Stiles s'éveilla doucement, si lentement qu'il n'eut pas envie d'ouvrir les yeux. L'effort lui paraissait pour l'instant trop important. Son corps était lourd, comme s'il s'était réveillé beaucoup trop tôt dans une nuit. Enfin, c'était ce qui s'en rapprochait le plus niveau ressenti parce qu'en réalité, il avait longuement dormi mais son épuisement était tel qu'il n'était pas encore sorti d'affaire. Du temps, il lui en faudrait, s'il voulait rattraper tout son sommeil en retard et permettre à son corps de récupérer toute cette énergie perdue à forcer sur lui-même. Cependant, ce n'était toujours pas à l'ordre du jour. Intérieurement, il pestait déjà. Bien conscient qu'il s'était assoupi alors qu'il ne le devait pas, Stiles voulut se lever. Mais il ne put bouger un orteil. Il était trop faible, mais il n'y avait pas que ça. Il n'avait plus le contrôle de son corps qui était actuellement très bien installé et jouissait d'un agréable confort, un confort tel qu'au fond, il ne voulait pas bouger. Parce qu'il était bien et ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Oh, ses tâches s'accumulaient, mais... Il n'arrivait pas à bouger.
Et peut-être que les bras passés autour de lui y étaient pour quelque chose – dans une moindre mesure – mais ça, il ne pouvait pas le savoir. Parce qu'il n'était pas encore assez réveillé pour avoir conscience du monde extérieur, de la personne qui était avec lui. De toute manière, y croirait-il ? Croirait-il que Derek était allongé avec lui, dans ce lit aux draps qu'il faudrait bientôt changer ? Croirait-il qu'il était dans les bras du loup ? Que celui-ci n'avait pas quitté son chevet depuis plusieurs heures pour veiller sur lui ? Que Stiles avait crevé de froid dans ce lit mais que Derek avait voulu le réchauffer et surtout, l'empêcher de se lever ? Croirait-il seulement que Derek avait peur pour lui et avait décidé de tout faire pour qu'il se repose ? Croirait-il qu'il veillait à son confort ? Non, bien sûr qu'il ne croirait à rien de tout ça, surtout dans la mesure où il pensait que le jeune Hale était encore une illusion, fruit de son esprit épuisé qui ne réfléchissait plus correctement.
Aux yeux de Derek, le plus triste n'était pas tant la déchéance physique de Stiles que le fait qu'il se pensait fou. Le jeune homme était persuadé d'voir commencé à perdre la tête et le pire, c'est qu'il avait tout essayé pour lui montrer que la réalité était toute autre. Stiles n'avait pas rêvé, tout comme il n'avait rien imaginé. Derek était là, bien réel, en chair et en os... Humain. Mais il était vrai que la scène avait de quoi surprendre. Au lieu de simplement le surveiller de loin, le loup était là, dans ce lit, avec lui. A lui apporter la chaleur dont il avait besoin, la présence qu'il lui fallait. Et puis, il avait vu ce que cela faisait de le laisser se réveiller seul : Stiles se levait et voulait s'activer, prenant des risques qui, à ce niveau-là, étaient inconsidérés. Derek était certain que l'hyperactif se serait écroulé dans les escaliers s'il les avait descendus seul, quelques heures plus tôt. Alors s'il fallait l'avoir dans ses bras pour l'empêcher de faire quoi que ce soit, soit. Dans une certaine mesure, cela le rassurait. Derek n'était pas quelqu'un de câlin et détestait jouer à la nounou, toutefois ce cas-ci était différent. On jouait à la nounou avec un enfant. Là, il s'agissait d'empêcher un adolescent en plein burn out de faire n'importe quoi, parce que... Parce qu'il avait été seul trop longtemps et remplissait un peu trop bien la tâche qu'on lui avait confiée. Avec du recul, Derek se rendait compte à quel point tout ça, c'était de la folie. Au départ, il fallait avouer que les loups – et la coyote – n'avaient pas été très tendres avec l'hyperactif et n'avaient pas essayé le moins du monde de lui faciliter la vie. Derek avait bien remarqué tôt la fatigue de Stiles, mais comment la lui faire comprendre alors que tout ce qu'il pouvait faire, c'était glapir, grogner et... Exister ? Il se faisait chaque fois tout petit pour ne pas lui donner trop de travail mais la plupart de ses compères ne l'avaient pas compris. Et puis, il y avait eu l'incident avec Malia, qui avait mis en lumière l'état réel de l'hyperactif, que Deaton avait été obligé de sédater.
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Just a little rest
Hayran KurguStiles se retrouve avec un problème de taille sur les bras : sa meute, transformée en loups. Il va s'occuper d'eux sans compter, jusqu'à se négliger lui-même. Alors que les choses commencent à être difficiles pour lui, il va recevoir une aide inatte...