JE LE PROMETS (Divergente)

Chapitre 13 - Audacieuse

J'entre dans une sorte de petit bureau, à l'aspect quelque peu sombre. Les murs sont entièrement recouverts de dessins et de graffitis. Un siège se situe au centre de la pièce. Il ressemble à celui du dentiste chez lequel j'allais quand j'étais petite. 

Je regarde Tori, un peu surprise. Où m'a-t-elle donc emmené ? Quel est cet endroit très étrange ? 

Comme si elle avait lu dans mes pensées, Tori referme la porte et déclare : 

– Bienvenue dans mon modeste studio de tatouage ! 

– Wahouu ! je dis, surprise. 

– Je t'avais promis ton tatouage si tu t'entraînais bien. Et tu le mérites. Tu t'es beaucoup entraînée. Installe-toi sur le fauteuil et mets-toi à l'aise. 

Je m'allonge sur le fauteuil qui se règle de lui-même pour s'adapter à ma taille. 

– Voyons voir ce que je peux faire avec ce tatouage, dit Tori en prenant une sorte de loupe dans un tiroir d'une commode. 

Elle approche la loupe de mon bras et observe attentivement le tatouage code-barre. 

–Hummm... ce n'est pas un tatouage très profond. On va pouvoir en refaire un par dessus. Tu as une idée de ce que tu voudrais que je te fasse ? 

– Laisse-moi réfléchir... 

– Je vais chercher mon matériel et je reviens. Je te laisse cogiter. 

Tori ouvre une autre petite porte et sort de la pièce. 

Je prends le temps de réfléchir. Que vais-je me faire tatouer ? 

– Alors ? Tu t'es décidée ? 

Tori réapparaît avec une boîte d'où dépassent des feuilles de papiers et un crayon. 

– Je t'avoue que je n'ai aucune idée. Je n'ai pas pris le temps de réfléchir. 

– Je vais t'aider. En général, tu choisis un souvenir, quelque chose qui t'a marqué. 

– Heu... 

– Les Audacieux, choisissent de se faire tatouer leur peurs, pour montrer qu'ils sont courageux. 

– Leurs peurs ... de quoi ai-je peur, je me demande. 

– Quand tu étais petite, tu n'avais pas une peur ? 

– J'ai toujours eu peur des corbeaux. Je partais en courant quand il y en avait un dans un arbre. Depuis que j'ai fait un cauchemar dans lequel je me faisais attaquer par des corbeaux, je ne peux plus en approcher un. 

– Eh bah voilà ! C'est parfait ! 

Tori me tend une feuille de papier et un crayon. 

– Dessine-moi comment tu vois les corbeaux. 

– Je ne suis pas très douée en dessin. 

– Il faut que se soit toi qui le fasses. C'est une traduction ici. Et puis ça t'aide à surmonter tes peurs car c'est toi qui a dessiné, c'est ta vision de la peur. 

– D'accord. 

Je prends le crayon, regarde la feuille blanche, puis je commence à dessiner. 

Je dessine un corbeau comme je l'imagine. Au bout de quelques minutes, quand je regarde ma feuille, je suis déçue du résultat. On dirait plutôt un oiseau avec une malformation. Je recommence en essayant de m'appliquer. Le deuxième est bien, mais il est un peu petit... je décide de retenter un dessin. 

– C'est magnifique ! me dit Tori. 

Je pose le crayon sur la table, et regarde mon dessin. Je suis très surprise. Les trois corbeaux que j'ai dessinés forment une sorte d'image, de paysage. On dirait qu'ils vont ensemble, comme si le dessin avait été prévu comme cela.