Prologue

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Une soirée comme une autre, une de plus où Shun contemplait l'empire financier mis en place par Kokonoi Hajime, responsable des comptes bancaires du Bonten et de tout ce qui pouvait toucher à l'argent. Son miroir sans tain, lui permettait d'observer l'intérieur du casino mais de ne pas être vu lui-même. Il regardait les hommes et les femmes venir remplir les poches du Bonten en perdant leurs argents à la roulette russe, au poker et aux diverses machines à sous qui se trouvaient là.

Shun, porta une tasse de café à ses lèvres pour boire une gorgé. Il vivait à un rythme contraire au reste de la population japonaise, il vivait et n'appréciait que la nuit. C'était son monde, il était né et avait grandi à Roppongi alors c'était normal qu'il y passe le reste de sa vie.

- Rin pour Pile ou Face. Je répète Rin pour Pile ou face.

Le jeune homme, décrocha son micro.

- Pile ou face pour Rin, j't'écoute.

Un léger rire se fit entendre à l'autre bout de l'oreillette.

- J'espère que t'as passé une bonne soirée jusqu'ici...

Tout en fronçant les sourcils, Shun continua d'étudier la salle au couleur dominante rouge et noir, les couleurs de la nuit, les couleurs de son casino.

- Parce qu'elle s'arrête là, Sanzu débarque et il va venir chouiner auprès de toi.

Shun tapa ses doigts contre sa tasse de café. Puis se retourna pour aller s'installer à son bureau. Rindo gérait les cabarets dans le même quartier, alors Sanzu avait déjà dû passer chez lui pour fracasser tout ce qu'il trouvait. Les soirées durant lesquelles Sanzu était énervé, représentaient des mauvaises soirées pour tout le monde.

- Pourquoi ?

- Il a perdu ses pilules.

- D'accord, j'raccroche. J'vais gérer ça.

Shun appela sa sécurité. Il entendit très vite la voix du chef de celle-ci résonner.

- Monsieur j'allais vous appelez ! Sanzu est là et il veut entrer, on n'arrivera pas à le retenir longtemps.

- Laissez le passer.

- Vous êtes sur ? La dernière fois il a ravagé le casino parce qu'il cherchait son katana.

- J'm'en charge.

- Vous l'avez entendu maintenant ? Lâchez moi bande de connards ! A moins que vous vouliez perdre votre tête.

Shun reconnut la voix de l'homme qui allait encore lui gâcher sa soirée.

- Il arrive monsieur.

Shun enfila un écouteur à son oreille qui n'en portait pas. Lorsqu'il entendit quelqu'un enfoncer la porte et entrer comme une furie, il lança une musique en mettant le son au maximum. Il vit Sanzu s'approcher de son bureau tandis qu'il faisait des tours avec sa chaise.

L'homme en face de lui avait beau crier et s'agiter dans tous les sens, il n'entendait rien. Il se contentait d'hocher la tête toutes les quinze secondes pour donner l'impression d'écouter ce que l'autre lui hurlait. On devait probablement l'entendre jusque dans la salle principale du casino. Mais il était hors de question que Shun arrête sa musique avant que Sanzu se calme.

Le bureau trembla lorsque ce dernier plaqua ses deux mains contre la table et se plaça en face de Shun pour lui crier quelque chose en plein visage. Il pouvait presque lire sur les lèvres de l'homme en face de lui.

« Je sais que tu ne m'écoute pas, j'entends ta musique. »

Un haussement d'épaule et le bruit de l'indifférence sembla énerver davantage Sanzu, qui saisit une chaise et l'envoya s'éclater contre le mur. Puis il s'adossa contre ce même mur et pris les débris de la chaise les uns après les autres pour les jeter dans le vide. Son bras semblait fatigué et il ne faisait même plus l'effort d'hausser la voix.

Pɪʟᴇ ᴏᴜ FᴀᴄᴇOù les histoires vivent. Découvrez maintenant