04. 𝑊𝑒𝑙𝑐𝑜𝑚𝑒 𝑡𝑜 𝑡ℎ𝑒 𝑓𝑢𝑐𝑘𝑖𝑛𝑔 𝑃𝑎𝑟𝑖𝑠 𝑑𝑎𝑟𝑙𝑖𝑛𝑔

170 15 31
                                    




04. Welcome to the fucking Paris darling




Mira




Les rayons du soleil passent à travers les rideaux blancs fins de ma chambre et je mets ma main devant mes yeux pour qu'ils ne soient pas éblouis par la lumière du jour levant. J'émets un grognement à l'idée de devoir quitter mon super lit et me ressaisit en pensant à la longue journée qui m'attend. Je saute du lit et écrase l'une des nombreuses boîtes en carton des pizzas accumulé depuis mon retour, cela fait une semaine que je suis revenue et je n'ai pas mis un seul pied hors de mon appartement.

Mes seules interactions sociales de ces derniers jours ont été avec le livreur de Pizza, à ma 5ᵉ commande de la journée, il a plaisanté en disant que la BPM de Pizza Hut devrait être renommé la spéciale Mira. Sa blague ne m'a pas plu et j'ai menacé son patron de le virer avant que je ne décide de racheter ce pizza hut pour tous les virer. En prenant du recul, j'ai fini par réaliser que j'avais peut-être un peu abusé sur ce coup-là.

Le lendemain, deux rapides appels plus tard, Jordan, le livreur, a commencé à travailler pour le restaurant de l'hôtel. C'est une grande avancée pour moi, il aurait dû mourir. Mais aujourd'hui pas de meurtre, personne ne mourra. En-tout-cas pas de ma main.

L'eau coule sur tout l'ensemble de mon corps, assise par terre, mon dos colle contre le carrelage marbré de la douche. Les couleurs de celui-ci me rappellent la lutte acharnée qui se déroule dans ma tête depuis des années, une bataille entre la lumière et les ténèbres, dans un monde ou soit tout est noir, soit tout est blanc.

— Non Mira aujourd'hui, tu dois sourire, ne joue pas la dépressive, dis-je à moi-même.

Je chasse mes débuts de pensée macabre en me concentrant sur l'observation de mes orteils qui touche la paroi transparente. Je regarde longuement l'œuvre de ma dernière pédicure et mes ongles vernis de couleur blanche, après plusieurs minutes de fixation, toujours assise par terre et complètement nue. Le sol mouillé, mais pourtant très froid finis par avoir raison de moi. Je me lève et quitte la douche, ce n'est qu'en revenant de New York pour la deuxième fois que j'ai remarqué qu'il y avait deux salles de bain dans l'appartement.

Devant mon armoire, je choisis mon armure de la journée. Je sautille pour bien entrer dans mon pantalon large à pince bleu clair et boucle ma tenue en enfilant par-dessus mon top blanc et le blazer oversize qui va avec le pantalon. Mon téléphone vibre au moment où j'attrape mon parfum nuit de folie de Louis Vuitton.

— « : N'oublie pas la journée d'aujourd'hui sera décisive, on n'a pas le droit à l'erreur. J'espère que tu es prête, j'arrive dans 40 minutes. »

Toute ma morosité et mon anxiété s'envolent et laissent place à la bonne humeur dont je manquais cruellement ses derniers jours.

Aujourd'hui, je ne tuerai personne. Aujourd'hui, je sourirai. Je me dois d'être normal, d'essayer au moins. Je dois être Moira Jacob.

— « : Tu me trouveras à la piscine. »

Une petite trempette, il n'y a rien de plus normal dans mon cas ou peut-être que non finalement, mais tant pis.

J'enlève mes vêtements, quitte mon appartement, devenu un dépotoir avec un sourire aux lèvres et me dirige vers la piscine.


|| PASSION OU POUVOIR || [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant