Chapitre I

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Ta pov

               Comme chaque jour, je me baladais entre les couloirs, errant sans but. Cela faisait quelques temps que je n'avais rien ressenti. Et comme d'habitude, personne ne semblait s'en soucier. Si mes yeux n'étaient pas déjà blancs-gris, vide, je pense qu'ils seraient noirs de désespoir.

               Les couloirs étaient vides. Je ne croisais personne. Il n'y avait pas un bruit à par celui de mes propres pas. Rien. C'était comme si tout le monde était parti, me laissant seule dans cet endroit.

               Après avoir pris plusieurs couloirs, je suis tombée sur une femme avec une blouse.

« Ah, te voilà enfin SCP-6144-1. Tiens, je suis venue t'apporter à boire et à manger. »

Elle me tendit quelques barres chocolatées et un verre d'eau. Je les prix et les mangeai devant elle sans lui parler. Je lui rendis les déchets et continuai ma route.

               Le temps passa et j'arrivai devant deux hommes casqués qui gardaient une grande porte. L'un des hommes me fit signe de partir mais je m'arrêtai sur place. Je les regardais alors qu'ils commençaient à me demander gentiment de partir. Je ne sais pas pourquoi, mais mon corps ne voulait pas bouger. Peu à peu la patience de l'un d'eux s'envola et il s'avança vers moi à grande vitesse en haussant la voix. Je ne prêtais plus vraiment attention à ce qu'il disait pour dire vrai, je ne le regardais même pas. La seule phrase dont je me souvienne était :

« C'est mon dernier avertissement. Dégage ! » Mais je n'avais toujours pas bougé.

               L'homme énervé me frappa au visage et je fus projeté violement contre le mur. J'entendis derrière moi une sorte de grognement alors que ma tête tournait. Avant que je ne puisse me lever, l'homme casqué me pris par le poignet et me plaqua contre le mur à gauche de la grande porte. Lui sur moi, me cachant la vue. La grande porte s'ouvrit. Des bruits de pas et de chaînes venant du couloir retentissent. Quelqu'un marchait pour franchir la porte, il s'arrêta à côté de moi et de l'homme casqué. Je sentais son regard sur moi bien que le casqué faisait tout pour me que je ne le crois pas.

« Tu as bien grandi. » prononça l'homme enchaîné.

Il me connait ? Qui est-il ? Sa voix était douce et chaleureuse. Rien à voir avec celle de toutes les personnes que je connaissais déjà.

« Qu'est-ce que tu regardes toi ? Dépêche-toi de rentrer. » fit l'autre homme casqué d'un ton sévère.

« Aïe ! » Je mis ma main sur mon visage à l'endroit où l'homme m'avait frappé.

Mais... Normalement, je ne ressens pas la douleur quand je suis vide. Mes émotions ? J'ai envie de pleurer tellement que j'ai mal. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Le bruit des chaînes me sorti de mes pensées. Je me débattis sous l'homme casqué, je voulais voir celui qui m'avait parlé. Je voulais lui poser tellement de questions et j'avais retrouvé mes émotions avec seulement ces quelques mots. Tout ce que j'aperçu était une sorte de de robe noire qui dépassait de la porte. Lorsque l'homme mystérieux franchit la porte, elle se referma immédiatement derrière lui.

« Maintenant va-t'en avant que j'appelle le Dr. Hamm. Et ne remet plus jamais les pieds ici. » cria l'homme casqué en me jetant dans le couloir.

               Le simple fait d'entendre ce nom me donna des frissons dans le dos. J'avais... peur. Je me suis levée rapidement et courue vers ma chambre. En chemin je me suis arrêtée devant une vitre pour voir mes yeux. Ils étaient noirs. Noirs de peur. Cet homme mystérieux avait, en à peine quelques mots, fait revenir mes émotions alors que j'étais vide depuis je ne sais combien de temps.

               J'ai continué ma route vers ma chambre en courant. En arrivant, je me suis assise au coin de mon lit, les genoux contre ma poitrine, et j'ai commencé à réfléchir avec mes yeux violets. Cet homme me connaît, il n'y a pas de doute. Et vu ce qu'il m'avait dit, il ne m'avait pas vu depuis longtemps. Peut-être qu'il voudra bien répondre à mes questions ?

               Cependant mes yeux sont devenus bleu foncé, plein de doute. Et s'il était un de ces SCP que je n'étais pas sensée approcher ? Et si jamais il refusait de me parler ? Ma respiration s'accéléra à cette pensée.

               Le son de ma porte qui claqua violemment me sorti de mes pensées. Un homme en blouse blanche entra. Docteur Hamm.

« Alors comme ça tu te trouvais devant la porte de la cellule de confinement d'un SCP pendant qu'on le ramenait dans sa cellule ? Et il t'a parlé par-dessus le marché. HEIN ? » me dit-il avec son ton sévère en se rapprochant de moi.

               J'essayai de me reculer pour m'éloigner de lui, bien que cela ne servait à rien. Mes yeux était noir, rempli de peur. Il le remarqua.

« Oh, je vois que tu as aussi retrouvé tes émotions. C'est grâce à lui n'est-ce pas ? HEIN ? RÉPONDS ! »

« Je... je »

« TAIS-TOI ! » Il me frappa au visage, à l'endroit même où l'homme casqué m'avait frappé peu de temps avant. Je suis tombée au sol sous la douleur et il commença à me donner des coups de pieds dans le ventre.

« Te rends-tu compte ce que cela implique ? Il ignorait ton existence et il ne devait en aucun cas le savoir. Te rends-tu compte de la gravité de la situation ? »

               Il m'agrippa par le poignet et me souleva à sa hauteur. Mes yeux sont devenus gris foncé, plein de larmes. Je regardai Docteur Hamm dans les yeux. Son regard était empli de colère.

« Tu as de la chance que mes supérieurs veulent absolument te garder en vie. Si cela ne tenait qu'à moi, tu l'aurais déjà rejointe. Elle méritait cent fois plus de vivre que toi. Tu ne sers vraiment à rien à part à me causait des problèmes. »

               Il me lâcha et je tombai comme une masse, quasi évanouie crachant du sang sur le sol. Docteur Hamm fit demi-tour et se dirigea vers la sortie, me laissant seule dans ma douleur.

« Je t'interdis de sortir de cette pièce avant nouvel ordre. D'ici là tu n'auras plus qu'un seul repas par jour. Sois en reconnaissante. Si jamais j'apprends que tu t'es encore approchée d'un SCP, quel qu'il soit, je ne garantis pas ta survie. » Et il s'en alla en claquant la porte derrière lui.

               Je restai un peu sur le sol pour apaiser la douleur. Je n'avais rien compris à ce qu'il m'avait dit. Qui est- « elle » ? Pourquoi je ne peux pas approchée ces SCP ? En quoi ce qu'il s'est passé tout à l'heure était si grave ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Que des questions et aucune réponse. Encore et toujours. J'en avait marre.

               Je me levai et me dirigeai vers mon lit. Ma décision était prise. Même si Docteur Hamm m'avait menacée. Peu importe ce qu'il se passera et ce qu'il m'arrivera, je voulais savoir. C'est décidé. Je vais aller parler avec celui qui m'a rendu mes émotions. Mes yeux avaient pris une couleur que je n'avais jamais vu auparavant. Celle du sang. Elle semblait clair. Une émotion positive.

               Je le voulais et je le ferais.

Émotion (Child Reader x SCP-049)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant