Stiles se sentait lourd, très lourd. Et c'était loin d'être agréable. C'était comme si son corps entier était compressé en une même direction, complètement à la merci de la gravité. Sa tête lui faisait mal, sa respiration était aléatoire : tantôt erratique, tantôt calme. Le pire dans tout ça, c'était le fait de se sentir... Faible, comme toujours, avec cette horrible impression que chacun de ses membres pesait une tonne. Une loque, voilà ce qu'il semblait être. Un objet inanimé qui ressentait pourtant trop de choses pour son bien.
En fait, les sensations lui venaient petit à petit et la douleur avait été la première à pointer le bout de son nez. Elle n'était pas énorme, simplement assez importante pour s'avérer dérangeante. Peut-être était-ce elle qui l'avait réveillé ou peut-être que non. Au moins, il était conscient de son éveil. Par contre, son esprit était encore trop embrumé pour qu'il se souvienne de ce qu'il s'était passé, encore moins pour faire le lien entre les différents éléments.
Quelque chose cependant finit par lui parvenir. Une nouvelle sensation. Humide, mouillée, chaude. Sur sa joue. Plus les secondes passaient, plus les neurones de Stiles reprenaient du service. Il fronça les sourcils. Quelque chose touchait sa joue, la frottait ou plutôt... La léchait.
Hein ?
Oui, c'était une langue, ça devenait clair, la sensation s'affinait. On lui léchait la joue. C'est alors que ses yeux tentèrent de s'ouvrir aussi doucement que péniblement. C'était si difficile qu'il dut s'y reprendre à plusieurs fois et prendre sur lui pour s'habituer le plus vite possible à la luminosité ambiante qui... Eh bien n'était pas si forte que ça. On pouvait même dire qu'elle était faible, comme lui. Pour autant, elle le mettait à terre, mais Stiles était tenace. Il n'avait pas dit son dernier mot. Alors même que le léchage continuait, le jeune homme se fit violence pour ne pas retomber dans les limbes du sommeil qui, malgré son réveil, l'appelait encore. Il était attirant, tentateur, semblait vouloir l'accueillir à bras ouverts. Mais Stiles se devait de résister. Il fallait qu'il comprenne ce qu'il se passait, où il était et surtout... Pourquoi diable le léchait-on ? Son cerveau avait beau être partiellement embrumé, il arrivait quand même à se poser quelques questions.
Puis, des sons lui parvinrent alors qu'il essayait de se convaincre qu'ouvrir les yeux était une bonne chose. C'était diffus et étouffé, mais c'était aigu. Il fallut plusieurs secondes à Stiles pour parvenir à identifier les bruits qui l'entouraient. Des grattements, des grognements et surtout... Des couinements. Oui, il y avait du mouvement autour de lui. Et ces grognements... Grognements ? Soudain, Stiles comprit. Tout lui revint en mémoire. Les loups dont il s'occupait, sa fatigue, la crise de Malia... Oh merde. L'adrénaline parcourut l'entièreté de son corps et il arriva enfin à ouvrir, péniblement malgré tout, les yeux.
La pièce n'était pas très bien éclairée. A vrai dire, le soleil avait bien entamé sa descente et le grand salon n'avait pas les plus grandes fenêtres qui soient. La lumière ne passait pas beaucoup. Autant cela facilita l'adaptation visuelle de Stiles, autant il eut du mal à distinguer tous les loups autour de lui. Celui qui était le plus proche de sa personne, Scott, se recula vivement, surpris par son réveil. Stiles comprit alors que c'était lui qui le léchait, sans doute pour le faire sortir de sa torpeur. L'adolescent reporta mollement son attention un peu plus loin, là d'où provenaient les grognements. Après avoir plissé les yeux et fait des efforts pour se rappeler du pelage exact de chacun des membres de la meute, Stiles discerna Derek, devant lui, qui faisait face à Malia. Le loup noir était dos à lui, avait l'air d'un rempart. Il était crispé, sur la défensive ou plutôt... Prêt à attaquer... A moins qu'il ne l'ait déjà fait ? Malia, un peu plus loin, grognait de mécontentement. L'adolescent put discerner quelques tâches pourpres, presque brunes, cassant l'harmonie du pelage de la coyote. Stiles s'affola instantanément et tenta tant bien que mal de se redresser. Elle était blessée, il devait la soigner. Mais en y faisant plus attention, il entrevit, malgré le peu d'éclairage, une lueur rouge serpenter entre les poils noirs de la fourrure du loup de Derek. Là, son cœur rata carrément un battement. Derek n'était pas dans un meilleur état que sa cousine. L'hyperactif comprit alors bien vite la situation : ils s'étaient battus.
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Just a little rest
FanfictionStiles se retrouve avec un problème de taille sur les bras : sa meute, transformée en loups. Il va s'occuper d'eux sans compter, jusqu'à se négliger lui-même. Alors que les choses commencent à être difficiles pour lui, il va recevoir une aide inatte...