JE LE PROMETS (Divergente)

Chapitre 24 - La nouvelle faction

Mon nom vient de raisonner dans la grande salle silencieuse. Quelques regards se posent sur moi, notamment quelques-uns de ma faction, celle des Audacieux.

Je respire un bon coup, sentant mon cœur battre à tout rompre puis je me lève lentement. Les personnes assises dans ma rangée rangent leurs jambes pour me permettre de passer. Personne ne dit mot et je suis trop angoissée pour les remercier.

Je descends ensuite les escaliers menant au centre de la pièce où sont alignées cinq grandes coupelles, en sentant tous les regards posés sur moi. Je n'ai pas l'habitude d'être au centre de l'attention et cela me rend nerveuse. J'avance précautionneusement en essayant de ne pas trébucher. Ce n'est vraiment pas le jour où tomber devant toute la ville réunie.

Après un temps qui me parut interminable, j'arrive enfin en bas des escaliers. Je ne m'étais pas rendue compte de la distance qui me séparait du centre de la pièce. Je franchis quelques pas et me retrouve devant la table sur laquelle sont posées les coupelles.

Mon regard passe des unes aux autres.

Altruiste, Érudit ou Audacieux ?

J'hésite quelques secondes. J'ai longtemps réfléchi sur la faction que j'allais choisir. J'ai pesé le pour et le contre et évalué les différentes possibilités qui s'offraient à moi. Je ne sais pas pourquoi je doute encore.

Je prends le couteau posé au milieu de la table. Je l'approche de ma main et m'en sers pour faire une entaille dans ma paume. J'ai les mains qui tremblent et cela ne m'aide pas. Je sens à peine quand la lame s'enfonce dans ma peau un peu brutalement.

Une goutte de sang perle à ma main. Je tends le bras, entre Altruistes et Érudits. Mon regard va de l'un à l'autre. Mon avenir et ma vie se jouent maintenant. C'est cette petite goutte de sang qui va tout déterminer.

Je reste immobile durant quelques secondes, puis sûre de moi, je décale mon bras et la goutte de sang tombe sur les galets gris.

Des cris résonnent derrière moi.

Je regarde une dernière fois les charbons, puis l'eau, que j'ai failli choisir, puis je rejoins ma nouvelle faction, à savoir, les Altruistes. Andrew est là, lui aussi, et me regarde, en souriant. En m'essayant à côté de lui, je me dis que je n'aurais pas pu faire meilleur choix. Pour mon avenir, et celui de mon enfant. En pensant à l'être qui vit en moi, je repense à Andrew. Il n'est pas au courant. Il faudrait peut-être que je lui dise. Mais pas maintenant en tous cas.

Après moi, il y a encore un garçon, puis la cérémonie prend fin. 

– Voilà ! déclare le maître de cérémonie. Vous êtes tous dans une faction, que se soit celle d'origine ou bien une nouvelle. Bon courage à tous, j'espère que vous vous intégrerez facilement. Les factions vont maintenant sortit les unes après les autres pour éviter les embouteillage. Les Audacieux, vous pouvez y aller ! Les novices, dit-il en regardant les nouveaux Audacieux, nous comptons sur vous pour protéger votre ville et lui faire honneur. 

Tous les Audacieux se lèvent, et sortent de la salle en parlant joyeusement. Parmi eux, je vois Béatrice qui me fait un signe de la main avec un petit sourire. Je lui réponds. Tori me sourit elle-aussi et m'adresse un petite signe de tête. Avec Béatrice, elle sort de la salle. Je sais que je la reverrai, mais je ne suis pas sûre que je reverrai Béatrice. Je ne pense pas qu'elle prendra le risque de revenir à Chicago, et je ne souhaite pas retourner au Bureau. Ma vie est à Chicago maintenant, et même si le Bureau souhaite que je revienne, je resterai ici. Chicago est ma ville, et puis ça sera compliqué avec Andrew, et mon enfant. 

Une fois les Audacieux sortis, c'est au tour des Érudits. Une foule bleue se masse aux portes de la salle, et diminue au fur et à mesure que les gens sortent. À côté de moi, je sens Andrew bouger. Je lui jette un coup d'œil. Il regarde les gens de son ancienne faction, celle qu'il a rejetée. J'aperçois dans la foule un homme et une femme qui regardent Andrew. Ce sont sûrement ses parents. Andrew a les mêmes cheveux que son père, et les yeux de sa mère. Son père lui lance un regard noir, mais sa mère lui sourit. Je remarque qu'Andrew tient son beau sourire de sa mère. Le père d'Andrew ne serait pas sortit de la salle si sa mère ne l'avait pas poussé vers la sortie. Andrew regarde ses parents sortir de la salle, sans rien dire.