Stiles déposa avec lassitude le verre désormais vide sur la table basse. Deux jours étaient passés et il n'allait pas vraiment mieux. Il tenait debout, c'était sûr, mais il était toujours malade et particulièrement faible. S'il continuait de s'occuper de la meute, Deaton l'avait toutefois déchargé d'une tâche : la viande. C'était lui qui l'amenait quand il pouvait et accordait à Stiles le droit de laisser les canidés sortir un peu plus souvent. Il lui avait enjoint de ralentir sur le ménage et sur les repas pour son père. Stiles ne l'écoutait qu'à moitié mais la meute avait toutefois constaté qu'il avait un petit peu diminué la longueur de ses tâches, faisait un peu plus de pauses.
Depuis l'incident et la sédation de Stiles, la meute était plus calme. On lui demandait moins de jouer et Malia restait dans son coin. Les seules fois où elle allait le voir, elle clopinait, la queue entre les jambes, les oreilles baissées et quémandait seulement une caresse de temps à autres. Caresse que Stiles lui accordait toujours avec un sourire fatigué. Il ne lui en voulait pas le moins du monde.
Cet après-midi-là, Stiles prit de quoi tenter de faire baisser sa fièvre et, après s'être assuré que tous ses amis avaient bien mangé, il s'enroula dans une couverture et s'allongea sur le canapé. Aux regards inquiets et curieux des loups, il répondit qu'il faisait juste une petite pause qui ne durerait pas plus de quelques minutes.
Elle avait finalement duré des heures, car Stiles s'était tout bonnement endormi, épuisé. Et c'est la sonnerie de son téléphone qui le réveilla et qui le brisa en début de soirée. Les loups et la coyote virent le changement drastique dans son odeur, ses traits se tendre, son souffle se faire court. Bredouillant qu'il reviendrait plus tard, Stiles s'en alla à vingt-heures trente-quatre et conduisit malgré sa faiblesse, qui faillit lui causer un accident.
Les jours qui suivirent furent pire. Si Stiles était simplement épuisé physiquement précédemment, là, il était... Mort de fatigue, littéralement. Il avait changé son rythme et venait au manoir la nuit, plus le jour. Personne n'y comprenait rien et Stiles, qui n'avait aucune idée quant aux questionnements intérieurs de sa meute, ne s'embêtait pas à évoquer ce qui détruisait à petits feux. Qui comprendrait ? Qui le soutiendrait ? Ses amis étaient sous forme animale, aucun d'entre eux ne pouvait l'aider. Il était seul, définitivement seul et avait pour obligation de continuer de s'occuper d'eux, quoi qu'il arrive. Que s'était-il donc passé pour le mettre dans un tel état d'épuisement et de déni ?
Son père était mourant.
Il s'était pris une balle durant une intervention, une balle qui lui avait fait de gros dégâts au niveau de l'abdomen. Il en avait reçu une à l'épaule, aussi. Et alors qu'il était plongé dans un profond coma, Stiles mourait lentement de chagrin. Il ne prenait absolument pas soin de lui, ne s'accordait pas beaucoup de temps pour dormir...
Et s'effondra de nouveau au manoir en pleine nuit.
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Deaton regardait l'hyperactif avec une inquiétude non feinte après l'avoir examiné. Enfin, il se tourna vers les loups qui trépignaient d'impatience. C'était Isaac qui avait vu Stiles s'évanouir dans un des nombreux couloirs du manoir, et qui avait appuyé sur le fameux bouton d'urgence laissé par le vétérinaire.
- Je sais que ce n'est pas de votre faute, dit-il à l'attention des loups derrière lui. Cette fois, c'est de la sienne. Il perd complètement pied. Il ne peut pas continuer de suivre le nouveau rythme qu'il s'est imposé. En tout cas, pas dans ces conditions.
Son regard fatigué passa sur les loups.
- Il va vraiment falloir trouver une solution pour vous sortir de cette situation ou bien il risque d'en payer les frais.

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Just a little rest
FanfictionStiles se retrouve avec un problème de taille sur les bras : sa meute, transformée en loups. Il va s'occuper d'eux sans compter, jusqu'à se négliger lui-même. Alors que les choses commencent à être difficiles pour lui, il va recevoir une aide inatte...