Alister passa la soirée et une partie de la nuit à se traiter d'idiot, à traiter le rouquin d'idiot, et à recommencer l'opération. Il en voulait à Spirou, évidemment. Mais quand même pas au point de le repousser définitivement ! Enfin, quel genre de parfait imbécile ferait une croix un garçon aussi adorable que lui !
Il y pensait encore ce matin à son réveil, et quand il se dirigea vers l'ascenseur afin d'aller prendre son petit déjeuner. Il attendait déjà depuis plusieurs minutes, et commençait à sérieusement penser à prendre les escaliers, quand la porte s'ouvrit sur deux hommes imposant et... Une tête rousse, sous un petit chapeau rouge, dans le fond.
Il ne voulait pas porter de jugement hâtif, mais il avait découvert lors de récentes recherches dont il préférait taire le but, que Spirou était le seul groom roux de tout cet hôtel.
Le garçon marqua un temps d'arrêt, avant de monter dans l'ascenseur, puis se fraya un chemin entre les deux clients, et se plaça juste à côté du jeune groom terrifié.
Il aurait aimé pouvoir être tranquille pour parler au garçon, mais puisqu'il ne pouvait pas jeter les deux hommes imposants hors de l'ascenseur (ou du moins pas sans créer un scandale), il s'arrangerait pour lui faire passer le message d'une autre façon.
Spirou ne savait pas le moins du monde comment il devait agir : Alister, qu'il n'avait pas revu depuis l'incident de la veille, ne l'avait sans doute pas pardonné (et ne le ferait peut-être jamais). En un sens, la présence des deux hommes d'affaire devant eux était une vraie bénédiction, qui donnait une raison à leur silence. Il espérait au moins que sa compagnie n'incommode pas le jeune homme, et qu'il ne lui en voulait pas au point de ne plus supporter sa vision.
Cette simple idée lui déchirait la poitrine et le rendait malade : il n'en avait presque pas dormi de la nuit, repassant sans cesse les évènements de la veille dans sa tête, tout en se traitant d'imbécile. Il n'avait jamais autant souhaité que l'ascenseur double de vitesse, afin de sortir de cette cage où il étouffait près de la victime de ses méfaits.
Il sentit tout d'un coup le contact de la main d'Alister contre le dos de la sienne, et eut un léger sursaut. La sensation de sa peau effleurant celle du jeune homme lui envoyait des décharges dans tout le corps.
Une bouffée de chaleur l'envahi et ses joues le picotèrent, symptôme incontestable de leur rougissement. Son corps tout entier semblait avoir cessé de lui obéir, et sa tête commença à lui tourner. Un immense sentiment de soulagement et d'euphorie s'emparèrent de lui, et il lui fallut faire un effort surhumain pour réprimer le sourire qui s'élargissait sur son visage.
Il songea un instant à se retourner pour regarder cet étrange complice, en se demandant comment un garçon en apparence si banal pouvait lui faire autant d'effet. Mais il avait peur de commettre, par ce geste, une faute impardonnable qui le déchirerai certainement en mille morceaux.
Il colla ses phalanges à celles d'Alister, profita un instant du frisson délicieux que lui procurait ce doux choc, et tenta de reprendre sa respiration, sans grand succès.
La sensation sur le dos de sa main lui semblait de plus en plus insuffisante et sa paume de plus en plus vide, comme si la peau du jeune homme à côté de lui était une drogue dont il devenait peu à peu dépendant.
Ses doigts cherchèrent un refuge contre la froideur et l'indifférence du monde, et contournèrent le poignet du garçon pour tenter de se loger au creux de sa main.
Il déglutit difficilement et pris soudainement conscience que son cœur tambourinait dans sa poitrine au point de lui donner l'impression qu'il allait lui briser les côtes.
Le jeune homme près de lui entre-mêla ses doigts aux siens, et colla leurs deux paumes l'une contre l'autre.
Il réprima un hoquet de surprise, et son pauvre cœur accéléra de plus belle, jusqu'à en troubler sa vision. Il avait soudainement l'impression que la main chaude logée dans la sienne était plus fragile que tous les joyaux de ce monde et qu'une simple pression mal dosée pouvait la broyer entièrement. Il s'appliqua donc à la serrer le plus doucement possible, comme on tiendrait un oisillon avant de le rendre à la chaleur de son nid. L'idée même de pouvoir blesser le garçon encore une fois le terrifiait complètement ; ses jambes en tremblaient, et il lui sembla qu'il était sur le point de s'effondrer.
![](https://img.wattpad.com/cover/303204086-288-k40746.jpg)
VOUS LISEZ
Je vous trouve un charme fou
FanfictionWell, j'ai fait un Spirou x OC pour des raisons pas réellement évidentes. Histoire basé sur le film, uniquement du fluff, pas plus. Mentions d'homophobie, de harcèlement scolaire et cyber harcèlement en partie 5. L'histoire se déroule en 8 parties. ...