Ephémère

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AOUT

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L'été, au cœur de l'apathique bourgade perdue dans la campagne moscovite, se meurt.

Une nouvelle journée débute dans un endroit où rien ne change, où tout stagne jusqu'à agoniser. Seul le vent fendille le calme, entrant par la fenêtre ouverte, infiltrant chaque recoin de la petite chambre.

Yuri grimace, il s'extrait des couvertures. La brise se glisse également sous ses vêtements, tels les prémices d'un froid tout puissant prêt à conquérir sa chair et à atteindre ses os. Il enfile un second sweat-shirt au-dessus de son crâne, il en respire l'odeur boisée, l'odeur d'une belle saison à Almaty.

Les marches de l'escalier grincent sous les pieds de Yuri, il a l'impression que son cœur pèse une tonne. Comment est-ce qu'une seule personne peut autant lui manquer ?

Yuri claque la porte d'entrée, il saute les quelques marches du perron de la maison de Grand-Père. La vieille datcha ressemble à une photo qu'on aurait trouvée dans un grenier, grignotée par le temps et colorisée manuellement. Le bleu azur de la peinture ressort sur les nuages qui délavent le ciel.

La boue tâche les sneakers de Yuri, il part à la recherche de Nikolaï à travers le jardin. Alertées par ses bougonnements, les poules de Grand-Père débarquent en caquetant.

— Hé, Deda ! s'écrie Yuri. Fais gaffe à tes piafs, putain !

Il tape dans une motte de terre pour les faire fuir, les animaux se dispersent dans une cacophonie bruyante.

— Qu'est-ce qu'il se passe, Yurachka ?

Nikolaï relève soudainement la tête d'entre deux rangées de choux. Il cesse de batailler avec ses légumes, il se relève dans un grognement sourd. Sa barbe est devenue grisonnante, ses cheveux bicolores virent atones.

— Elles vont s'enfuir, répond Yuri. Il faut que tu songes à fermer le poulailler. Je déteste ces bestioles de merde, compte pas sur moi pour les récupérer sur la route...

Grand-Père lève les yeux au ciel, mais il ne commente pas la façon de parler de son petit-fils. Il tire sa pipe de sa poche, il l'allume d'un geste habitué, puis il commente :

— C'est vrai qu'il faudrait réparer la clôture, il ne se passe pas une semaine sans que je ne leur courre après.

Yuri fourre ses mains dans le pull qu'il a subtilisé à Otabek.

— Ajoute ça à ta longue liste de trucs à faire, grogne-t-il. Ça fait combien de temps que t'as pas fait le ménage ?

Une large expiration marque une pause dans la conversation. Un nuage de fumée rejoint ceux qui peuplent le ciel assombri.

— D'habitude, c'est Misha qui me donne un coup de main pour ces choses-là. Tu sais que c'est lui qui a réparé l'évier de la cuisine et qui s'est chargé d—

Glory & Gore - Yuri on Ice (2/2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant