Chapitre 14

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Des rires bruyants provenaient du bureau au bout des escaliers. Sanzu hésitait. Est-ce qu'il fallait vraiment qu'il y retourne ?

- Fait chier.

L'homme aux cheveux roses se gratta l'arrière de la tête. Avoir une interaction avec quelqu'un ne l'avait jamais autant poussé à réfléchir : à chaque geste, chaque respiration, chaque regard...
Il y avait bien sa relation avec Mikey qui avait été la première à le faire se questionner sur comment il fallait agir pour plaire à quelqu'un, pour être légitime de se tenir à côté d'une personne en particulier.

Se tenir à côté de Shun, n'avait pas l'air si compliqué pourtant, puisque les deux idiots d'Haitani le faisaient tous les jours. Mais leur relation n'avait pas la même nature...

Sanzu avait besoin que Shun le remarque mais pas les autres, il ne voulait pas de l'attention des autres, il choisissait qui il voulait dans sa vie désormais. Puisqu'on lui avait imposé une famille d'incapables et surtout son frère, sa résolution depuis qu'il était parti de chez lui était de suivre et de vivre pour Mikey.

Ce choix, il n'envisageait même pas de le remettre en cause. Cependant... il y avait d'autres choses qui le fascinaient : la drogue en était une. Et il avait choisi de l'abandonner parce que Shun lui avait demandé. Encore à cet instant Sanzu n'arrivait à se justifier cette décision, depuis quand sa vie lui importait ? Pour pouvoir être totalement dévouer à Mikey, il devait renoncer à l'envie de vivre, afin de ne jamais douter et d'effectuer tous les ordres sans y penser.

Shun était dangereux mais Shun... Shun portait la boucle d'oreille qu'il lui avait offert. L'attraction était mutuelle et il le savait depuis plusieurs mois. Mais le gérant du casino avait décidé qu'il n'y avait rien à cacher et venait d'afficher celle-ci en public.

L'impression de ne pas être aussi prêt que lui, avait traversé l'esprit de Sanzu, alors il avait pris ses distances. Pour ne pas le blesser ? Non. Pour réfléchir, à comment il pourrait rendre l'appareil.

- En tout cas je te conseille de ne pas tenter de ressembler à Mikey pour le séduire ! Entre lui et Mikey, c'est malsain. On dirait une relation maître et esclave.

La mention du nom du chef du Bonten éveilla tous les sens de Sanzu. Il n'était pas sûr d'avoir bien tout entendu, la porte était tout juste entrouverte mais il n'était qu'à quelques pas de cette dernière et la voix de Ran était grave et bien distincte.

- La prochaine fois que j'aurais besoin de conseils relationnels, vous serez les derniers que je viendrais voir, Sanzu crut reconnaître la voix de Shun.

Des conseils relationnels ? Mais pourquoi faire ? Après tout ils étaient membres de la mafia pas conseillers conjugaux. Mais Sanzu avait besoin de savoir, pourquoi et avec qui Shun aurait besoin d'aide.

Il accéléra pour monter les dernières marches qui le séparait encore du bureau et poussa la porte de manière plutôt violente pour signaler sa présence. Très vite, une odeur forte et désagréable lui emplit le nez. Il connaissait parfaitement cette odeur puisque ce n'était pas la première fois qu'il la sentait. Par réflexe, il chercha l'homme qui devait être à l'origine de ce désastre odorant.

- Vous vous mettez encore du vernis ! Cria Sanzu en même temps qu'il trouva la personne désirée.

- Ah Sanzu ! Je suis content que tu sois là ! Qu'as-tu fait de Hanagaki ?

Une vague d'énervement remonta le corps de Sanzu à la mention de l'homme qu'il devait haïr le plus au monde.

- Vous devriez plutôt me remercier de vous avoir évité un boulet pareil au sein du Bonten.

Pɪʟᴇ ᴏᴜ FᴀᴄᴇOù les histoires vivent. Découvrez maintenant