Bonus post-scénario : le blog d'Alister part.7

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27 juillet 2022 :

Nouvelle histoire rocambolesque aujourd'hui : notre roux national et moi sommes allés visiter le Sacré Cœur.

Bon, d'accord, c'est beaucoup moins drôle que de visiter clandestinement des sous-sols ou de regarder Paris de haut en buvant du champagne. Mais tout de même, un peu de culture enfin ! En plus, les jardins sont super beaux (noirs de monde, mais super beaux).

Outre nos retrouvailles dans le téléphérique avec les panneaux « Attention aux pickpockets » (qui nous ont beaucoup fait rires pendant que nous attendions debout, collés l'un à l'autre contre l'une des parois de la cabine archi-bondée), vous vous doutez bien que je ne serai pas en train de vous écrire s'il ne nous était rien arrivé de particulièrement drôle. Non, il y a bien quelque chose à retenir de cette visite, et c'est sans doute l'affirmation suivante : personne ne peut deviner votre sexualité rien qu'à votre visage (sauf si vous l'écrivez dessus en toute lettre, mais passons, ce n'est pas le sujet).

Reprenons depuis le début, si vous le voulez bien, très chèr.e.s lecteurices.

En descendant du téléphérique, et après de multiples tentatives de vol (déjouées) de la part de mon copain, nous arrivons devant l'entrée du Sacré Cœur, qui, comme vous le savez sûrement, est contrôlée par des gardiens pour éviter que, par exemple, des gens meurent.

Alors qu'on fait la queue pour le contrôle à l'entrée, je sens notre roux national commencer à s'agiter. Et après un moment à tergiverser, il finit pas se retourner vers moi, et me sortir, de but en blanc :

« Et s'ils nous refusent à l'entrée ? »

Moi, perplexe, je ne comprend pas pourquoi on nous refuserai à l'entrée (ou du moins, je ne sais pas laquelle des nombreuses raisons étranges pour lesquelles on pourrait nous refuser peut bien l'inquiéter). Donc je me tourne vers lui et je le regarde en lui demandant :

« Pourquoi ils nous refusaient ? »

Et préparez vous, parce que la réponse est encore plus inattendue que tout le reste.

« Parce que je suis gay ? »

A ce stade, j'ai dû me retenir de ne pas exploser de rire, histoire d'éviter que tout le monde ne nous regarde et que ça accentue son malaise (il allait finir par me rendre anxieux à mon tour, si ça continuait).
« Mais comment ils pourraient savoir que tu es gay ? » je lui dis, pour essayer de le rassurer.
Sauf que tenez vous bien, il y avait déjà pensé apparemment, puisqu'il m'a répondu du tac-au-tac :

« Je sais pas, et si ça se lisait sur mon visage ?? »

Là, j'ai vraiment cru que j'allais hurler de rire tellement l'idée me paraissait hilarante, mais il fallait que je reste fort, autant pour lui que pour mon amour-propre. Alors à la place, j'ai à nouveau essayer de le rassurer :

« Tu ne peux pas lire sur le visage de quelqu'un qu'il est gay. »

Je vous jure, d'habitude je suis plutôt doué pour rassurer les gens, les calmer, les mettre à l'aise, etc.... Mais là son esprit avait l'air de tourner à mille à l'heure (ce qui était sans doute le cas) et il avait déjà fait tout le scénario dans sa tête, alors il a persisté. Mais je dois reconnaître qu'il m'a sorti la chose la plus adorable que j'ai jamais entendu :

« Oui mais je t'aime ! Et ça, ça se lit sur mon visage ! »

J'ai pas pu m'empêcher de prendre sa main dans la mienne pour la serrer, et de lui dire :

« Awn, t'es beaucoup trop mignon ! » puis je me suis ressaisi et j'ai ajouté : « Mais ils ne nous refuseront pas, ne t'inquiète pas. »

Ce à quoi, au lieu de sourire et de retrouver son calme, il a répondu :

« Comment tu peux le savoir ? »

J'avoue que j'étais un peu à cours d'idées à ce stade. Qu'est-ce que j'étais sensé répondre à ça, exactement ? Au final, je me suis contenté de ce qui semblait être le plus évident :

« Parce que ce serait homophobe. »

Mais évidemment, j'aurais dû me douter de la réplique qui suivi.

« Le pape est homophobe. »

Non, sans blague ?! Mes parents aussi sont homophobes, mais ça veut pas dire que je suis obligé de rester à plus de 5 kilomètres de tout ce qui leur appartient ! Enfin bon, je m'égare. En tout cas, là, j'avais vraiment plus grand-chose à dire. Alors j'ai improvisé :

« Le pape est à plusieurs centaines de kilomètres d'ici, et il ne peut pas savoir que tu es gay. »

Je pensais vraiment qu'à ce stade, cette remarque serait parfaitement inutile, et qu'il trouverait certainement à y redire. Mais à mon (très) grand étonnement, ça a eu l'air de le satisfaire, et on a pu passer le contrôle (presque) sans aucun stress. Je dis presque, parce qu'il était quand même légèrement crispé. Mais ça n'a pas eu l'air de déranger le garde. Peut-être qu'il savait réellement qu'on était gays ?

Pas que je deviennes parano aussi, mais il aurait pu nous entendre parler.
Quoi qu'il en soit, on a pu rentrer, visiter, et ressortir se balader dans les jardins, tout ça sans aucun problème.

Recommandation musicale du jour :

Tell Me Something – Charlie Bennett

Je vous trouve un charme fouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant