11. 𝐺𝑖-𝑀𝑖𝑟𝑎

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11. Gi-Mira



Mira




— Allez du nerf, dis-je énergiquement.

J'accélère la cadence et revient sur mes pas quand je vois qu'elle n'avance pas plus que ça.

— Eh je ne suis pas encore une machine de guerre comme toi, se plaint Yoyo.

— Avec le temps, tu verras. Rome ne s'est pas faite en un jour. Tout comme ton cardio.

Vexer, elle se baisse et attrape un bâton pour me le jeter dessus.

— Mais encourage moi puta !!

Je rigole et nous reprenons notre parcours. Je l'ai forcé à se lever très tôt ce matin pour que l'on puisse faire du jogging ensemble et nous voilà 2h plus tard au Bois de Vincennes au grand dam de Yoyo qui déteste le sport. La jambe sur le banc pour refaire mon lacet, elle s'étire en soufflant avant de sortir de sa poche sa puff goût abricot.

— Je veux rentrer à la casa Gi-Joe, dit-elle en me soufflant sa fumée au visage.

— Arrête de te plaindre ou j'appelle la faucheuse.

— Ah tu vas t'appeler toi-même ?

Je réfléchis à une répartie cinglante mais n'en trouvant pas une pour une fois, je lui tire la langue ce à quoi elle répond par un doigt d'honneur.

— Très classe.

— Très vulgaire, réplique telle.

La classe et la vulgaire façon la belle et le clochard, Yoyo et moi sommes différentes en tout point et semblable dans d'autres. Difficile à croire mais elle est plus sauvage que moi voir ghetto parfois, voilà ce que ça donne quand le Trinité-et-Tobago et le Panama se mélange. Ça donne une sauvage.

— Oh catina * estoy hablando contigo allí * (je te parle là).

Je sors mon karambit de la poche de mon jogging et dans un mouvement rapide je l'attrape et me positionne derrière elle, mon arme sur sa gorge.

— Combien de fois je t'ai dit d'arrêter de m'appeler comme ça ?

Elle pouffe de rire et moi aussi, je la relâche sachant pertinemment que je suis incapable de lui faire le moindre mal.

— Quand je dis catin tu n'aimes pas, donc j'arrondis à catina.

— T'es maths de ksos là, allez on continue.

Elle tire quelques taffes et se remet à courir le plus rapidement possible et je la poursuis. On arrive jusqu'à un long étang et décide de courir tout autour, au bout d'un moment, j'accélère plus rapidement et Yoyo moins sportive que moi finit par disparaître derrière.

J'adore courir, pour différentes raisons, c'est dans ces rares moment-là que mes pensées intrusives sont moins fortes. Courir au vent, la musique dans les oreilles, mes jambes claquant contre le sol, il n'y a plus rien d'autre qui compte ou presque. Sans faire exprès, je bouscule un homme et mon cœur se sert immédiatement à l'idée de l'avoir touché.

4...5 et plus encore, les kilomètres que je parcours augmentent. J'ai dû faire plusieurs fois le tour de l'étang, sans trop calculer Yoyo qui ne tarde pas à se faire remarquer quand je la vois faire de grands gestes face à un homme.

|| PASSION OU POUVOIR || [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant