Colocation Amoureuse

Chapitre 1

– Sale pédé ! Entendit Maël.

Le jeune homme de vingt-quatre ans souffla mais ne répondit pas. Il avait, malheureusement, l'habitude de ce genre de réflexion à son égard. Il subissait des insultes et des moqueries depuis au moins neuf ans. Le lycée avait été très difficile mais il pouvait compter sur son frère, Théo, ainsi que sur Lucas, le meilleur ami de son frère. Mais une fois à la faculté, il était seul et il faisait partie des petits nouveaux. C'était facile de l'atteindre. Il n'avait tenu que quatre ans à la faculté de médecine. Après avoir subi les insultes de ses voisins, il entra chez ses parents et fut soulagé de ne plus entendre les moqueries du voisinage.

– Tu es là mon garçon ? Demanda son père.

– Oui, je viens de rentrer.

– Viens dans le salon, il y a une surprise pour toi.

Le châtain fronça les sourcils. Ce n'était pas son anniversaire alors pourquoi il aurait un cadeau ? Le jeune homme se dirigea vers le salon où il se figea. Devant lui, se tenait l'une des personnes les plus chères à son cœur. Devant lui, il y avait Théo. Maël eut les larmes aux yeux tellement il fut heureux de revoir son grand frère. Certes, il l'avait vu à noël mais cela faisait presque cinq mois que le jeune homme n'avait pas eu son frère en face de lui. Théo était parti, après le lycée, pour faire ses études de marketing à Londres. Il y était avec Lucas, son meilleur ami depuis le collège. Maël n'avait, malheureusement, pas pu revoir Lucas depuis leur départ. Oui, le jeune homme de vingt-six ans était revenu en sept ans mais les deux hommes n'avaient pas eu la chance de se revoir.

Maël se précipita dans les bras de son frère et le serra fort contre lui. Théo avait toujours été là pour lui. Il l'avait soutenu et protégé comme l'avait également fait Lucas. Les deux meilleurs amis faisaient tout pour rendre la vie de Maël, meilleure. Après une longue étreinte, les deux frères se séparèrent tout en se souriant. Ils étaient vraiment heureux de se retrouver. Mais Théo vit, dans les yeux de son frère, une douleur profonde. Il le sentait, il savait que son petit-frère n'allait pas si bien que cela mais ne disait rien à personne, comme à son habitude. Alors, pour lui faire comprendre qu'il n'avait plus rien à craindre, Théo dit la phrase qui avait tant rassuré Maël à l'époque.

– Je suis là maintenant.

Le plus jeune des frères prit le plus grand dans ses bras et le serra fort contre lui en lui susurrant un merci à l'oreille. Maël pouvait enfin respirer et vivre. Ses deux « gardes du corps » étaient de retour. Les deux frères se séparèrent et Théo fit signe à son cadet de le suivre dans la chambre du plus jeune. Ils montèrent les escaliers pour arriver à l'étage. Ils allèrent dans la chambre de Maël et s'installèrent sur le lit. Un petit silence prit place dans la pièce avant que l'ainé ne prenne la parole.

– Je me trompe si je dis que tu ne vas pas bien ?

– Tu ne te trompes pas.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? S'inquiéta Théo.

– Les voisins m'insultent sans cesse. J'en ai tellement marre. Pourquoi tout le monde s'acharne sur moi ? Je ne peux jamais être tranquille. D'abord le lycée, puis la fac et maintenant ces connards de voisins.

– Tu en as parlé aux parents ?

– Non. Ils vont encore me dire que je me fais des films. Que je crois qu'on m'insulte à cause de ce qu'il est arrivé au lycée mais je sais ce que j'entends Théo.