— I'm fine.
(n.) the most common lie.Pdv interne :
- Courage (?), ça va aller... Me dit Mitsuko d'un ton qui se veut réconfortant.
C'est elle qui me maquille, cette fille qui s'apparente le plus à une amie dans cet enfer. Elle me rend plus blanche qu'un linge, même qu'un mort. Farine ou poudre, c'est la même couleur, on salit ma peau pour me donner le teint de ceux qui ne sont plus de ce monde.
Mitsuko est une de mes seules camarades compatissante et généreuse. De ses longs cheveux ébènes bien organisés, de sa corpulence parfaite, et de sa douceur sans pareille, elle séduit tout le monde ici, client ou non. Je me suis moi-même surprise à la regarder avec admiration. Malgré notre vie plus que misérable, elle se tient droite et avec fierté.
- Je me sens vraiment pas bien... Je lâche un peu dans les vapes, pas du tout prête à accueillir quelqu'un.
Du haut de mes dix-neuf ans, je n'ai accompli qu'une chose : servir les hommes. À travailler dès ses seize ans au quartier des plaisirs, on perd vite goût à la vie, et foi en l'humanité. Cependant s'il y a bien une chose qui m'est propre, c'est ma conviction que l'humain est capable de s'améliorer. Malgré le grand nombre de pervers qui sont passés sous mes yeux, et sur mon corps, je m'efforce à croire qu'un jour l'humanité sera digne. Sinon, à quoi bon vivre ? Autant que je me pende avec disgrâce dès maintenant, si ma vie est destinée à rester la même.
- Faut espérer que ce soir tu n'aies pas ou peu de clients. Dans le cas contraire, essaie de l'avertir de ton état. Me conseille la brune.
- Hm.. Je grogne peu rassurée.
Et effectivement, j'ai comme des vertiges. Ma tête tourne un peu, et je me sens livide. Mon ventre hurle à la famine, ça fait plus d'un jour que je n'ai rien avalé sauf un mini bol de riz. Ces chiens de supérieurs hiérarchiques ne daignent pas bien nous nourrir, nous, les moins que rien.
Mitsuko me met une épaisse couche de peinture rouge sur les lèvres qui me donne la nausée. Elle m'affiche un doux sourire.
- Tiens bon. Me dit-elle en caressant mes cheveux (c/c), que je recouvre ensuite d'une perruque noire déjà coiffée.
Mitsuko me laisse seule avec moi-même et part dans son box alors que j'essaie de ne pas m'évanouir par terre. Je lutte de toutes mes forces intérieurement, et réussis à me motiver à commencer cette nuit de routine.
Malheureusement pour moi, je ne suis ni une courtisane, ni une oiran, et encore moins une geisha. Je n'ai pas la capacité de refuser un client. Je suis juste une prostituée. Prostituée conte mon gré, c'est ma famille qui m'a envoyé ici pour rembourser ses dettes. Et encore, je peux me considérer chanceuse d'être arrivée dans ce bordel qu'à mes seize ans puisque la plupart des filles qui sont déjà présentes sont arrivées à leur dix ans.
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𝘋𝘰̄𝘮𝘢 𝘹 𝘙𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳 | 𝐌𝐄𝐋𝐈𝐎𝐑𝐈𝐒𝐌
FanfictionSi le mot déveine avait été inventé, c'était bien pour toi. Une jeune fille travaillant au quartier des plaisirs, vouée à satisfaire, et un démon incapable d'éprouver le moindre sentiment, c'était votre histoire insolite. Entre indifférence, meurtre...