Chapitre 10 : Le pardon

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- Debout, Jane, me réveille Isa en me secouant légèrement

J'ouvre les yeux et je me souviens de la soirée d'hier. J'aurais préféré l'oublier, ou ne serait-ce qu'une partie, celle qui m'a déçu, mais malheureusement, ce n'est pas possible. Alors je me lève, déglutis face à mes souvenirs et part me laver. Une fois préparer, avec Isa, on part réveiller Rémi, à la demande de Pierre et Mathieu qui n'y sont pas arrivés.

On entre dans cette chambre et nous approchons de lui qui est camouflé avec une légère couverture bleue.

- C'est moi, Jane.

- Mmmh, je suis fatigué, je me lèverai plus tard, marmonne-t-il

- Comment ça se fait que tu sois plus fatigué que nous alors que tu es allé dormir plus tôt, ne comprend pas Isa.

Pdv : Rémi

La nuit dernière

À peine arriver dans ma chambre que je m'écroule sur mon lit. Je me change rapidement et m'allonge sur mon lit et des souvenirs de mes moments que j'ai passé avec Marie me revient en tête, les bons comme les mauvais.

Quand j'ai attendu dans son salon, étant donné que j'étais arrivé trop en avance et qu'elle n'avait pas finit de se préparer. Je me souviens également d'elle honteuse, qui m'a appelé pour que je vienne à sa chambre pour l'aider à serrer son corset.

Je revois aussi son expression de visage quand elle a appris la vérité sur notre statue.

La danse que nous avons partagée sur le pont arrière ne voulant être que nous deux et discuter tranquillement.

Son incompréhension face à mon mutisme.

Ces confidences sur elle, qui pour la plupart me faisait rire.

« J'ai peur des pigeons, ils me terrifient » m'avait-elle avoué alors que je ne la prenais pas au sérieux au départ jusqu'à qu'elle ait cru en voir un et qu'elle parti instinctivement se réfugier auprès de moi en tenant mon bras contre elle pour se protéger.

Son sourire qui a disparu, dès qu'elle a compris que nous étions des pirates.

Ses yeux qui me regardaient avec de l'intérêt pour ce que je disais.

Ses yeux qui m'ont transpercé quand elle s'en est allé.

Ce rire qu'elle faisait à l'entente de mes blagues nulles

« C'est un homme qui rentre dans un café et plouf » maintenant que j'y repense, elle rigolait sûrement par malaise ou serait-ce un rire nerveux ?

« Il faut que j'y aille », avait-elle annoncé encore déboussolé de la nouvelle

Cette danse que nous avons partagée, nos corps prêt l'un de l'autre dansant au rythme de la musique.

Quand je l'ai vu partir en perdant tout espoir de la revoir, car je pense qu'elle ne voudra plus revoir une personne qui lui a menti.

Peu de choses me rendent réellement triste et l'une de ces choses est la perte d'une personne. Une larme coule le long de ma joue, sans que je m'en rende compte, au départ. Et la prise de conscience qu'elle ne va probablement plus me parler ou que le peu de confiance qu'elle avait en moi a sûrement disparu me fait craquer.

Et d'autres larmes silencieuses coulent une bonne partie de la nuit, jusqu'à que mon frère et Mathieu entre dans la chambre. Et me souhaite « bonne nuit, frangin » en me frottant la tête affectueusement.

Pdv : Jane

Retour au présent

Après maintes autres tentatives, je décide de sortir l'une de mes cartes secrètes qu'il ne pourra pas riposter.

- Rémi, réveille-toi avant qu'il n'y ait plus de pain perdu en plu-

À peine, je prononce le mot "pain perdu" qu'il bondit de son lit et nous fait tous sortir pour qu'il se prépare.

Tant mieux que c'est vrai sinon il ne m'aurait jamais pardonné de lui avoir donné de l'espoir.

Même pas deux minutes plus tard, il sort encore en train d'arranger sa veste marron.

- On y va, se réjouit-il en nous dépassant dans le couloir

Sur le pont, un bruit nous fait tous tourner vers le balcon du bureau à mon père qui me fait penser à celui d'Isaac. C'est vrai que nos bateaux on a même architecture, s'en ai presque perturbant. Mais pas aussi perturbant que de voir Isaac et mon père discuter sur le balcon, en nous regardant.

- Salut les enfants,
nous salue mon père, bien dormi.

- Oui, répond tout le monde excepté moi et Rémi

- Nous partons à la taverne. Tu nous rejoins une fois que tu as fini ?

- Oui, j'ai bientôt fini.

Alors qu'on s'apprêtait à partir, Isaac m'interpelle en descendant à moitié l'escalier qui mène au bureau :

- Jane, est ce que je peux te parler ?

Je l'ignore, ne voulant pas discuter avec lui, surtout dès le matin et sans avoir mangé. Avoir faim me met de mauvaise humeur.

Tous me regardent avec de la peine, ou serait-ce de la pitié.

Alors que nous traversons le ponton, Nara court légèrement, vers nous et me prend dans ses bras en me demandant pardon pour son frère :

- Je suis encore désolé pour mon frère. Je suis sûr, même s'il ne me l'a pas dit, qu'il regrette.

- Si tu le dis.


Elle m'adresse, une nouvelle fois, un sourire désolé et part à côté de Mathieu. Je m'empresse de regarder Isa qui comme je m'attendais, est assez surprise de l'affinité entre son frère et Nara. Mais elle ne paraît pas mécontente de leur relation qui est pour le moment assez ambigu. Tout comme sa relation avec Louis d'ailleurs, je les ai vu partagés une danse, en ne se lâchant pas du regard, pendant que j'en partageais une avec l'autre connard.

Nous coupons par le marché, où nous pouvons voir au loin l'immeuble de Marie. Rémi le voit, baisse la tête et continue à marcher, à ma gauche. Je mets mon bras autour de ses épaules, voulant le consoler, le temps qu'il la voit à la taverne. Nous arrivons devant la taverne, et pour tenter de mettre de bonne humeur Rémi, je lui rappelle d'un ton enthousiaste :

- Hâte de manger du pain perdu !

Il relève la tête en ma direction et affiche un sourire timide.

- Si vous n'avez plus faim, vous pourrez me les passer, nous signale Rémi.

J'ouvre la porte et entre suivi de Rémi qui en même temps, nous posons nos épées dans le baril. Ayant relevé la tête avant Rémi, je vois avant lui Marie assise à notre table habituel avec Fabien, mon grand-père, à qui elle parlait avant de voir Rémi, derrière moi. Qui, quand il l'aperçoit élargi tellement son sourire que j'ai bien cru qu'il allait fendre son visage. Il s'avance doucement, timidement, vers elle qui affiche un aussi grand sourire que lui.

Plus qu'un mètre les sépare et on entend faiblement Rémi lui demander :

- Qu'est-ce que tu fais là ?


- Je suis venu te dire que j'ai assez pris de recul sur la chose et que je te comprends. J'aurais fait la même chose, lui confie-t-elle en prenant les mains tremblantes de Rémi.

Rémi écarquille les yeux et demande confirmation :

- C'est vrai ?

- Oui, je te pardonne Rémi.

Il la prend dans ses bras et elle répond en lui rendant son éteinte. Après quelques secondes, ils se lâchent et se regardent avec un grand sourire aux lèvres.

- Et si on s'asseyait pour manger.

Comme reconnecté à la réalité, Rémi me regarde et se rappelle en criant :

- LES PAINS PERDUS !

- J'en ai fait plein pour que tout le monde en a même après ton passage,
lui informe mon oncle qui était arrivé de la cuisine, quelques secondes avant que Rémi crie son plat préféré

La sirène ( en réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant