Chapitre 41 - Le jour des visites

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Je me tiens seule près de la rambarde ou j'avais pour habitude de me rendre après les entraînements. Mais ça... c'était avant...

C'est alors que je la vois. Mes yeux s'illuminent alors. Comme elle est belle. Elle paraît si jeune.

Béatrice s'avance vers moi d'un pas d'abord hésitant puis ensuite plus confiant. Elle ne s'attendait pas à ce que je vienne. Les larmes qui perlent au coin de ses yeux m'en disent beaucoup sur ce qu'elle ressent. J'avoue que j'ai aussi du mal à retenir les miennes.

J'ouvre alors mes bras dans un élan maternel. Ma fille se jette dans mes bras et me serre contre elle. C'est drôle, elle fait presque ma taille. Je ne m'étais pas rendue compte qu'elle avait autant grandi.

– Béatrice, je murmure en passant une main dans ses cheveux.

Elle s'écarte de moi et me regarde en me souriant.

Je ne peux m'empêcher de lui toucher la joue pour m'assurer que je ne suis pas en train de rêver. Cela ne fait pas très longtemps qu'elle a changé de faction. Pourtant j'ai l'impression que cela fait une éternité... elle laisse une place vide à la maison.

Je prends le temps de contempler ma fille. Elle semble plus épanouie, plus forte aussi.

– Mais regardes-toi ! je m'exclame en lui mettant un bras autour de ses épaules. Tu t'es remplumée ! Dis moi comment ça va.

– Toi d'abord, me répond-elle.

Très bien. Dans ce cas, je vais en profiter pour en savoir plus à son sujet, si elle est divergente ou non, et si elle s'en sort.

– Aujourd'hui, c'est spécial, je réplique. Je suis venue pour te voir. Alors parlons surtout de toi, d'accord ? C'est mon cadeau pour toi.

Elle semble touchée par mon attention. Je pense surtout qu'elle ne s'attendait pas à ce que je vienne la voir. Elle doit croire que nous lui en voulons qu'elle nous ait quitté. Mais ce n'est pas le cas. Enfin Andrew a eu du mal à l'accepter mais je m'y suis faite. Elle n'était pas faite pour rester toute sa vie dans la faction des Altruistes, même si elle a un grand cœur et une grande générosité.

Avant que j'ai pu ouvrir la bouche pour lui dire de ne pas s'en vouloir quant au choix qu'elle a fait, elle prend la parole.

– Juste une question. Où est papa ? Il est allé voir Caleb ?

– Ah, dis-je un peu surprise par ses questions. Ton père a dû se rendre à son travail.

Elle baisse le nez, d'un air coupable, puis me déclare en promenant ses yeux sur mon visage :

– S'il n'a pas pu venir, tu peux me le dire.

J'hésite, mais finalement je décide de lui dire la vérité.

– Ton père se montre égoïste, ces derniers temps. Ça ne veut pas dire qu'il ne t'aime pas, j'ajoute pour la rassurer, je t'assure.

Elle me fixe, stupéfaite.

Il est vrai que je ne dis jamais du mal d'Andrew. Cependant, je suis en colère contre lui même si je ne le montre pas. Je trouve qu'il est égoïste. Il ne peut pas en vouloir à nos enfants d'avoir choisi une autre faction. Il ne pensait quand même pas qu'ils allaient rester dans cette faction toute leur vie. Le mieux pour eux était qu'ils partent.

– Et Caleb ? me demande-t-elle en interrompant mes pensées. Tu vas le voir après ?

– J'aimerais bien, mais les Érudits ont interdit les visites d'Altruistes dans le secteur. Si j'essayais, je me ferais rembarrer.

JE LE PROMETS (Divergente)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant