BOUM
L'explosion retentit. Je me retrouve projetée au sol, les sens chamboulés, les oreilles sifflantes. Je suis incapable de me repérer. Pendant plusieurs secondes qui me paraissent une éternité, je n'entends plus rien. Je vois les gens qui courent dans tous les sens. C'est comme un tableau qui s'anime. A l'horizon, alors que j'essaie de me relever tant bien que mal, les soldats d'Acragas arrivent. Ils nous foncent dessus. La bombe a explosé de l'autre côté de la tranchée, la détruisant complètement au passage. Des gens doivent être ensevelis là-dessous. D'autres sont morts. Déjà le sang coule et sèche sur le sable, sur les touffes d'herbe, sur la terre.
Puis d'un seul coup, le son revient.
Les gens crient. En fait, non. C'est pire que ça. Ils hurlent. C'est le bruit du désespoir et de la peur mélangés. Des coups de feux retentissent au loin. Quelqu'un m'aide à me relever. Je cherche mes amis. Personne n'apparait dans mon champ de vision. Les seules personnes que je vois sont soit mortes, soit paralysées par la peur. Les autres courent dans tous les sens.
TING TING TING
En ville, une sirène retentit. La peur monte d'un cran. Je finis de dégager mes jambes bloquées dans le sable et saute hors de la tranchée. Il n'y a plus personne autour de moi. Certains sont partis aider les victimes de l'explosion, les sortent de la terre et les traînent jusqu'à l'infirmerie. D'autres partent en direction du camp dans le but d'aller chercher des armes. Au bout d'une ou deux minutes des soldats arrivent par poignées, armés jusqu'aux dents, prêts à en découdre.
Je me fais bousculer, pousser dans tous les sens. Plusieurs fois, je manque de tomber. Je secoue la tête. J'ai besoin de réfléchir, de déterminer ce que je dois faire. D'abord, il faut que je m'éloigne à tout prix de ce qui est en train de devenir un véritable champ de bataille. Ensuite, je dois me trouver un gilet pare-balle et une arme.
Le sol tremble sous mes pieds.
TING TING TING
La sirène d'alarme me hurle dans les oreilles. C'est comme si elle me disait de me bouger, de ne pas rester là, de me battre. J'obéis à cette alarme.
Je me mets à courir aussi vite que mes jambes me le permettent. Je traverse la rue et décide de prendre les petits passages qui me mèneront jusqu'à l'armurerie. Je me dis que si je passe par le centre, par la Grand Place, alors je serais prise dans la cohue. Tout le monde est en train de se ruer sur le camp pour attraper de quoi se protéger. Lorsque j'arrive au niveau de la tente dans laquelle se trouvent toutes les armes, j'aperçois Tatiana qui court, une arme dans les mains, vers l'infirmerie. Je l'appelle :
« Eh ! Tatiana ! »
Elle s'arrête immédiatement, me permettant de la rejoindre au petit trot.
« Où est Mac ? Où sont les autres ?
- Liza a pris des armes. Elle est partie pour se battre.
- Et Mac ?
- Il était à l'armurerie il y a deux minutes. Je... sa voix tremble, elle a l'air indécise, Je dois y aller. Ils comptent sur moi là-bas, finit-elle par dire en pointant du doigt l'infirmerie de l'autre côté de la place.
- Alors dépêche-toi, vas-y ! »
Elle hoche la tête et reprend son chemin. Alors qu'elle n'a parcouru que deux ou trois mètres, elle se retourne vers moi et me crie :

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Le Refuge - Renaissance
Fiksi Ilmiah[Le Refuge, tome 3, Renaissance - dernier tome de la saga] Ces derniers mois dans le Nouveau Système ont été plus que mouvementés. Entre morts et menaces de morts. Entre corps à corps et utilisation d'armes à feu. Pour Cassie, Mac et tous les autres...