Chapitre 5 : Tout remonte en surface

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Il était tard, mais elle n'arrivait pas à dormir. Alors elle ralluma son ordinateur posé sur son tapis. Elle erra sans but sur internet durant plusieurs minutes avant d'enfin trouver quelque chose à faire. Elle alla sur un site de conversation populaire, entra ses identifiants et attendit que la connexion internet fasse le reste du boulot. Elle se leva de son lit pour chercher une autre couverture et en passant elle fit ce qu'elle faisait tous les soirs depuis sa rencontre avec Noah ; elle fixa la fenêtre voisine. Noah devait sans doute déjà dormir à l'heure actuelle, pourtant elle crut voir une faible lumière

« Il doit encore jouer en ligne » pensa-t-elle

Elle continua à fixer cette fenêtre tout en repensant à sa soirée ; tout à l'heure, après avoir fermé son rideau, elle était descendue rouvrir la porte d'entrée pour aller chercher son voisin, elle l'invita à rentrer et ils passèrent la soirée ensemble, discutant et profitant de leur présence mutuelle. Il était rentré après 20 h chez lui, une fois que sa mère fut rentrée, il avait encore oublié ses clés et cela devenait la routine pour eux tous.

Angela cligna des yeux pour sortir de ses pensées, elle attrapa son plaid et retourna se mettre dans son lit.

« Nous rencontrons actuellement des problèmes de connexion pour ce site – Veuillez réessayer de vous reconnecter dans quelques minutes. »

« Fait chiez » siffla-t-elle entre ses dents serrées.

Elle souffla et ferma son navigateur, jongla un peu dans ses dossiers avant de regarder ses mails. Elle cliqua sur l'un d'eux par erreur :

« Si tu souhaites en parler à quelqu'un n'hésite pas. C'est normal de ne pas aller bien après ça, rassure-toi ce n'était pas ta faute et ça ne la sera jamais ! On ne cessera pas de te le répéter avant que toi, tu ne le comprennes. Je connais de bons psys, voici l'adresse mail de l'un si tu souhaites le contacter. Ma petite chérie, n'y pense plus on est là pour te protéger maintenant alors ne craint plus rien ❤

P.-S : contacter Mme. Mathys par mail dès aujourd'hui »

Elle se rappela la seule fois où elle avait vu cette psy, c'était uniquement quelque temps à la suite de l'accident, ses parents et la police avaient jugé cela utile qu'un suivi psychologique reste d'actualité, malheureusement pour eux, Angela préféra ne plus avoir affaires à cette psy, car elle souhaitait oublier toute cette histoire, ses parents acceptèrent pour son propre bien et elle en fut soulagée.

Elle ne reparla jamais plus de cet accident à personne, trop douloureux pour elle, mais voilà que cet e-mail lui réveilla des flashs de souvenirs. Elle éteignit son ordinateur, le rangea sous son lit et ne ferma pas l'œil de la nuit, terrifiée par ses propres souvenirs et leur réalité si frappante et si dure à oublier.

Le lendemain, elle était paniquée à l'idée de sortir, elle n'osa pas sortir de son lit, n'osa pas affronter le monde extérieur, n'osa pas affronter la lumière. Et ce fut pareil pour les 2 jours qui suivirent, elle ne sortit pas non plus. Ses parents ne pouvaient pas lui en tenir rigueur, ce n'était pas la première fois qu'elle agissait comme ça, malgré la triste habitude de cette action, leur cœur était fendu devant la détresse de leur fille. Malgré tout, elle sortit le dernier jour de semaine, car Noah l'y avait forcé. Il était entré dans sa maison et l'avait sortie de force de son lit, elle n'était ni en colère ni heureuse de le voir. Juste vide. Elle ne pensa pas à sa journée, mettre un pied l'un devant l'autre, respirer et garder son calme l'occupa bien assez. Au lycée, elle prit place au fond encore une fois, mais cette fois, elle parla à chaque professeur et s'excusa envers eux, chacun lui répondirent la même chose :

« Ne t'en fait pas Angela. On comprendra tous si tu venais à rater à nouveau des heures de cours, on ne peut pas t'en tenir rigueur et nous le savons tous. »

Elle ne sut pas quoi penser de la gentillesse de ses professeurs, elle laissa sa journée se dérouler comme les autres jours. Elle finit et sortit plus tôt comme à son habitude, un examen étant annoncé en début de semaine pour ce jour-ci, elle le finit assez vite sans même avoir révisé, des notions aussi simples pour elle ne l'encourageait pas à venir encore en cours malgré sa peur de sortir.

Quand elle atteignit la porte principale, quelqu'un l'a poussa au sol.

« Alors on n'est plus enfermée chez soi la pleureuse ?

- C'est dingue comme tu ne nous as pas manqué ici, au contraire l'ambiance été moins pesante. Faudrait que tu restes chez toi plus souvent, si déjà t'en a fait tout un cinéma ton histoire, pour si peu, alors autant en faire d'autres pour pas sortir !

- Ouais, c'est ça ! C'est presque rien ce qui t'est arrivé, je suis sûr que t'a tout exagéré pour avoir de l'attention. T'es qu'une pleurnicheuse. T'es tout, juste une comédienne !

- Ouais t'es vraiment qu'une comédienne, avoue la vérité, avoue que tout est ta faute, que t'as inventé toute l'histoire. T'as encore de bonne note, c'est que ç'a pas dû t'impacter autant que tu le laisses croire aux autres, alors arrêtes de chialer et avoue juste que tu voulais de l'attention et qu'il t'est rien arrivé de grave. »

Quand ces deux agresseuses partirent, elle ne bougea pas, elle se recula au mur le plus proche et enfouit sa tête entre ses jambes. Elle commença à trembler, envahi par les images qui lui revenaient en mémoire. Cette scène qui restera à jamais gravée dans son esprit, cette scène que personne d'autres qu'elle ne connaissait malheureusement aussi bien, cette scène qu'elle espérait que personne d'autres ne connaitrait. Elle continua de trembler dans ce couloir, où à présent régnait le silence qui la rassurait, l'effrayait au plus haut point.

Elle est moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant