Chapitre 14

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Stiles souffla un bon coup. Des idées de merde, il en avait déjà eu mais celle à laquelle il pensait depuis quelques heures était particulièrement tirée par les cheveux. Et encore, c'était peu dire. En fait, énoncer l'idée dans sa tête était encore gentil. Penser à la mettre en application... L'hyperactif tenta vainement de se détendre. Qu'il la mette en œuvre ou pas, qu'elle lui permette de vérifier ses hypothèses ou non... Dans tous les cas, ce qui en ressortirait ne serait pas vraiment positif, mais tant qu'à faire, autant se lancer.

Enfin c'était facile à dire : le tout était de le faire.

Non parce qu'embrasser Derek Hale uniquement pour vérifier s'il était réel ou non... C'était aussi stupide que compliqué à faire. Pour être honnête, Stiles ne savait pas exactement d'où lui était venue cette idée. Dans un sens, ses sentiments devaient y jouer un peu. Et puis... Compter les loups était pour lui une mauvaise idée. Derek le lui avait fait faire plusieurs fois, mais il refusait d'y croire. Un nombre incorrect d'animaux dans le manoir, ce pouvait être une erreur de sa part, une hallucination, comme celle dont il pensait être victime. Alors qu'un baiser... C'était simple. Il pouvait imaginer un corps contre lui, un corps qui l'avait déjà plaqué contre des murs à répétition, mais pas la chaleur de lèvres qu'il n'avait jamais connues.

C'était bien beau d'y penser, de cogiter, mais maintenant, il restait à mettre son bébé plan à exécution. Et ce n'était pas une mince affaire. Techniquement, il pouvait tenter de l'embrasser n'importe quand. Derek passait une grande partie de son temps avec lui, contre lui. Il avait l'habitude de l'étreindre et de discuter avec lui dans le lit qui était censé être celui de Stiles, mais qu'il ne quittait plus. Ainsi, il était plus aisé de le surveiller. Son fantôme prenait sa mission très à cœur. Peut-être trop. Et cela le perturbait autant que cela lui réchauffait le cœur.

C'était également pour cette raison que Stiles craignait de réaliser son idée. La présence de Derek, qu'elle soit réelle ou non, lui faisait un bien fou. Dans un sens... Oui, elle l'avait un peu sauvé de lui-même, de son comportement quelque peu autodestructeur. C'était éphémère et nul doute que l'hyperactif repartirait en vrille au prochain abandon, mais soit. Pour l'instant, il devait en profiter.

Alors, naturellement, il garda son idée au chaud et décida de repousser un peu son exécution. Pour éviter qu'il ne fasse que décaler le moment fatidique, Stiles se promit de le faire lorsqu'il se sentirait prêt mentalement. Prêt à en assumer les conséquences, quelles qu'elles soient. En soi, il ne le serait jamais réellement mais... Lorsqu'il aurait l'impression que le moment serait propice, il le ferait.

Et sa bulle éclaterait en mille morceaux.

Mais ce n'était pas grave et il avait déjà commencé à se faire une raison. La résignation était son mot d'ordre depuis des années déjà.

Puisqu'il s'ennuyait, Stiles décida d'explorer à son rythme l'étage du manoir. Quelques jours étaient passés depuis cette fois-là où le fantôme de Derek lui tendu la main, au sens propre comme au sens figuré. Objectivement, l'hyperactif commençait réellement à reprendre du poil de la bête – enfin –, mais pas assez pour reprendre ses précédentes activités. Parfois, juste en restant assis, il avait des vertiges. Le monde lui semblait changer de sens lorsqu'il se tenait trop longtemps debout. De temps à autres, des étoiles dansaient devant ses yeux. Des cernes continuaient de creuser sa peau. Mais ça allait mieux, ils étaient moins prononcés. De manière générale, Stiles pouvait maintenant descendre ces fichus escaliers en solo et marcher sans avoir besoin de Derek, exceptés certains moments de faiblesse que le loup sentait d'instinct. Il l'exemptait de toutes ses taches et insistait pour qu'il continue de « se la couler douce », selon ses dires. L'ancien alpha lui avait également asséné à plusieurs reprises ces simples mots : « Tu mérites de te reposer. ». C'était niais, cliché, et pourtant, il s'agissait de paroles que l'hyperactif avait souvent rêvé d'entendre. Bon, il ne comprenait pas comment tout pouvait être clean à l'étage d'en-dessous – Derek n'était pas censé être réel ! –, mais il laissait aller. De toute façon, tout rentrerait dans l'ordre bientôt, dès lors que Stiles aurait exécuté son idée.

Just a little restOù les histoires vivent. Découvrez maintenant