07. 𝑅𝑒𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠

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07. Retrouvailles



Mira




— J'ai beaucoup entendu parler de vous Mlle Jacob.

— Oh, je vous en prie, appelez Mira. J'ai l'âge d'être votre fille.

— Quel âge avez-vous d'ailleurs ? m'interroge-t-il.

— Je pense que vous le savez déjà Marius. Je suis sûre même que vous connaissez chaque détail de ma vie, contenue dans un dossier à mon nom.

Il me regarde cherchant à lire en moi, mais c'est une bataille perdue d'avance pour lui et gagner d'avance pour moi. Maîtriser ses émotions et les masquer, c'est une chose que tout le monde peut faire, mais en simuler des fausses, c'est un autre niveau, pas à la portée de tout le monde.

J'aborde un visage neutre pour l'intriguer, ce qui marche, mais pas assez pour le moment. Je suis un livre ouvert, mais dont les pages sont à l'encre invisible avec quelques bribes d'écrits visibles et il le sait.

— Moira Cornélia Jacob née sous X à 05 : 30 à East Jefferson General Hospital à la Nouvelle-Orléans, vous avez été placé en famille d'accueil jusqu'à l'âge de 4 ans avant d'être adoptée par César Martinozzi la terreur italienne de la pègre à New York que même moi je n'ai jamais réussi à approcher, qui vous à élever. Vous avez dû en voir de toutes les couleurs avec lui.

— Vous avez bien fait vos devoirs. Disons que mon grand-père n'est même pas dans le top 5000 des meilleurs parents.

— Mais il a été un bon mentor, vous n'en seriez pas là sans lui sinon, renchérit-il.

Un serveur arrive pour lui servir une tasse de café et lui rajoute ses 5 morceaux de sucre habituel et toujours d'actualité. C'est au tour de Bruno d'être servie, mais des gouttes tombe sur sa manche, le serveur très maladroit et intimidé par mon sourire s'est mis à trembler, ce n'était pas du tout prémédité bien sûr. Bruno visiblement très contrarié invite du regard le malheureux à déguerpir, il sort de sa mallette un porte document et en extirpe une feuille qu'il me tend. Je la saisis et regarde le recto et le verso, cette feuille et blanche.

— Vous avez fait des choses tellement surprenantes que j'ai voulu creuser un peu plus, et vous savez ce que j'ai trouvé ? renchérit-il.

Ah ok, je comprends mieux pourquoi la feuille blanche.

— Rien ? tenté-je et il hoche la tête. Oui, c'est un peu le but quand le gouvernement scelle et bloque certaines de vos informations sur votre demande.

Ils me regardent tous les deux surpris.

— Une terreur pour grand-père et des amis haut placés, je suis une femme plutôt bien entourée. Mais en gage de ma bonne fois, je vais vous confier un secret sans crainte, parce que je connais déjà l'un des vôtres. Aucuns de nous n'aimerait que ces squelettes sortent du placard.

Il me jauge du regard, conscient de mon subtil avertissement et attends mon secret. J'attrape mon tél, me met en mode avion parce qu'on ne sait jamais quel genre de notification je peux recevoir et ouvre l'application de mon téléphone où se trouve ce que je veux lui révéler. Je tends mon téléphone sous ses yeux et le tiens assez fermement, de manière à ce qu'il ne puisse pas me le prendre des mains. Il se redresse pour pouvoir lire, durant quelques secondes, rien ne se passe. Sa tête recule de surprise, il plisse les yeux pour relire et me regarde brusquement, les yeux pleins de surprise et questions.

|| PASSION OU POUVOIR || [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant