Chapitre 2

1.2K 82 12
                                        


Stiles passa les portes du manoir avec une lourdeur non feinte. Il laissa les sacs de viande à l'entrée, fatigué de les traîner sans arrêt jusqu'à la pièce à vivre. Chaque jour s'enchaînait et se ressemblait trop, ce qui faisait que l'hyperactif perdait peu à peu sa motivation à gérer tout ça. La fatigue n'aidait en rien. Stiles dormait peu, très peu. La plupart des moments où il s'endormait, il lui arrivait de faire des cauchemars. C'était varié : un coup, le Nogitsune le possédait à nouveau, une autre fois, Donovan cherchait à le tuer, la fois d'après, il découvrait que les membres de la meute garderaient leur forme animale... C'était le pire scénario possible et qui pourtant semblait se confirmer, au vu de l'absence de nouvelles de la part de Deaton. L'adolescent secoua la tête et se força à penser à autre chose. Il ne fallait pas tomber dans le pessimisme ou bien il ne ferait plus rien de ses journées. Un grand loup au pelage ébène se frotta joyeusement contre ses jambes et Stiles esquissa un léger sourire. Doucement, il s'accroupit et caressa la tête de l'animal.

- Hey Scotty...

Son entrain du début avait fait ses valises, son énergie aussi. Le loup le regarda de ses yeux foncés, l'air étonné. L'avantage avec Scott c'est que, quelle que soit sa forme, l'alpha était toujours aussi expressif.

- Tout va bien mon grand, t'inquiète pas.

Le loup baissa l'une de ses deux oreilles, comme s'il n'était pas vraiment convaincu. Pourtant, ce n'était pas un mensonge ou du moins, pas complètement : en soi, ça allait, Stiles était simplement fatigué, n'est-ce pas ? Pour le rassurer, Stiles sourit en effectuant de petites gratouilles derrière ses grandes oreilles. Et Scott se laissa berner, parce qu'il plaçait en Stiles une confiance énorme, aveugle, à tel point que, parfois, il n'écoutait pas ses battements de cœur. Quelle erreur. L'hyperactif, rusé depuis toujours profitait de cette faille sans aucun scrupule. Pour lui, il était inutile d'inquiéter son meilleur ami avec de telles broutilles car en soi, il n'y avait rien à dire sur ce sujet.

Scott finit par se détourner et trottiner en secouant la queue. Il s'en allait retrouver les autres dans la pièce de vie du manoir, la plus grande et Stiles le suivit, puisque c'était ce qu'il devait faire de base. Prendre des nouvelles de ses petits loups, vérifier que tout était en ordre, leur distribuer la nourriture de manière équitable, jouer avec eux et, s'il avait le temps, faire un brin de ménage.

Comme toujours, c'était le bordel, à tel point que Stiles commençait un peu à douter des certitudes de Deaton. Le vétérinaire lui avait dit qu'il s'agissait toujours de ses amis, sous une forme un peu différente. Il lui avait dit qu'ils agiraient plus ou moins comme lorsqu'ils étaient sous forme humaine et qu'ils se rendaient compte des choses. Stiles constatait chaque jour que ce raisonnement était bancal. L'hyperactif était plutôt d'avis que sa meute agissait avec les instincts de leur côté animal – proéminent, pour le coup. Leur conscience de ce qui les entourait était altérée et ils ne semblaient pas réellement accorder de cas à tous les efforts de Stiles qui s'efforçait de tout maintenir en ordre. La seule chose dont il était certain, c'était le fait qu'ils comprenaient ce qu'il disait. Certains des loups se jouaient d'ailleurs gentiment de lui de temps à autre. L'autre jour, Stiles avait dit à Malia, dans la même pièce que lui à ce moment-là, de ne pas toucher aux produits d'entretien qu'il avait posé là et dont il se servirait un peu plus tard. Il avait fait bien attention de les placer en hauteur, sauf que Malia était une coyote plutôt futée. Et la vilaine avait amené les produits dehors, bien en vue, juste pour embêter Stiles. Et pour couronner le tout, car il fallait bien mettre une cerise sur le gâteau, la fille de Peter avait percé le plastique, si bien que Stiles avait dû se démerder pour en enlever le maximum et en racheter. Mais bon, il l'avait simplement engueulée pour la forme, parce qu'il ne pouvait pas faire grand-chose de plus. Qui était-il pour obliger des créatures surnaturelles à lui obéir ? Rien, juste un humain à leur service, un humain qui les aimait trop pour son bien.

Just a little restOù les histoires vivent. Découvrez maintenant