34. 𝐵𝑎𝑐𝑘 𝑡𝑜 𝑡ℎ𝑒 𝑐𝑖𝑡𝑦

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34. Back to the city




Mira




Je regarde le paysage hivernal passer à toute vitesse et replonge dans mon livre, cliché ou pas, je relis pour la centième fois Orgueil et préjugés. Et je ne peux m'empêcher de penser à la citation d'Emily Brontë « De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles ».

Est-ce pareil pour moi et Sekani ?

Bibliquement, je suis l'ange déchu et lui un ange que je corrompe, avons-nous un avenir ?

Pour ça il faudra que je survive déjà à mon retour en France.

Plus le train roule et plus je m'éloigne de la ville que je commence à mettre à mes pieds.

— Mira ?

Je ne relève pas la tête et continue à lire, il m'arrache des mains mon livre et je me tourne vers la fenêtre.

— On est dans un train en mouvement, tu ne peux pas m'échapper.

Je souffle d'exaspération et le regard.

— Quoi Saël ?

— J'ai entendu une rumeur à ton sujet.

— Et donc quoi, les gens font courir le bruit que je suis une expérience ratée et que c'est pour ça que mon cerveau est disjoncté ?

Je récupère mon livre et cherche la page où j'étais.

— D'après la rumeur, tu es à l'origine du massacre de la réunion de l'un des clans des Yakuza.

Je m'arrête de feuilleter les pages et garde la tête baissée.

— Depuis la dernière fois qu'on a vu Sekani et Mei-Gi tu es à cran et le massacre correspond au jour où tu m'as obligé à ne pas te suivre et que Sekani a accepté.

Je relève enfin la tête et l'observe, mon expression est st indéchiffrable, pourtant il essaye quand même de lire en moi.

— Les rumeurs n'ont jamais de fondation Saël.

— Surtout celle-là, vu qu'il n'y a pas de témoin. Que c'est convenient pour toi.

— Je n'y suis pour rien, de près ou de loin. Si je mens, je vais en enfer.

Il regarde autour de nous pour s'assurer que personne ne nous écoute.

— L'enfer, c'est toi.

L'enfer, c'est les autres, comme a dit Jean-Paul Sartre.

— Ce n'est pas moi la coupable, j'ai déjà un ennemi. Pourquoi je m'en ferais un nouveau ?

Il semble réfléchir sur cette réponse, après tout ce serait une bonne logique. On ne mène pas une autre guerre quand on n'a pas terminé avec la première.

Je rigole et pose les mains sur ses cuisses en me rapprochant le plus de son oreille et je chuchote :

— Vous avez peur que je sois capable de faire une chose pareille ou êtes mortifié que je sois l'auteur de ce massacre Samaël ?

Il me repousse contre mon siège et me regarde d'un air dégoûté.

— Arrière démon ! dit-il en sortant son collier avec sa croix. Ces derniers jours, tu as été calme avec moi, mais cela ne change rien en la vision que j'ai de toi et cela ne changera jamais.

— Ne jamais dire jamais. Et plus j'essaie de me rapprocher de vous, plus vous repoussez et cela m'excite.

Ma phrase le choque et il prend du temps à répondre pour changer de sujet.

— On va faire quoi dans cette ville ?

— Un autre massacre, si la première rumeur est vraie.

Il me regarde attendant une autre réponse, mais je hausse les épaules et replonge enfin dans mon livre.

Les heures passent durant lesquelles je réfléchis à ce que j'ai fait, je ne dirais pas que la culpabilité me ronge, mais voilà je repense sans cesse à ce qui s'est passé et ces vies prises.

|| PASSION OU POUVOIR || [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant