Chapitre 19 : mensonge

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Tony vient de lui parler mais trop perdu dans ses pensées, Steve n'a pas pu distinguer correctement ce qu'il disait.

- mmmh quoi ?

- je te demandais comment se passaient tes révisions.

- oh, bien.

- je suis sûr que tu vas l'avoir cet exam, les doigts dans le nez même, tu verras. Tu vas être le meilleur architecte de tout ce pays en un rien de temps. Bon, c'est vrai qu'on ne peut pas dire que je sois très objectif en même temps, j'avoue...

Tony joue des sourcils avec exagération mais Steve n'a pas le cœur à en rire, il est bien trop brisé en mille morceaux pour ça.

- bon, je vais te laisser travailler tranquillement.

- quoi ? Mais attends, tu viens à peine d'arriver.

Les sourcils de Tony se froncent, sa main retrouve le genou de Steve en un instant.

- hey trésor... t'es sûr que tout va bien ?

- oui pourquoi ?

- je sais pas, t'es pas comme d'habitude, c'est le stress des examens, c'est ça ?

- oui, voilà, ça doit être ça.

Les yeux chocolats de son homme se posent ensuite sur la barquette de nouilles chinoises de Steve qui est encore remplie à moitié et qu'il a à peine touchée.

- t'as pas beaucoup mangé.

- non, je... j'ai plus très faim.

- qu'est-ce qui se passe ?

Son amoureux a l'air sincèrement inquiet pour lui et Steve ouvre la bouche mais Tony le devance d'une seconde.

- et ne me réponds pas « rien » s'il te plaît parce que toi et moi on sait très bien que c'est un mensonge.

Les yeux de Steve se remplissent de larmes en un instant, bon sang, il se déteste de se montrer aussi émotif sur ce sujet qui le touche en plein cœur.

- hey... trésor, tu me fais peur là... qu'est-ce qui t'arrive ? C'est grave ?

Tony fait rouler son siège tout près du sien pour mieux poser ses deux mains réconfortantes sur ses deux genoux ce qui pousse Steve à ouvrir la bouche à nouveau, il parle d'une voix à peine audible.

- tu ne veux pas m'épouser.

- quoi ?

Le regard de Tony est confus, Steve prend une grande inspiration avant de continuer sur sa lancée.

- tu ne veux pas m'épouser. Je t'ai offert la bague de mon grand-père et pas un instant, tu as pensé que c'était une demande en mariage.

- attends une minute...

Les mains de Tony quittent tout à coup les genoux de Steve, visiblement pris de court, il se recule sur son siège immédiatement, il a l'air totalement abasourdi par cette confession.

- c'est ce que j'aurais dû penser alors que tu ne m'as pas posé LA question ?

- Happy dit que si ça ne t'effleure même pas l'esprit en voyant cette bague ça veut dire que tu n'envisages pas de te marier un jour avec moi. Jamais.

La tête baissée, le cat-sitter hausse les épaules d'un air défaitiste, il s'est tout simplement fait une raison, voilà tout.

- Happy ? C'est pas vrai, c'est pas possible, dis-moi que tu te moques de moi, Steven. Happy ? Alors c'est lui qui t'a mis cette idée idiote en tête ?

Tony s'emporte tout à coup et le frêle blond ne comprend pas trop pourquoi, c'est lui qui devrait être fâché, après tout, c'est lui qui n'a pas l'air d'être un homme assez digne pour être épousé.

- Happy rompt avec May toutes les trente secondes pour un oui ou pour un non ! Il est incapable de vivre une relation de couple apaisée ! Et tu me dis que tu préfères suivre ses conseils à lui ? Sérieusement ?

À son tour, Steve sent son agacement pointer le bout de son nez, il pousse un soupir très peu discret avant de se justifier.

- je dis juste que j'aurais préféré que tu me fasses savoir avant que tu ne vois aucun avenir entre nous au lieu de me laisser vivre dans un mensonge pareil durant tout ce temps.

Steve fusille son homme du regard alors que ce dernier a maintenant la mâchoire serrée, il rumine visiblement dans son coin.

- donc c'est vraiment toi qui est entrain de me faire la leçon sur le concept de mensonge ? Je suis pas entrain de rêver ? T'es sûr de toi Steven ? Tu veux vraiment te lancer sur ce terrain-là ?

La voix de Tony est métallique, son ton très peu aimable, ça tombe bien, Steve en a autant à son service.

- c'est -à-dire ? Qu'est-ce que tu sous-entends par là au juste ? On peut savoir ? Vas-y, vide ton sac Tony, je sens que t'en meurs d'envie !

- oh arrête ton cinéma Steven, ça prend pas avec moi et ne me fais pas passer pour le méchant dans ce scénario alors que je sais très bien pour le bail de ton appartement, tu le renouvelles sans cesse donc ça veut dire que tu n'envisag...

- comment tu...

C'est dingue, à part son frère Bucky, personne n'est censé être au courant, Steve ne s'est confié à personne au sujet de son bail. Il tombe véritablement des nues, mais qui donc a pu jouer ainsi les balances auprès de sa moitié ?

- encore heureux que je suis au courant, je te rappelle que c'est toujours à ton ancienne adresse que la compta de Stark Industries envoie ton chèque tous les mois donc c'était facile de faire le rapprochement. Maintenant dis-moi Steven, de nous deux, lequel te paraît le moins sûr du futur de notre couple ?

Steve relève les yeux vers Tony, ce dernier se trouve tout près de la porte, il s'apprête clairement à le laisser tout seul dans ce grand et froid atelier et le cat-sitter le fixe d'un air hébété, il n'a aucune idée de comment les choses ont pu dégénérer entre eux à ce point en à peine un instant.

- mouais, c'est bien ce que je pensais.

Face à son silence, Tony vient de marmonner une dernière fois dans sa barbe avant de quitter la pièce pendant que les yeux bleus de l'étudiant se remplissent de larmes une nouvelle fois. Dieu sait qu'il maudit à présent cette putain de chevalière qui a tout gâché, s'il avait su, il s'y serait repris à deux fois avant de faire une connerie pareille.

Le cat-sitterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant