sais pas ce que c'est. elle soupire encore sans m'accorder un regard, mais une sorte de rictus amusé apparait sur son visage.
- Tu vas aimer, je suis sûre. C'est pile le bon compromis entre les Serpentard au coeur de pierre et les Gryffondor trop téméraires. »
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Aurors
FanficGinny est une auror talentueuse mais très désorganisée. Ses derniers temps, elle arrive même en retard tout les jours. Pour corriger ce manque de discipline, Hermione lui attribue une coéquipière qui est loin de la satisfaire : Pansy Parkinson. /L'u...