Cette voix...

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-Hermione, attend moi!
La jeune sorcière marchait d'un pas rapide et déterminé vers la salle de son prochain cours, Harry sur ses talons. Sa tête était résolument baissée, ses ongles étaient toujours implantés dans sa peau blanche et délicate, et quelques gouttes de sang quittaient régulièrement son corps pour venir s'écraser sur le sol. Mais comment avait-elle pu être aussi naïve! Croire que Malfoy, ce blond prétentieux et arrogant, se souciait réellement d'elle. Mais quel idiote!La seule chose dont Drago Malfoy était capable de se préoccuper, c'était de lui-même. Lui et lui seul comptait dans ce monde. S'il avait été prévenant avec elle, c'était uniquement pour gagner sa confiance, afin de la rabaisser lorsqu'elle serait vulnérable. Elle était tombée bien bas, à ce demander si il y avait vraiment une fin à sa chute. A chaque fois qu'elle pensait remonter légèrement la pente, quelqu'un brisait son cœur, et elle retombait encore plus bas que la fois précédente.
Elle y avait vraiment crue, à son histoire de problème d'enfance et d'empathie. Il s'était montré si convainquant ce soir-là, et si prévenant lorsqu'il lui avait ramené des cookies pour s'assurer qu'elle mange quelque chose. << je pourrais enfin retourner avec mes amis>>... cette phrase tournait en boucle dans sa tête. Elle savait que après tout ce qui s'était passé entre eux ces 7 dernières années, il ne la considérerait pas comme une amie au bout de 2 jours, mais de là à simplement la voir comme une entrave à sa vie et à sa liberté... En fait, il n'avait jamais eu l'intention de l'aider. Tout devint clair dans l'esprit de la griffonfor: c'était simplement un moyen pour lui de redorer son image auprès des autres: << La rédemption d'un Malfoy: le sauvetage d'une héroïne de guerre brisée>>. Elle voyait très bien le tableau, et cela lui donna la nausée. Sans s'en rendre compte ils étaient arrivés devant la salle. Là pas de la sorcière avait été si pressent que ils étaient les premiers arrivés. Le professeur Flitwick les salua en posant sur Hermione un regard triste et désolée mais ne fit aucun commentaire. La sorcière ne remarqua même pas ce regard et s'installa sans un mot à sa place. Comment avait-il pu dire ça? Après tout ce qu'elle avait vécu? Après tout ce qu'il avait semblé faire pour elle? Tout d'un coup elle sentit une main sur la sienne et sursauta violemment. Les images de son agression lui revinrent instantanément à l'esprit... la sorcière l'assenant de coup et l'empêchant de bouger... et son agresseur... son bourreau... qui l'avait si violemment déshabillé et... elle fut secouée de plusieurs frissons de dégoût.

- Ho pardon je suis vraiment désolé... s'excusa aussitôt son meilleur ami. Tu saignais à cause de tes ongles et... et tu as une mine terrible et je... je voulais simplement te réconforter bégaya-t-il. Je suis vraiment désolé je...

Elle inspira profondément pour reprendre un minimum de contenance et lui adressa un pâle sourire forcé.

- Ce n'est pas grave, mais je préfère que personne ne me toucher.

Elle mentait. Bien sûr que c'était grave! Si elle réagissait ainsi alors que 72h s'était écoulé et que c'était Harry, son meilleur ami, son presque frère, qui lui avait simplement frôlé la main, le chemin de la guérison s'annonçait long et pleins d'obstacles... encore faut-il que pareil chemin possède une fin.

- Oui bien sûr je... désolé.

Heureusement pour le pauvre Harry, tous les élèves étaient arrivés jusqu'à la salle de classe, et le cours commença. Hermione s'appliquait à maintenir une expression stoïque alors que le professeur expliquait l'étude du jour. Il ne fallait absolument pas que quiconque la voit telle qu'elle était réellement: brisée, faible et vulnérable. Après tout, n'importe qui pouvait être sous ces habits noirs ce soir-la... et même si cela lui coûtait, elle se sentait beaucoup plus exposée que lorsqu'elle est au côté de Drago.
Un bruit sourd se fit entendre et la sorcière sursauta. Il s'agissait simplement d'un élève qui avait effectué Bombarda à la demande de Flitwick, mais des souvenirs de la bataille de Poudlard assiégèrent brutalement son esprit. Les cris, les sortilèges qui fusaient dans l'air, les explosions... les cadavres qui jonchaient le sol comme des poupées désarticulés... Nymphadora et Lupin, paisiblement endormi dans un sommeil éternel l'un à côté de l'autre, qui n'auront plus l'occasion de voir leur fils Teddy grandir... Ces mangemorts grièvement blessé voir tué par l'un de ses propres sorts... et le souvenir de son agression s'ajouta aux autres sans qu'elle ne puisse rien faire. Elle se souvint de ses paroles avant le drame.

Elle s'était débattue de toutes ses forces, avec toute son énergie, sans que cela ne soit suffisant pour...

Son rythme cardiaque s'accéléra.

Ils lui avaient pris sa baguette... elle était sans défense...

Elle accrocha avec force la table en bois devant elle.

Elle lui avait donné un coup dans les côtes et lui avait tordu la cheville... avant de l'empêcher d'appeler au secours...

Ses doits étaient blanc tant elle serait le bureau pour tenter de se replonger dans le monde réelle... mais elle était partie trop loin.

Il lui avait arraché sa chemise... avant de la dénuder presque entièrement.

Son rythme respiratoire se fit rapide, beaucoup trop rapide. Elle commença à suffoquer sous le regard inquiet de Harry qui appela le professeur pour stopper l'exercice.

Il l'avait fait... il l'avait violé... il était entrée en elle pour, d'une certaine façon, ne jamais en ressortir... elle sentait encore le contact de sa peau contre la sienne, et cela la dégoûtait au point de vouloir s'arracher la moindre parcelle que son agresseur avait eu l'audace de toucher.

A présent tous les élèves la regardaient d'un air inquiet. Le professeur lui demanda si elle allait bien, mais elle n'entendait plus rien. Ses oreilles bourdonna dangereusement, et elle n'arrivait plus à respirer correctement. Ses yeux remplis de larmes fixaient intensément la table qu'elle agrippait avec force.

- Hermione!

Cette voix...

Elle tourna le regard pour croiser celui d'acier de Drago, avant de se sentir partir et de sombrer dans les ténèbres.

L'agression Où les histoires vivent. Découvrez maintenant