Bonus post scénario : le blog d'Alister part.6

7 2 1
                                    

26 juillet 2022 :

Bon, aujourd'hui pas de visite intempestive à vous raconter. Mais j'ai autre chose à vous livrer. Et ça sera sans doute beaucoup plus drôle à lire pour vous que ça ne l'a été à vivre pour moi.

Mon petit copain à un don pour me mettre dans des situations embarrassantes. Bon, à vrai dire je ne suis pas le seul, il s'y retrouve très souvent avec moi. Mais là n'est pas la question.

Quand on s'est rencontrés à l'hôtel et que je lui ai raconté mon histoire, je lui ai parlé de mon blog. Oui, celui-là même sur lequel je vous écrit en ce moment précis. Vous trouvez vraiment ça étonnant ? Je vous raconte l'intégralité de ma vie, bien sûr que vous êtes une partie de mon quotidien, je ne pouvais pas simplement omettre votre existence.

Mais bref, vous ai-je déjà parlé de sa curiosité dévorante ? Oui ? Bon, alors vous pourrez sans problème vous imaginer la suite : en arrivant chez moi, il a fait une recherche Internet et a trouvé ce blog. Et il l'a lu. Pour de vrai.

Il n'en avait pas parlé au début, ce qui fait que j'ai continué à vous écrire chaque jour depuis le début de notre cohabitation. Il l'a fait seulement ce matin, quand il s'est assis en face de moi au petit-déjeuner avec un bol de mes céréales (je tiens à souligner que le paquet descend étrangement plus vite depuis son arrivée), et qu'il m'a regardé avec une expression amusée.

Je dois dire que ce visage est rapidement devenu synonyme de catastrophe chez moi. Mais ce n'est qu'un détail parmi tant d'autres qui annonçaient l'arrivée du futur cataclysme. En fait, j'aurais aussi pu le deviner en le voyant tenir son téléphone allumé d'une main, et prendre une grande inspiration comme s'il allait s'élancer dans un discours profond et inspirant. Au lieu de ça, il s'est contenté de me regarder avec son sourire en coin et de me débiter « Alors comme ça, je suis ton « roux national » et la liste de mes qualités est sans fin ? ». Là, je suis resté bloqué un moment. Parce que je vous ai déjà dit que j'étais cynique. Et que vous connaissez mon humour légendaire. Je ne suis pas du genre à dire des choses comme ça à une personne, quelle qu'elle soit, même si c'est mon petit ami.

Non, le seul endroit où j'avais pu dire ce genre de choses, c'était... Ici. Sur mon blog. Et je dois vous avouer qu'en comprenant ce que ça signifiait, mon visage a viré au rouge à une vitesse presque surnaturelle. J'ai dû balader quelque chose comme « Où est-ce que tu as entendu ça ? », en espérant sans doute être sauvé par un miracle quelconque. Mais j'avais oublié qu'une grande partie des divinités de ce monde sont homophobes.

Pour toute réponse, il a tourné son écran vers moi, pour afficher mon post d'hier : j'étais pris la main dans le sac. Là, j'ai sans doute dû virer cramoisi, parce que je n'avais aucune sortie de secours et que je ne voyais pas quelle excuse je pourrais bien inventer pour échapper à ma gêne.

Et heureusement, je n'ai pas eu à en trouver une, parce qu'il s'est contenté de sourire comme un idiot et de saisir ma main qui traînait sur la table, puis de laisser passer un moment de silence avant de souffler :

« Tu es adorable. » avec un petit rire amusé.
J'ai détourné la tête et j'ai caché le bas de mon visage dans la paume de ma main, pour tenter de masquer mes joues rougies et le sourire qui commençait à s'élargir doucement sur mes lèvres. Malheureusement, c'était une tentative totalement vaine, parce que cet idiot commence à bien me connaître.

Du coup, il s'est levé, puis à contourné la table avant d'embrasser le haut de ma tête, pendant que je faisais tous les efforts du monde pour éviter son regard et cacher ma réaction. Et évidemment, j'ai fini par craquer, parce que vous me connaissez : je ne sais absolument pas être discret. J'ai laissé échapper un petit rire, et il a rigolé à son tour, si bien qu'on a fini en fou rire total avant d'arriver à se calmer.

Bref, tout ça pour vous dire : souhaitez la bienvenue à notre roux national !

Évidemment, je vais continuer à faire comme si de rien n'était et ignorer royalement la présence de mon copain ici. Il ne faudrait pas que cela m'empêche de vous informer de ma vie passionnante, non mais oh !

Enfin, le connaissant, je suis presque sûr qu'il va s'amuser à vous donner des détails gênants en commentaire. J'aimerai vous dire « ne l'écoutez pas, il raconte que des bêtises ! », mais vous sauriez pertinemment qu'il s'agirait d'une tentative désespérée de garder la face. Donc honnêtement, croyez ce que vous voulez, je n'essaierai même pas de l'empêcher de vous convaincre.

Sur un autre sujet, il m'a emmené manger dans un restaurant ce soir. Et quand je parle de restaurant, vous vous doutez qu'il ne s'agit pas de la petite pizzeria du coin, non, ça aurait été trop simple. Il a tenu à m'impressionner évidemment.

Je ne laisse pas monter le suspense plus longtemps, ce serait de la torture : il a réservé une table au Bœuf sur le Toit. Oui oui, vous savez, le restaurant haut de gamme avec des menus ultra chers. Oh sérieusement, vous devez le connaître : il est super célèbre ! Et bien évidemment, quand notre roux national a appris qu'il s'agissait d'un lieu mythique du jazz, il a tout de suite sauté sur l'occasion !

Donc, je me suis retrouvé en tête-à-tête avec lui dans un restaurant étoilé qui coûtait plus cher que mon panier de courses pour un mois entier. Plutôt inattendu pour moi, si vous voulez tout savoir.

En temps normal, j'aurais sans doute stressé un max, et j'aurais englouti ma nourriture sans même en profiter, pour sortir le plus vite possible (une vieille habitude gardée des repas de familles). Mais pour une fois, ça allait. J'ai même réussi à trouver ça romantique (allez-y, dites moi que je suis abominablement niais). En revanche, j'espère qu'aucun employé du restaurant ne passera par ici, parce que j'ai quelque chose à vous confesser : pendant qu'on passait commande, et sans même que moi ou qui que ce soit d'autre ne s'en rende compte, il a réussi à dérober la fausse fleur accrochée à la boutonnière du serveur !!! J'étais horrifié !

Je l'ai regardé avec un air certainement paniqué, alternant entre lui et la fleur en tissu, avant de m'étrangler dans un souffle : « Mais c'est du vol ! ».

Pour toute réponse, il a pointé la carte du doigt en m'assurant avec un calme olympien : « Ça aussi, c'est du vol. ». Puis il m'a tendu la fleur.

A ce stade, j'étais à mi-chemin entre le fou rire et la crise de nerf, et je crois qu'il a fini par le remarquer, parce qu'il a pausé sa main sur la table, à la recherche de la mienne, en murmurant « Pardon, je ne le referai plus, c'est promis. » avec un sourire doux. Et parce qu'il était adorable, et que je ne sais pas être rancunier, j'ai posé ma main dans la sienne et il l'a serré, et je l'ai serré en retour.

Bref, que de péripéties aujourd'hui ! Cette note est vraiment longue comparées à celles des derniers jours ! Je vous rassure : j'ai terminé. Je ne vous prendrai pas plus de votre temps pour aujourd'hui.

Je vous souhaite de passer une agréable soirée, et d'être aussi heureux.se.s que possible ! A la prochaine fois !

Recommandation musicale du jour :

I Don't Want To Set The World On Fire – The Ink Spots

Je vous trouve un charme fouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant