Diurne et Nocturne

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(Sur l'image c'est Demi Céleste)

Le ciel nocturne abordait maintenant des nuances variant d'un bleu à un rose pourpre, en passant par des lueurs assez faibles de jaune. Les nuages aussi atteints de ce changement de couleur gardaient tout de même en leur centre un blanc coton rendant le ciel encore plus majestueux.

Le soleil se réveillait tandis que la lune nacrée était toujours visible mais moins voyante.

Le mâle couleur jais avançait d'un pas qui se voulait assuré mais qui laissait paraitre des traits de fatigue et de désespoir. Il était perdu. Comment en était-il arrivé là ? Pourquoi les bipèdes avaient-ils fait preuve d'autant de cruauté ? Leurs ancêtres avaient une fois de plus raison.

Soudain, alors que le sentier s'élevait, il trébucha sur un caillou au milieu du chemin, le tirant de ses pensées.

Le paysage était magnifique si on y faisait attention. Le ciel, encore une fois, était splendide et dans quelques instants, il pénétrerait dans une forêt aux arbres et aux racines noueuses.

Mais les herbes autour du sentier étaient légèrement plus hautes qu'un chat et elle était jaune paille, desséchés. La terre n'était donc pas fertile, donc très peu habitable.

Le chat soupira.

Ses pattes commençaient à lui faire mal et ses yeux se fermaient de temps en temps, si bien qu'il heurtait souvent de petits obstacles. Ils traversèrent le bosquet qui s'avèrent très petit et continuèrent leurs chemin sur un sentier à la terre sèche et aux herbes jaunes. 

Puis, sans qu'il ne s'en rende compte, le soleil était haut dans le ciel -l'heure de manger et d'arrêter. Il poussa un soupir de soulagement et ralenti le pas pour arriver à la même hauteur que Rayon.

« Trouvons un endroit pour manger et dormir », miaula le chat à la robe noir.

L'autre matou acquisa et après quelques temps de marche, ils trouvèrent une forêt aux beaux arbres luxuriants. 

« Cela te convient-il Lueur ? » demanda Rayon.

Rayon avait une longue robe épaisse grise et des yeux jaunes. Dans ceux-ci, brillait de la fatigue mais aussi du soulagement.

En effet, les deux hordes avait, pour être équitable, établit un temps de marche. Du moment ou la lune était le plus haut dans le ciel jusqu'à ce que le soleil lui aussi, soit le plus haut, était le temps de marche. Le reste était soit un temps de chasse ou de repos.

Pour la Horde Diurne, la nuit était repos, et la journée chasse et inversement pour la Horde Nocturne. Ainsi, en fonction de sa façon de vivre, le voyage et le reste était équitable.

« C'est parfait. J'espère que nous trouverons bientôt les clans.

- Tu sais très bien ce que j'en pense. Il n'existe pas – ou n'existe plus. Et même s'ils existaient, pourquoi nous accueillir ? Tu as bien entendu ce chat, il a dit qu'il y en avait dix fois plus que nous ! il n'y aura pas de place pour nous dans leur territoire ! Il a aussi dit qu'ils se battaient sans cesse pour des questions de terrains de chasse ! Certes comme nous, mais encore une fois, pourquoi nous accueilleraient-ils ? Et puis, qui nous dit qu'il ne ment pas ? »

Le leadeur nocturne poussa un troisième soupir devant cette tirade et répondis d'une voix lasse :

« Si tu ne veux pas y croire, je l'entends, mais laisse mon clan et moi-même un mince espoir que cela soit vrai, veux tu ?

- Bien, je te laisse, mais n'y crois pas trop non plus, je ne voudrai pas que tu sois déçu. Je vais chasser. Avec ton clan, vous pouvez dormir, nous vous réveilleront lorsque la lune apparaitra.

La Succession des Trois - L'Aurore Couleur MielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant