Proxima - Les Exclus (Tome 2)

Chapitre 15 : L'étroitesse d'un bout de tissu

Au petit matin, une pression inusitée contre le bas de son dos réveilla Élizabeth.

 Arkadi était toujours blotti derrière elle, un bras reposant sur sa hanche et l'autre sous son oreiller. Sa respiration lente et régulière lui indiquait qu'il dormait encore. Toutefois, une autre partie de son anatomie, elle, semblait bien éveillée.

Curieusement, le sentir ainsi contre elle l'excita délicieusement. Une douce chaleur envahit son bas ventre et ses sens se décuplèrent. Le contact de ses pectoraux musclés contre son dos était plus qu'agréable. Son souffle chaud et régulier sur sa nuque l'enflammait et sa main puissante qui reposait sur sa hanche lui fit imaginer tous les endroits sur son corps où elle aurait aimé qu'il la touche.

Une folle envie d'onduler son bassin contre son désir s'empara d'elle. C'était sans contredit, une délicieuse façon de le réveiller. Rien qu'à cette pensée, son intimité se contracta. Elle retint toutefois cette pulsion qui ne faisait aucun sens. Arkadi était extrêmement séduisant, certes, mais ils se connaissaient à peine. Maintenant qu'elle avait retrouvé ses amis, elle repartirait bientôt sur Terre et il resterait ici sur sa planète. C'était inutile de débuter une relation avec lui ou avec qui que ce soit d'autre.

Pourtant, une petite voix qu'elle ignorait rarement lui rappela qu'elle pouvait quand même s'amuser un peu. Se faire plaisir mutuellement n'était pas une demande en mariage après tout. Non ?

Alors qu'elle voguait sur des pensées toute sauf chastes, le puissant corps derrière elle se figea de manière soudaine. Arkadi décolla lentement son bassin de ses fesses pour se tourner sur le dos, tout en se raclant la gorge. Il tira doucement sur le drap, voulant sans doute cacher ce qui faisait l'objet de réflexions profondes chez Élizabeth.

Légèrement déçue, elle osa toute de même se retourner vers lui pour lui manifester qu'elle était bien réveillée et entièrement consciente de son érection matinale.

Elle leva des yeux, qu'elle espérait aguicheurs, vers le colosse. Celui-ci évita soigneusement son regard pendant quelques instants. Lorsqu'il finit par poser ses prunelles dorées sur elle, son malaise se transforma en perplexité. Son sourcil gauche se leva alors que ses lèvres s'étirèrent dans une ébauche de sourire canaille.

Au même moment, quelqu'un trouva bon de toquer à la porte.

Arkadi sursauta et tomba du lit, étouffant un juron. Élizabeth glissa sur le bord du matelas pour se pencher vers le sol. Ce qu'elle vit la laissa dubitative. Un pantalon et une chemise s'agitaient avec vigueur dans les airs. Arkadi, manifestement invisible, se battait avec ses vêtements, les retirant le plus vite possible afin de disparaitre in extremis.

La porte s'ouvrit derrière elle et quelqu'un entra dans la pièce. Élizabeth se redressa sur-le-champ, geste qui n'échappa pas à la vue du nouveau venu.

— Ça va ? demanda Maxim, étonné.

Élizabeth sentit le sang affluer vers ses joues.

— Euh oui.

Il s'approcha d'elle pour déposer une main fraîche sur son front.

— Tu es toute rouge. Tu fais encore de la fièvre ?

— Euh peut-être, je... non. Ça va. Je me suis seulement réveillée trop brusquement. C'est tout.

— Oh ! Je suis désolé de t'avoir réveillé. Je voulais voir comment tu allais.

— Beaucoup mieux ! Merci !