Elle est moi

Chapitre 3 : Convocation

Angela ne comprit pas ce qu'elle faisait ici, dans cette pièce qui lui semblait toujours interdite, elle qui ne fait aucun acte déplacé envers d'autres étudiants, elle qui avait de bonnes notes principalement, elle qui se donnait des moyens avant, elle qui n'était qu'un murmure dans un lieu rempli de cris. Elle prit place et baissa les yeux attendant patiemment que le principal lui énonce ce pour quoi elle avait été appelée ici.

« Alors Mademoiselle Dumak, savez-vous pourquoi je vous ai convoqué ?

- Non Monsieur. Murmura-t-elle

- Le contraire aurait été étonnant, même si je suis moi-même étonné de ne pas vous avoir vu passer cette porte plus tôt de votre gré. Enfin bon ! Quelles sont vos relations avec les étudiants de votre classe ? »

Elle ne parla pas, ne s'attendant pas à une question comme ça, aurait-on enfin compris ce qu'elle vivait dans cet établissement ? Une lueur s'éclaira dans ses yeux et elle crut que tout pourrait s'arranger...

« Mademoiselle Dumak ? Souhaitez-vous répondre ?

- Excusez-moi, je ne comprends pas pourquoi cette question...

- Oh, pardonnez-moi. En effet, je ne vous l'ai pas expliqué, mais répondez tout d'abord à cette question avant que je vous explique je vous prie.

- Bien. Euh... mes relations sont assez compliquées je dirais

- C'est-à-dire ? Expliquez-vous ?

- Eh bien, je ne leur parle pas vraiment, je ne m'adresse à personne même lorsque qu'il s'agit de travaux en groupes, les professeurs préfèrent que je ne sois pas déconcentrée par d'autres élèves, alors je n'ai aucun rapports sociaux avec aucun élèves de cette classe.

- Oh. C'est fort dommage, mais je comprends vos professeurs. Vos notes sont assez élevées depuis le début de l'année et je vous en félicite soit-dit-en-passant, et ce serait fort dommage que vos notes subissent un contrecoup, même si je n'y prête pas attention, je ne fais que retenir ce que les professeurs disent du peu d'élèves qu'ils portent en leur cœur.

- Ah d'accord... Je vous remercie alors. »

Il y eu un moment de calme d'à peine quelques secondes, mais qui sembla plusieurs minutes à Angela, elle se dit que finalement, il n'était pas question d'un quelconque problème avec elle, mais plutôt de ses notes scolaires. Elle perdit espoir et la faible lueur qui s'était allumée avant s'éteignit tout aussi vite qu'elle était apparue.

Malgré tout, elle tenta à nouveau de comprendre pourquoi cette question...

« Excusez-moi Monsieur, mais pourriez-vous m'expliquer la raison de votre question ?

- Oh bien sûr ! Excusez-moi, j'ai failli oublier, alors il était question d'un élève. Un élève qui m'aurait rapporté que des élèves de votre classe auraient dit des insultes à votre égard, mais pas de petites insultes voyez-vous. Il s'agissait d'insultes assez violentes mais ce n'était pas la première fois qu'il entendait ces élèves dire du mal de vous. Auriez-vous une idée de qui il pourrait s'agir Mademoiselle Dumak ? »

Elle le savait.

« Non, je ne sais pas. »

Elle les connaissait.

« Je ne connais personne qui aurait pu m'insulter. »

Bien sûr que si elle savait.

« J'ignore totalement qui aurait pu dire du mal de moi ni pourquoi, si ce fut le cas. »

Bien sûr que non elle ne dira rien

« Mais si j'entends des insultes à mon égard, je pourrais alors approuver les dires de cet élève qui vous a tenu au courant. »

Ce n'est pas un mensonge

« Ne pensez-vous pas que cet élève aurait pu également vous mentir sur ce qu'il vous a dit ? »

Elle se tut, et attendit que le principal prenne la parole et la libère, mais il continua à la fixer. Angela commença à stresser et agita ses bras dans ses manches, tirant dessus pour cacher sa peau de visible. Le principal continuait à la fixer comme s'il cherchait à comprendre ce qu'elle venait de lui dire, sa voix lui parut sincère pour elle-même alors, elle ne douta pas que le principal puisse lui-même douter de sa parole, à elle, une élève toujours dans les règles, ayant de bonnes notes, qui était polie envers les professeurs.

« Bien. Si jamais vous entendez des paroles n'hésitez pas à venir en parlez que ce soit au professeur ou à une personne d'autorité de cet établissement. L'élève en question est déjà venu plusieurs fois me voir pour en parler alors, je doute des paroles qu'il aurait pu entendre. Comprenez bien qu'en tant que principal de cet établissement, je me dois de surveiller à la sécurité de mes élèves. Donc s'il se passe quoi que ce soit, venez-m'en parlez et n'ayez pas honte. Je vous en prie de venir s'il se passe quoi que ce soit. Est-ce bien clair Mademoiselle Dumak ?

- Oui Monsieur, c'est très clair. Je viendrai en parler si quoi que ce soit m'arrive.

Elle ne le fera jamais

- Bien alors. Vous pouvez à présent retourner suivre vos cours. Au revoir et au plaisir. »

Angela hocha la tête en tant que remerciement, pris son sac et s'en alla. Ainsi elle reprit le chemin inverse emprunté il y a à peine 20 minutes, elle reprit le chemin dans ces couloirs vides, descendit les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée et patienta devant sa salle de classe jusqu'à la fin de cette heure.

Elle enfouit sa tête entre ses genoux, passa ses bras devant ceux-ci et patienta, dans le calme reposant des couloirs qu'aucun pas n'animait. Elle ferma les yeux et se sentit rassurée.