Chapitre 32 : Auteur, ne reviendras-tu pas ?

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Tous tiquèrent à son explication, ne comprenant visiblement pas tellement de quoi il parlait. Le pali profita de la confusion générale pour tenter de s'échapper, sans succès. L'arme disparut de ses mains par enchantement et il se retrouva projeté dans les airs sans aucune explication avant de finir encastré dans le mur, étalé telle une étoile de mer rejetée sur le sable.

Je m'extirpai de ma cachette de fortune, tout en forçant Solène à en sortir également. Tolis et Orias hésitaient visiblement à enfoncer encore plus le pali dans la cloison mais ils changèrent d'avis et se précipitèrent vers nous en s'exclamant en même temps.

« Soliès !

- Solène ! »

Je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche qu'Orias me prit dans ses bras et me serra comme jamais. Je vis qu'il en était de même pour Solène, une surprise grandissante sur son visage avant d'éclater en sanglots dans les bras de son frère.

Mon fiancé me lâcha pour prendre mon visage dans ses mains.

Elles étaient douces et chaudes.... Je mis ma propre main sur la sienne, le laissant me caresser les joues.

Je vis des larmes couler de ses yeux, sans s'arrêter.

« Soliès... Je... Je... Je suis... tellement désolé..., sanglota-t-il, je suis désolé que tu aies souffert par ma faute, ce n'est pas ce que je voulais, je t'aime, je suis tellement désolé... ».

Ses pleurs s'intensifièrent alors qu'il me reprenait dans ses bras.

Je souris doucement à ses mots. Je le repoussai puis pris son visage dans mes mains, chassant ses larmes avec mes doigts.

« C'est moi qui m'excuse, j'ai été bête et stupide, borné aussi, et complètement inconscient. Je n'ai pas pensé à ce que tu pourrais ressentir et..., commençai-je avant de me faire couper.

- Non, Soliès, c'est ma faute, j'aurais dû tout t'avouer et rien de cela ne serait arrivé », me murmura-t-il en prenant ma main et en la serrant.

Je soupirai un bon coup, laissant pendant un moment toute la pression redescendre.

« Tu ne m'en veux pas ?, me demanda-t-il avec inquiétude.

- Comment pourrais-je t'en vouloir, je t'aime Orias », lui soufflai-je.

Mon compagnon me serra encore plus dans ses bras et m'embrassa en prime.

Depuis combien de temps n'avais-je plus ressenti la sensation d'être enlacé par celui que j'aimais ? Cela me semblait être une éternité alors que c'était il y a seulement quelques heures.

Le bruit d'une aspiration bruyante se fit entendre dans la pièce, nous interrompant dans nos moments de retrouvailles. Je tournai la tête vers la source du bruit.

L'homme aux cheveux blonds, qui était sorti de nulle part et était très probablement celui qui avait envoyé le pali au tapis, était tranquillement allongé sur le buffet comme s'il s'agissait d'un matelas des plus confortables, tout en sirotant de manière très indiscrète un verre de lait accompagné d'une paille.

« Quoi ?, fit-il en levant un sourcil en voyant tous les regards dirigés sur lui (à l'exception du pali toujours encastré dans le mur), je n'ai pas le droit de churluper* un verre de lait ? »

Chulurquoi ?

« Tu ne connais pas ? Qu'importe, remarqua-t-il en haussant des épaules, c'est bon ? Tu as fini ? On peut passer aux choses sérieuses ? »

Réincarnation d'une auteur schizophrène ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant