CHAPITRE 4

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          Son instinct prit alors le dessus et il tira.

         Au même moment, la lumière se fit dans l'appartement. Une main s'abattit sur son épaule. Encore en proie à la terreur, Ryden se tourna violemment, pris son agresseur par le cou et le plaqua brusquement contre un mur. Il serra de toutes ses forces, malgré les tentatives désespérées de sa victime pour se défendre. Il lui fallut quelques secondes avant que la peur qui l'aveuglait ne s'estompe. Il se figea quand il constata que celui qu'il était entrain d'étrangler était son jeune collègue. Ryden le lâcha et recula précipitamment.

          Damien massa son cou endolori, sans quitter son ami des yeux. Il ne comprenait pas ce qui avait pu se passer. D'abord le coup de feu dans le vide et maintenant ça. Ryden n'était pas dans son état normal, ça ne faisait aucun doute. Le jeune homme aurait pu mettre ça sur le compte de l'alcoolisme de son co-équipier, mais il savait que ce n'était pas le cas. Il s'approcha prudemment de son ami qui respirait bien trop fort pour quelqu'un censé aller bien.

    "Ryden, qu'est-ce qui s'est passé? demanda-t-il d'une voix éraillée.

L'homme se redressa et posa enfin les yeux sur lui. Il voyait bien la méfiance de Damien dans ses geste. L'interpellé soupira. Déjà que son cadet n'aimait pas les contacts physiques et faisait toujours  tout pour les éviter, alors là, ça n'allait rien arranger. Il avait l'impression d'avoir foutu en l'air des années de travail à apprivoiser la seule personne en qui il pouvait avoir confiance.

    –Je...je ne sais pas, finit-il par répondre.

La peur était toujours présente dans son ton, mais le jeune homme l'ignora et leva les yeux au ciel.

    –Tu viens de m'étrangler, rétorqua-t-il, sans pitié. Alors j'attends une autre réponse.

Ryden jura, avant de le fusiller du regard.

    –Je sais ! cracha-t-il avec hargne. Et tu peux me croire, je suis désolé. Mais je ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Il y avait cette ombre, elle a bondi. Ensuite, la lumière s'est allumée et tu m'as surpris.

    –Une ombre? Il y avait une ombre dis-tu ? Pourtant, j'ai fait le tour de l'appartement et il n'y avait personne.

    –Oui. Figure-toi qu'elle a disparu au moment où j'ai tiré, ou alors c'est quand tu as allumé la lumière, je ne sais plus trop.

Damien était perplexe quant à la déclaration de son collègue. Il voulait le croire, mais ça lui semblait un peu tiré par les cheveux. Il devait en parler à son père. Pas pour porter préjudice à Ryden, mais parce que lui saurait de quoi en retourne.

    –Tu es sûr que tu n'as pas abusé de la boisson ? questionna-t-il néanmoins.

    –Vas te faire foutre Damien ! s'exclama l'intéressé

Le jeune homme sentit sa patience s'effilocher. Sa gorge lui faisait encore mal, ainsi que son dos, vue la brutalité avec laquelle Ryden l'avait plaqué contre le mur. Néanmoins, il s'exhorta au calme et leva les mains en signe de paix.

    –Je posais juste la question, vieux. dit-il d'une voix qui se voulait rassurante. Ce qu'il vient de se passer n'est pas à prendre à la légère. Bref, on en parlera plus tard. Pendant que tu étais aux prises avec une ombre imaginaire, j'ai pu faire le tour du propriétaire. Il n'y a rien, ni personne ici. Ce qui m'étonne étant donné que la porte n'était pas verrouillée et qu'on entendu du bruit à l'intérieure. Mais il faut se rendre à l'évidence, nous sommes les deux seuls intrus en ce lieu.

Les Chroniques de Londres T.1 Le fantôme de WhitechapelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant