12. 𝑆ℎ𝑎𝑑𝑜𝑤

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12. Shadow



Mira




Une dame un peu âgée nous regarde, Yoyo ouvre la bouche pour parler, mais je la devance avant qu'elle ne débite des idioties.

— Bonjour, on est à la recherche de Sarah. Je sais qu'elle habite cet immeuble, mais l'étage, je ne sais plus.

La dame me regarde curieusement avant que son visage ne s'illumine.

— Ah Sarah du 3ème !

Heureusement pour nous, Sarah est un prénom assez répandu.

— Elle et ses parents sont sortis, ils reviennent bientôt. Vous pouvez les attendre chez moi, nous dit-elle en ouvrant grandement la porte pour que l'on puisse passer.

Très touché par son hospitalité, je la gratifie d'un sourire sincère. Nous entrons et enlevons nos chaussures à l'entrée par respect. Le couloir est étroit et je manque d'écraser les pieds de Yoyo qui, violente comme toujours, me pousse discrètement. Je me cogne contre le mur dont le papier peint est une tapisserie hideuse, je me redresse et me regarde dans le miroir.

Mes cheveux sont coiffés en deux nattes collées, avec des barrettes discrètes pour mon surplus de cheveux. Mon rouge à lèvres est toujours présent malgré ma transpiration lors du jogging. Ma peau dépourvue de maquillage respire un peu pour une fois, j'aperçois mes tâches et fais une grimace en voyant l'état de mes cernes.

Yoyo me donne un coup de coude pour me faire revenir à la réalité.

— Mais t'arrêtes d'être violente à la fin oui ?! crié-je en chuchotant.

— J'arrêterai le jour où tu seras saine d'esprit.

— Parce que toi, tu l'es peut-être ?

— Les filles ? nous interrompt la gentille dame que j'espère ne pas avoir à tuer.

Nous longeons le couloir où sont accrochés plein de photo d'enfants, je m'arrête sur l'une d'elle, voyant un petit garçon et chasse la pensée qui allait s'immiscer dans ma tête. Nous arrivons dans un salon marocain laqué blanc en dentelle, le tissu est en velours imprimé matrouze. Il y a plusieurs banquettes et de coussins ainsi qu'une table arabesque sous forme octogonale, l'ambiance est très orientale et très religieuse avec les tableaux indiquant sa confession musulmane.

— Je vous sers du thé ?

Elle n'attend pas notre réponse et s'en va en direction de la cuisine, elle revient avec un plateau rempli de petits gâteaux arabes et trois tasses de thé. Du regard elle nous invite à nous assoir et ont obéi sans un mot, je regarde les gâteaux et imagine les tonnes de sucres qu'il doit y avoir. Yoyo me regarde compatissante et je lui jette un regard noir pour l'intimer de ne pas me regarder.

— Désolé tata, je jeûne et je ne peux que boire. Veuillez m'excuser, menté-je.

— Pas de souci ma fille, me dit-elle. Tutoyez-moi et vous pouvez m'appeler Djamila.

— Moi, je ne vais pas me gêner de manger Djamila, dit Yoyo.

Sans gêne cette fille.

J'attrape ma tasse et me force à boire pour ne pas l'offenser, elle entame une discussion avec nous et nous apprenons qu'elle est veuve et mère de deux fils dont l'un va se marier. Quand je surprends son regard sur ma tenue de sport, je comprends qu'elle se demande qui va chez les gens en mode sport et lui explique que nous comptions aller à la salle de sport avec Sarah.

|| PASSION OU POUVOIR || [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant