Arkadi était tétanisé devant cette immensité. La forêt et le désert n'étaient rien à comparer à l'infini de cette mer qui se montrait aussi destructrice que porteuse de vie et d'espoir.
Il n'aurait jamais cru voir l'océan un jour. Il en avait entendu parler, bien sûr, à l'école comme tous les Doués et il savait qu'à plusieurs lunes de marche, à l'est d'Austeen, se trouvait la mer orientale. Toutefois, jamais il n'avait fait ce voyage ou même rêvé de pouvoir l'effectuer. On lui avait également appris que cet océan près de sa ville natale était reconnue pour être glacial alors que les vagues à ses pieds étaient agréablement tempérées.
Mais la vue de cette étendue d'eau n'était pas la seule chose qui le troublait. La main chaude d'Élizabeth dans la sienne le remuait de l'intérieur beaucoup plus qu'il ne l'aurait voulu. Ce n'était qu'une main, un simple contact paume à paume. Pourtant, de cette petite main qu'il tenait partait un doux courant électrique qui parcourait son bras et remontait jusqu'à sa poitrine. Pour rajouter à cela, ses jolis yeux noisette, excités devant cette vision balnéaire, réchauffèrent son ventre. Il la trouvait dangereusement attirante en cet instant présent.
— Tu veux te baigner ? lui demanda-t-elle le sortant de ses pensées qui l'amenaient sur un terrain glissant.
— Euh... là, maintenant ?
— Pourquoi pas!
Avant même qu'il ne puisse protester, Élizabeth lâcha sa main pour enlever sa tunique.
Lorsqu'elle empoigna le bas de sa chemise pour la retirer également, Arkadi crut que son cœur allait s'arrêter de battre. Elle sembla toutefois se raviser en stoppant son geste. Elle jeta un regard furtif vers lui avant de relâcher le bout de tissus et se tourner vers l'eau pour s'avancer à pas lent. Elle l'invita à faire de même d'un geste de la main.
Arkadi hésita un instant. Il savait nager, mais ne connaissait pas vraiment la force du courant marin. Toutefois, en voyant Élizabeth progresser dans l'eau sans difficulté, il finit par prendre le risque.
Il retira ses vêtements à son tour pour ne garder que son cuissard et s'aventura avec précaution dans l'océan, s'affairant à éviter le plus possible les vagues qui remontaient de plus en plus haut sur son corps. Il étudia attentivement leur mouvement et leur puissance avant de prendre de l'assurance et s'enfoncer jusqu'à ce que l'eau atteigne ses pectoraux.
L'odeur de sel qui agressait ses narines sensibles depuis plusieurs minutes s'intensifia. Curieux, il mit ses mains en coupe afin de les remplir d'eau. Il les porta à ses lèvres pour goûter ce liquide salé qui n'existait que dans les livres de son enfance.
— Non, attends Arka !
Le Proximien s'étouffa lorsque le goût infect atteint ses papilles. Il recracha sans retenue ce qu'il n'avait pas encore avalé.
La terrienne éclata de rire devant sa mine dégoutée.
— Govno ! s'exclama-t-il. Tu aurais pu m'avertir que c'était si horrible !
Élizabeth, dans la mer jusqu'aux épaules, rigolait de plus belle.
— On ne peut boire une eau si salée, répondit-elle une fois son calme retrouvé. Mais on peut faire ça en revanche !
Elle s'étendit à la surface, en étoile, ses seins pointant vers le ciel. Arkadi fut momentanément déconcentré, réalisant que la blouse d'Élizabeth était à présent transparente. Il pouvait apercevoir qu'elle ne portait pas de foulard, mais un autre sous-vêtement noir qu'il n'arrivait pas à distinguer à cette distance. Du moins, sans attirer l'attention de la Terrienne par son regard insistant sur cette partie de son anatomie. N'empêche, le vêtement collé à sa peau lui rappela la délicieuse poitrine qu'il avait entrevue dans la chambre du Palais. Il détourna le regard pour éviter une réaction involontaire de son corps.
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Proxima - Les Exclus (Tome 2)
Science FictionÀ la suite d'un procès controversé devant le Conseil des Anciens, Élizabeth verra ses amis être exclus de la colonie proximienne. Maintenant seule, la jeune femme caractérielle devra affronter les machinations d'Antonio, un Ancien influent, dirigean...