Le cat-sitter

Chapitre 14 : un mal pour un bien

Depuis ce fameux dimanche, une nouvelle routine s'installe naturellement entre Tony et lui. C'est la première fois qu'ils préméditent la chose, qu'ils prévoient précisément quand, où et comment ils vont s'envoyer en l'air. Le bel ingénieur appelle toujours tous les trois jours mais Steve et lui passent le plus clair de leur temps à parler de leurs prochaines positions sexuelles que de ses chats. 

On ne dirait pas comme ça mais c'est un changement énorme dans leur dynamique. Ainsi quand Tony revient de voyage, Steve est là à l'attendre impatiemment dans sa chambre, en tenue d'Adam, dans son lit et après avoir dansé à l'horizontal, le milliardaire demande toujours à ce que le cat-sitter passe la nuit dans son lit, toujours.

Steve n'est pas dupe pour autant, il sait que ça ne veut rien dire, que c'est plus pratique ainsi, que Tony ne veut pas être seul dans cet immense lit froid.

Mais il y a certains soirs où le milliardaire rentre trop crevé et jetlagué pour une partie de jambes en l'air digne de ce nom et il insiste tout de même pour que Steve reste dormir auprès de lui, il pose même une main possessive sur sa taille et c'est pile dans ces moments-là que le frêle blond se prête à rêver que Tony et lui ne sont pas que des sex friends. Si seulement...

Après une nouvelle séance de sex phone super intense, Steve oriente la conversation sur un sujet qui lui tient vraiment à cœur.

- tu sais, ce week-end mon frère et son mari renouvellent leurs vœux après un an de mariage, ils réunissent toute la famille.

- c'est génial, tu leur diras félicitations de ma part.

L'enthousiasme patent de son patron à cette nouvelle fait plaisir à entendre, prenant son courage à deux mains, Steve se lance.

- ou tu pourrais peut-être leur dire en personne en m'accompagnant à la cérémonie.

- pourquoi ?

Outch. Le cat-sitter ne s'attendait pas à ça. Tony a l'air de penser que cette idée est totalement saugrenue et cela blesse Steve plus que de raison.

- comment ça pourquoi ? J'aimerais beaucoup que tu les rencontres, ça me ferait très plaisir.

- à toi peut-être mais à eux, j'en doute fort. Il faut que tu saches que les familles ne m'aiment pas Steven, ça ne date pas d'hier, c'est comme ça, je ne peux rien y changer, malheureusement.

Le frêle blond fronce des sourcils, non mais cette quoi cette excuse ridicule ?

- et comment tu peux le savoir si tu n'as même pas essayé ?

- ah mais c'est même plus la peine d'essayer, j'ai déjà donné, à chaque fois c'est un désastre complet, alors dorénavant, la famille, c'est niet, merci mais non merci, je passe.

Le visage de Steve se décompose, il ne s'attendait pas à un tel rejet aussi ferme et catégorique de la part de Tony sur ce sujet bien précis.

- la cérémonie a lieu quand ?

La mâchoire de l'étudiant ne desserre pas, il n'a même plus envie de parler à qui que ce soit.

- samedi soir. Je passerai sûrement la nuit chez mon frère et son mari car on devra nettoyer la salle le lendemain avant qu'ils ne rendent les clés lundi matin.

- parfait. Tu sais ce que je te propose ? Dimanche soir, quand tu seras rentré, tu me retrouveras attaché à mon lit entrain de t'attendre impatiemment pour me faire tout ce que tu voudras, je serai ta chose, qu'est-ce que tu dis de ça ?