– Regardez-moi cette veste ! Avec ça, elles vont toutes me sauter dessus ! Ne pût s'empêcher de lâcher Dante en tâtant un gilet en cuir exposé sur un mannequin devant l'une des boutiques de vêtements.
Cette nuit éprouvante s'était terminée mieux qu'elle n'avait commencé, sans encombre réel, mais surtout sans morts ou blessés. Un vrai miracle.
La plupart de nos camarades avaient été choqués d'apprendre que tout ceci n'avait été qu'un prétexte et une mise en scène pour éveiller leur méta, mais, comme nous l'avait dit Madame Blueeast, la plupart furent trop émerveillés devant la découverte de leur capacités. Il avait été indéniable de constater la réussite de cette violente méthode : une flopée de pouvoirs avait fait irruption parmi mes camarades, ayant tous des métas plus originaux que le précédent. Mes amis avaient d'ailleurs mis la barre haute, et avaient fini d'éveiller leur capacité cette nuit-là.
Dante, métamorphe, pouvait prendre l'apparence de n'importe qui pendant une durée limitée (chose notable, il maîtrisait la transformation en certains de nos professeurs, ce qui le rendait assez impressionnant a mes yeux), Basile a sa plus grande déception, mais a notre plus grande admiration, ne pouvait pas faire apparaître des brioches à volonté comme il l'avait souhaité, mais pouvait transformer son corps en un métal quasiment indestructible. Même mon meilleur ami désormais savait qu'il avait une part d'ours au fond de lui ce qui lui avait déjà valu une blague de Geoff du genre « C'est pour quand ton hibernation ? » qui nous avait fait grincer des dents.
Malheureusement, il restait encore quelques exceptions, qui ignoraient tout de leur méta. J'en faisais partie. Je me réveillai tous les matins, espérant me retrouver naturellement à flotter au-dessus de mon lit ou voir à travers les murs, mais il n'en était rien. Je restais frustré et impatient.
Quoiqu'il en soit, nous étions vendredi et nous profitions du dernier jour de ces vacances obtenues pour nous reposer après cette opération nocturne. Nous avions passé une semaine à faire du sport, à dormir en abondance et nous profitions actuellement de nos quelques fun-points dans la Funzone après avoir eu à effectuer le rangement hebdomadaire de notre dortoir.
La Funzone était le point de rendez-vous de tout le monde après les cours, du moins pour ceux qui n'allaient pas bénéficier des installations et équipements sportifs du château. C'était une aile entière de notre école qui lui était consacrée, et cela occupait toute la partie du fond de Kaälos. C'était une zone particulièrement appréciée des élèves puisqu'elle leur était totalement dédiée : nous ne sortions pas beaucoup de notre établissement et pour pallier ce manque d'activités extérieures, un ancien directeur eût un jour l'idée d'affecter une aire de Kaälos aux loisirs, commerces et nourritures.
Nous pouvions donc y retrouver des salles vidéoludiques où l'on pouvait constamment entendre des étudiants monter le ton devant des parties de Monopoly endiablées ou en face des consoles de jeu. Mais la Funzone comptait également des magasins de vêtements, de décorations, d'esthétique ou même d'alimentation. Notre groupe de garçons, déambulant parmi une foule d'élèves qui rentrait et sortait de toutes les boutiques, s'arrêta au milieu d'une allée.
- Bon les gars, je propose qu'on se sépare un peu comme on a pas tous les mêmes choses a acheter, commença Tim.
Nous n'avions pas le droit d'utiliser de l'argent du monde réel, pour éviter que certains se retrouvent à faire du trafic ou marchandage (même s'il était connu que les dernières années avaient des stocks cachés de vivres et de biens et qu'il était possible de se fournir auprès d'eux), et nous recourions par conséquent à un système de « fun-points » qui nous était attribué d'une certaine manière, là aussi discutable. Toutes nos notes scolaires étaient converties en ces points et il était donc logique de comprendre que cela menait à un certain privilège des plus intelligents. Plus les notes étaient bonnes, plus il était donc facile de se faire plaisir au sein de la Funzone. Constant était, par exemple, une sorte de patron de mafia au cœur de notre groupe, car il excellait dans tous les domaines et finissait souvent avec un compte de fun-points débordant, à ne plus savoir quoi en faire.
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SYKO
ParanormalEt si les tableaux renfermaient bien plus que de simples images ? Matt Dustin est un Syko, un être capable de pénétrer dans l'univers des plus grands peintres. Mais ce don extraordinaire va le mener sur des chemins tortueux dans un univers où les c...