CONCEPT FLOU

92.

– 𝐎𝐌𝐍𝐈𝐒𝐂𝐈𝐄𝐍𝐓
2026

Le couple a quitté Paris deux jours plus tard pour rejoindre la Corse, en compagnie du père, de la grand-mère et du frère du polonais. Ils sont arrivés là-bas, deux jours avant les funérailles de Léna, pour passer du temps auprès de la famille de la jeune défunte. Ema, leur fille, est restée à Paris sous la garde de Mathilde, la femme d'Antoine, mais aussi en compagnie de Romy, de quelques années son aînée. Les grands-parents d'Olivia sont aussi présents pour garder leur arrière petite fille.

Le jour de l'enterrement, Mathieu a pu compter sur la présence de ses plus proches amis, de son manager qui a fait le déplacement jusqu'en Corse, pour le soutenir dans ce moment douloureux et profond qu'il est en train de vivre avec sa famille. Mathieu s'est presque muré dans le silence, un silence qui témoigne de sa douleur, de sa tristesse même si il essaie garde la face, devant tout le monde. En compagnie de sa femme, Mathieu se permets de relâcher doucement la pression, de pleurer si il le faut mais ne parle pas, il n'y arrive pas.

Pourtant, c'est lui qui a géré et organisé les funérailles, l'enterrement de sa petite sœur pour enlever cette lourde et douloureuse responsabilité à sa mère et son beau-père. Il voulait faire ça pour sa sœur, pour qu'elle parte comme elle le méritait, à sa juste valeur. Il ne se serait jamais imaginé choisir le type de cercueil qui accueillerait le corps de sa petite sœur, lui, à seulement vingt neuf ans. Elle était trop jeune pour partir, trop tôt pour ne pas avoir encore fini ses études, découvert le vrai amour, voyager au quatre coins du monde, prendre des vrais cuites avec son frère, elle n'avait même pas encore vécu le quart de sa vie à ce moment-là.

Une chose tord l'esprit du polonais depuis quelques jours, il ne voulait pas la laisser partir en Corse, il voulait qu'elle reste en France avec eux pour partir ensemble en vacances, avec sa petite famille, Mathieu se dit qu'avec un peu plus d'insistance de son côté, Léna serait encore vivante, qu'aucune personne ne lui aurait arraché la vie aussi brutalement.

Olivia de son côté, observe d'une manière impuissante l'état de son mari, d'une partie de sa belle famille. Elle retient le quart de ses émotions pour garder la tête haute pour son mari, être présente pour lui, être forte pour le réconforter, lui prendre la main et lui glisser quelques mots pour essayer de le soutenir. Olivia n'a pas seulement perdu une belle sœur, elle a perdu une amie, une confidente, un petit bout de femme qu'elle considérait comme une petite sœur. Elles, qui ont construit une complicité forte dès le moment que Léna est venue vivre chez eux pour ses études.

Elle s'approche doucement de son mari en laissant Eloïse, sa cousine mais aussi la femme de l'un des meilleurs amis de Mathieu en compagnie du reste du groupe d'amis. Elle pose sa main au niveau de son épaule mais dans un réflexe de sa part, il bouscule légèrement Olivia, elle fait quelques pas en arrière et Mathieu tourne la tête vers elle, le regard perdu. Elle voit très bien qu'il n'a pas voulu lui faire du mal intentionnellement, lui en a marre de ces contacts physiques de ces gens qui essaient de le réconforter alors que rien n'égale une étreinte de sa petite sœur.