10. Solitairement, pt.1

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Ne supportant plus ce désagréable silence, Léolio voulut s'exprimer, quitte à dire n'importe quoi : toutefois, Kurapika l'en empêcha. Le regard toujours porté vers l'horizon qu'offrait la fenêtre de l'infirmerie, l'intonation nette, précise, mais froide, il lança :

- Va-t-en.



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Kurapika avait eu la malchance d'être un enfant trop intelligent pour son âge. Et si les adultes en devenaient hébétés d'admiration pour ce petit prodige, les personnes de son âge ne ressentaient qu'une certaine peur, si ce n'était plutôt une forme de mépris, envers lui.

Kurapika ne savait pas comment se comporter avec ces camarades, et pourtant, il l'aurait tant souhaité ! Mais il était trop différent pour pouvoir jouer au football ou à la corde à sauter avec eux, trop étrange pour se permettre d'échanger une discussion normale avec un élève. Ses classes de primaire l'avaient rapidement marginalisés et laissés de côté, et si certains professeurs tentaient  désespérément de l'intégrer, la maturité de Kurapika empêchait toute forme de relation. Il devint rapidement  solitaire.


Sans l'avouer à ses proches, Kurapika, petit garçon, en pleurait chaque soir dans son lit. Il n'osait pas parler de sa situation, trop fier pour révéler que tout allait mal dans son petit monde : et petit à petit, inévitablement, la tristesse qui habitait son corps de garçonnet se transforma en une colère sourde envers ses camarades. Il leur en voulait terriblement de ne pas le laisser être comme eux, de ne pas lui permettre de jouer avec eux, d'échanger les devoirs, de plaisanter, de discuter, et d'avoir un ami.


Mais la colère n'était que celle d'un petit garçon pas forcément conscient de ce qui l'entourait, et ce malgré son intelligence. La vraie colère, la pure et dure, celle qui était synonyme de haine et de ressentiment, apparut durant le collège.

Kurapika, du haut de ses 12 ans, espérait en rentrant au collège que sa situation changerait. Il s'était convaincu que les collégiens étaient forcément plus matures que les élèves de primaires, et que dans le cas contraire, il trouverait bien des gens partageant sa vision des choses. Or, en réalité, tout s'aggrava.

Kurapika était introverti de nature, et comme dit précédemment, l'expérience de ses années précédentes l'avaient rendu totalement solitaire. Quand il arriva au collège, il n'avait aucun ami vers qui se tourner pour l'aider, et encoure moins une personnalité qui lui permettrait d'être aimé de tous. En outre, au contraire de plusieurs garçons, le blond n'avait pas encore atteint sa puberté : le corps de petit garçon qu'il possédait, ainsi que son visage androgyne, lui valurent d'être rapidement affublé du surnom « la fille manquée ».

Les garçons de sa classe, plus grands et plus forts, se mirent rapidement à le brimer. Sa taille, sa voix, ses cheveux, ses épaules, ses jambes, son apparence, son style de vêtements, ses bonne notes, tout était bon pour l'embêter et ils s'en donnaient à cœur joie, n'hésitant pas à utiliser la violence s'ils en ressentaient l'envie. Les filles quand à elle, s'amusaient de lui, lui faisaient des compliments qui n'étaient pas sincères et se moquaient ouvertement de lui.

DIFFÉRENT - Léopika FANFICTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant