CONCEPT FLOU

11.

— 𝐎𝐋𝐈𝐕𝐈𝐀

Ce week-end à Deauville ne s'est pas du tout passé comme je l'avais vaguement imaginé pendant le trajet pour rejoindre la Normandie. Mes cousines m'avaient vendu un week-end entre meufs, ce n'était pas le premier et je sais toujours comment ça se passe dans ces cas là : on profite un maximum de nos vies de jeune femme. On connaît tous la suite et ce qu'il s'est passé. Ce week-end qui est passée beaucoup trop vite à mon goût, j'ai l'impression de repartir plus fatiguée que je l'étais déjà.

Nous sommes arrivés vendredi soir et nous sommes déjà dimanche, en pleine après-midi, toutes les trois à bord de la berline de Clara pour rentrer sur Paris. J'ai juste hâte de retrouver ma maison, mon lit et surtout, dormir comme un gros bébé pour rattraper toutes ces heures de sommeil perdues.

Installée à l'arrière, j'ai les yeux fermés et j'essaie de me reposer un peu. Une conversation entre Eloïse et Clara me fait ouvrir un œil, je tends l'oreille puisqu'elles parlent assez bas.

Eloïse - On a passer un trop bon week-end quand même, c'était trop cool

Clara - Ouais, c'était court mais ça fait du bien de voir d'autres gens que notre propre cercle, Eloïse hoche doucement la tête

Eloïse - Mais votre plan avec Elyo il a carrément flop, elle ricane et je plisse les yeux, nan mais sérieux, c'est parti trop loin ! on devait pas les laisser seuls comme ça toute la nuit !

- Je le savais ! Je me relève d'un seul coup dans mon siège et elles sursautent toutes les deux

Clara - Putain Eloïse, tu peux pas fermer ta bouche au moins cinq minutes ?! Elle souffle

- Non mais vous êtes pas sérieuses ? Donc vous deviez tous revenir ? Clara expire et hoche doucement la tête, alors pourquoi j'ai passé ma nuit dehors avec lui ?

Clara - Bah, on s'est dit que peut-être de vous laisser tous les deux, un peu plus longtemps qu'une heure, ça allait fonctionner, en plus on savait que vous aviez tous les deux de l'argent sur vous pour aller dormir quelque part

- La vie c'est pas un film ma cocotte, je trouve ça vraiment pas drôle de nous forcer à rester ensemble pour se parler, c'est pas à vous de choisir, ça regarde que lui et moi, je me remets dans le fond de mon siège et un silence s'installe dans la voiture

Eloïse - C'est vrai que c'était pas intelligent du tout, on est désolées Leo

Clara - C'était mon idée et celle d'Elyo alors je suis encore plus désolée Leo, c'est vrai que c'était un choix de gamin de faire ça, elle expire doucement et je suis quand même contente d'entendre qu'elles reconnaissent avoir fait un mauvais choix, en plus, ça n'a même pas fonctionné notre plan, on a gâché ton week-end

Je reste silencieuse mais je souris intérieurement.

Je pense pas comme elles car après réflexion, j'ai quand même réussi à faire la paix avec Mathieu, je me suis rendu compte qu'il était pas si méchant que ça, il a juste un gros caractère et moi quand on me pique, je sais être méchante, très méchante. J'ai une part d'impulsivités en moi que je n'arrive jamais à contenir dans ce genre de situation, je vais souvent réagir au quart de tour, comme je l'ai fait avec Mathieu en lui mordant la joue. Ce week-end m'a quand même permise à m'apaiser, à rire, beaucoup rire et je crois que je pourrais pas oublier ces quarante huit dernières heures comme ça, d'aussi tôt.

En voyant que mes cousines ont l'air de culpabiliser, je décide de leur dire la vérité. Avant de partir, j'ai discuté quelques minutes avec Mathieu et il m'a dit qu'il allait faire la même chose avec les garçons de son côté, en leur disant que l'on avait finalement fait la paix et que tout était ok. Bon j'avoue qu'une part de moi, a envie de garder ça pour moi, pour continuer à embêter mes cousines sur le sujet mais ça serait peut-être mieux de faire comme ça, sachant que l'on va retourner à nos habitudes et sûrement plus jamais recroiser ces garçons.

- On a fait la paix avec Mathieu, tout est ok alors maintenant, arrêtez de faire vos têtes de bouledogues là, elles se regardent toutes les deux en souriant, les yeux écarquillés, j'accepte pas les questions, vous avez l'info, demain je vais en cours et on reprend toutes les trois nos vies, vous avez compris

Clara - Mais Olivia tu peux pas nous dire ça !

Eloïse - Il s'est excusé en premier ? Oh mon Dieu si c'est ça, c'est trop mignon ! Elle tourne la tête vers moi et je la fusille du regard, elle perd son sourire, mais laisse nous savoir

Clara - Vous vous êtes excusé de quelle manière...?

Eloïse - Naaaan...? Elle écarquille les yeux et je fronce les sourcils

- Mais on a pas du tout couché ensemble bande de grosse tarées ! On s'est serré la main et on s'est endormi chacun de notre côté, c'est tout, je continue de froncer les sourcils

Clara - Vous vous êtes serrés la main ?

- J'ai dis pas de questions, stop, on arrête c'est bon, Eloïse souffle et croise ses bras sous sa poitrine

Elles ont cinq ans de plus que moi mais agisse comme des enfants de trois ans, je rêve.

J'oublie un point ; elles sont des amoureuses de l'amour.

Elles rêvent de vivre ces films à l'eau de rose dans la vraie vie, moi c'est plutôt le genre de film qui me fait rire de gêne. Je crois pas vraiment en l'amour, peut-être parce que je n'ai pas encore réellement vécu de vrais relations avec des sentiments sincères des deux côtés. Je suis celle qui trompe ses copains car les relations exclusive c'est pas trop pour moi, je préfère m'amuser que de m'emmerder dans un truc qui ne durera sûrement pas toute la vie.

Peut-être que plus tard, j'arriverai à être dans une relation sérieux, avoir un couple aussi solide que celui de mon papi et ma mamie. Mais pour ça, il faut rencontrer la bonne personne.

J'entre enfin chez moi et je souris en entendant mon papi qui taquine ma mamie, qu'est-ce qu'ils m'ont manqué. Je pose mon sac dans l'entrée et je marche jusqu'à la cuisine pour aller les rejoindre.

– Alors ce week-end ma puce ? Demande directement ma mamie en me voyant, je souris et me réfugie dans les bras de mon papi pour lui faire un câlin

- C'était cool

– Vous êtes allés où ? Mon papi embrasse mon front et je me recule doucement pour lui répondre

- Deauville, je m'approche de ma mamie et j'embrasse tendrement sa joue

– Tu as pas l'air tellement reposer, tes cousines t'ont embarquer dans quel genre de trucs encore ? Mon papi plisse les yeux

– Mais laisse là un peu avoir ses secrets, gronde ma mamie et je ricane

- Je vais aller dormir une petite heure

Je regagne ma chambre et j'en profite pour aller prendre une bonne douche chaude, enfiler un de mes pyjamas et me jeter dans mon grand lit pour taper une grosse sieste.

𝘤𝘰𝘯𝘤𝘦𝘱𝘵 𝘧𝘭𝘰𝘶