Moi aussi je vais avoir besoin de toi

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Un silence légèrement gêné s'était installé dans la chambre d'hôpital. Les deux serpentards observaient curieusement la jeune fille qui semblait plongée dans ses pensée, ses yeux vides perdus dans le vide de sa réflexion. Puis Drago s'éclaircit légèrement la gorge, et son regard croisa celui d'Hermione.

-Dis, Granger, je sais que ce que je vais te demander ne va pas être facile pour toi, mais il faut que tu nous racontes ce qu'il s'est passé ce soir-là.

Les yeux de la belle s'embuèrent instantanément. Elle commença à tripoter anxieusement le bout de la couverture qui recouvrait ses jambes.

-Je... c'est trop dur. J'en suis incapable...

Une larme roula le long de sa joue. Le blond ressentit alors une vague de compassion, identique à celle qu'il avait ressenti lorsqu'il avait vu la jeune sorcière par terre, dénudée, au plus bas. Les paroles de cet insupportable Potter raisonnaient dans sa tête : « tu ne veux pas changer ? » « Aider une personne qui t'apprendra à devenir quelqu'un d'autre ». C'était dur à admettre pour le blond, mais son ennemi avait raison. Cette fille avait autant besoin de lui que lui avait besoin d'elle. Elle seule lui faisait ressentir ce sentiment nouveau qu'est la compassion, l'empathie. Et étrangement, il aimait cela. Il se sentait normal, plus humain. Alors il décida de se laisser aller, et n'écoutant que cette petite voix dans sa tête il se leva de son fauteuil et s'approcha d'Hermione. Celle-ci le suivit du regard, mais bizarrement elle n'avait absolument pas peur. Une fois qu'il eut atteint le lit, il s'agenouilla jusqu'à ce que son visage soit au même niveau que celui de la jeune fille. Puis doucement, il vint caresser sa joue, enlevant la trace de la larme qui avait coulé avec son pouce. Il fut le premier surpris de son geste. Il ne se savait pas capable d'autant de tendresse, surtout envers une personne qu'il avait haïe et jalousé presque toute sa vie. Mais cela lui plut. Lui-même n'avait jamais vraiment eu droit à beaucoup de tendresse durant sa jeunesse, et par ce geste il avait l'impression de rattraper le temps, d'apprendre à nouveau à réconforter, à aider les autres. Hermione, dans un premier temps, fut très surprise. Elle se doutait que les deux garçons avaient en quelques sortes été fortement incité à accepter de venir lui rendre visite, alors elle n'en attendait pas plus de leur part que leur présence. Mais ça... ça dépassé largement ses attentes. Le contact de la main, chaude et forte du jeune homme sur sa joue fragile était des plus agréables. Son pouce continuait à effectuer des petits cercles réconfortants sur sa peau, et elle ferma les yeux pour profiter pleinement de cette sensation de paix qui l'envahissait. Elle aurait voulu que ce moment dure pour toujours, elle se sentait enfin en sécurité. Cela n'était pas arrivé depuis sa sixième année.

Blaise les observait, assis dans un coin, et ses lèvres se retroussèrent dans un discret sourire en coin. Il savait, depuis longtemps, que lui seul ne pourrait pas sauver Drago de lui-même. Il avait pourtant essayé de le changer, d'en faire une personne qui pourrait se regarder dans le miroir sans être envahi par une vague de dégout et de haine envers soi-même. Mais il avait échoué dans sa tâche, Drago s'était replié sur lui-même, restant son meilleur ami mais devenant imperméable à tous les conseils et reproches du métis. Il avait alors attendu que quelqu'un débarque dans la vie du blond et chamboule tous, faisant de lui une personne peut-être pas gentille ni pure, mais au moins une personne qui s'est repentie de ses erreurs et à qui on peut pardonner. Cependant le jeune Zabini n'avait jamais imaginé que cette personne, ce soit Granger. La miss je-sais-tout, le rat de bibliothèque, la sang-de-bourbe. Mais après tout, pourquoi pas ? Car si le jeune blond devait se faire pardonner d'une personne, ce serait bien d'elle.

-Je sais que c'est dur pour toi... murmura doucement Drago, d'une voix douce que lui-même avait du mal à reconnaitre. Hermione rouvrit les yeux, plongeant son regard dans celui métallisé du serpentard.

L'agression Où les histoires vivent. Découvrez maintenant