quatorze

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CHAPITRE QUATORZE

CHAPITRE QUATORZE

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ARANI

















lorsque mon père, l'empereur padishah,
apprit la mort du duc leto et ses circonstances,
il entra dans une fureur que jamais nous ne
lui avions connue. je compris alors qu'il
avait été touché non par la mort du duc,
mais par ce qu'elle impliquait pour toute
la royauté.

Dans la Maison de Mon Père,
par la Princesse Irulan


















ELLE N'ETAIT PAS parvenue à trouver le sommeil, pourtant son corps semblait vide de toute énergie. Mais son esprit, lui, était très loin de trouver la paix. C'était une conséquence de bien des choses : les souvenirs des heures passées qui avaient été les plus intenses de sa vie, un terrible sentiment d'incertitude quant à l'avenir. Et aussi, cette douleur qui frappait par intermittence même lorsqu'elle restait immobile, cette sensation pernicieuse qui partait du haut de son épaule, à l'endroit où le soldat Harkonnen avait enfoncé son arme.

Arani avait vite oublié l'idée de dormir et s'était contentée de rester allongée dans le sable, ses yeux se fermant de temps à autre pour se rouvrir quelques minutes après seulement et s'abandonner dans l'observation de la toile de la tente qui protégeait les trois survivants. Plusieurs fois, elle avait été tenté d'adresser de nouveau la parole à Paul, au moins pour réduire cet affreux sentiment d'ennui et de solitude qui retournait son estomac. Mais aucun mot ne lui était venu et seul le silence était resté. Après leur court échange, la voix du garçon s'était tue pour le restant de la nuit.

Avait-il fini s'endormir ? Arani en doutait. Elle le savait encore plus accablé qu'elle par les derniers évènements, la réalisation de la mort de son père planant encore dans l'air restreint qui les entourait.  Quelle pensée exacte l'empêchait de dormir en ce moment ? Elle n'était personne pour prétendre le comprendre. Elle avait fini par lui coller l'étiquette du jeune garçon le plus complexe qu'elle n'avait jamais connu. Il était impossible de savoir ce qu'il pensait à l'avance.

Et pourtant, au fond d'elle, malgré l'alliance temporaire qu'ils avaient formé, une partie d'elle mourrait d'envie d'un jour percer ses défenses, qu'il n'est plus aucun secret pour elle. Parce que cela paraissait impossible, Arani se sentait en mesure de l'accomplir.

Laisse-moi tout apprendre de toi, Paul Atréides. Que dissimules-tu derrière ton charmant visage ?

Elle ignorait combien de temps était passé quand elle l'entendit remuer. Non sans retenir le cri de douleur provoqué par son mouvement, elle pivota pour rencontrer son dos alors qu'il se redressait en position assise. Elle l'imita dans le silence dont elle avait l'habitude de faire preuve, le bruissement des ses vêtements tâchés de sang avait des allures de murmures fantomatiques. Paul avait éteint le brilleur lorsqu'ils avaient décidé de prendre du repos et c'était une lumière étouffée —  produite par de rares rayons de soleil parvenant à percer l'épaisse couche de sable qui s'était accumulée au-dessus d'eux — qui lui permettait d'à peine distinguer ce qui se trouvait autour d'elle.

𝐍𝐎 𝐓𝐈𝐌𝐄 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄 ⸺ paul atreidesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant