La sirène ( en réécriture )

Chapitre 20 : Bougie, Vin, Lune

TW: alcool
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Toujours dans ses bras, dans un murmure, il me demande :

- Est-ce que tu vas quand même aller à cette mission avec lui ?

Et dans un soupir, je lui réponds :

- Oui

Je suis minable. Pourquoi m'accrocher à cette foutue mission ?

Nous nous lâchons et il prend mon visage en coupe afin de déposer un léger baiser sur mon front.

- Il faut qu'on y aille, m'informe-t-il en souriant

J'essuie le restant de mes larmes, vérifie la couleur de mes yeux dans le miroir. Légèrement rouge, ça va ils ne le sont pas trop pour que je puisse prétendre que je suis seulement fatigué. Nous sortons et allons sur le pont pour rejoindre tout le monde. La plupart des maudits sont retournés sur leur bateau ayant fini leur travail. Au loin, le port de Bordeaux apparaît à l'horizon.

Étant donné que nous n'allons pas débarquer sur le port de Bordeaux pour ne pas se faire griller à peine arrivés, j'interroge mon père à ce sujet :

- Où jetons-nous l'ancre ?

- À Royan, une charrette vous attendra là-bas pour aller à Bordeaux, m'explique-t-il en montant les marches qui mène au pont supérieur où se trouve la barre

Il remplace Mathieu qui descend et va dans la cuisine en me souriant. Pierre sort de celle-ci puis me rejoint près de la rambarde et me raconte :

- Il n'a pas su quoi répondre à Isa, il se sent mal d'avoir été aussi maladroit. Je pense qu'il t'aime bien.

- Quoi ? Non mais tu rigoles, quand on aime une personne, on ne fait pas ça !

- Ça arrive, d'être maladroit, le défend-il

Je le frappe avec très peu de force sur l'épaule uniquement pour qu'il arrête.

- Moi qui pensais être enfin tranquille avec ça étant donné que Rémi est trop occupé à écrire ses lettres. Il t'a passé le flambeau, c'est ça ?

- Non même pas, me contredit-il. Ouvre les yeux, Jane.

Je m'exécute donc et ouvre grand les yeux en le regardant droit dans les siens. Il soupire dans un rire :

- Tu me fatigues.

- C'est sûrement à cause de mon humour, il est trop bien pour toi.

- Si tu le dis, ricane-t-il

Je lui souris profitant de ce moment. Ce moment qui paraît si anodin, mais qui me fait tellement du bien. Le beau temps après la tempête. C'est ça ce qu'ils sont, tous, mon père, Isa, Mathieu, Pierre, Rémi, le rayon de soleil qui perce la masse de nuage qui couvre le ciel de ma vie. Et à eux tous, ils ont réussi à faire partir l'orage et quand il réapparaît, ils font de leur mieux pour le faire partir de nouveau et je sais qu'ils sont prêts à le faire infiniment. Ils sont la lumière au bout du tunnel.

Sous le coup de l'amour que je ressens pour eux et que je ne mérite pas, je prends dans mes bras Pierre.

- Merci, je ne vous le dis pas assez.

- Tu n'as pas besoin de nous le dire, seul ton sourire nous suffit, m'avoue-t-il

Je resserre mon étreinte et le lâche affichant mon plus beau sourire.

- Nous aussi, on ne te le dit pas suffisamment, remarque-t-il

- Mais de quoi vous voulez me remercier ?

Il me regarde stupéfait par ce que je viens de me dire, et me répond :

- Tu veux vraiment que je te fasse la liste. Alors d'abord grâce à toi et ton père, avec mon frère, on a un toit et une famille. Rémi, sans toi, il n'aurait jamais rencontré Marie. Moi, tu m'as aidé à m'accepter et tu m'as littéralement sauvé la vie. Mathieu, il aimerait te remercier encore mille fois pour l'avoir aidé avec sa sœur quand la puberté a fait son apparition. Et Isa te remercierait infiniment pour ça ainsi que de l'avoir pris sous ton aile et de l'avoir considéré comme ta petite sœur dès qu'elle est arrivée sur le bateau. Mais elle ne le fait étant donné qu'elle sait que tu sais qu'elle t'est extrêmement reconnaissante et qu'elle ne veut pas que tu finisses par lui couper la langue.

Sur sa dernière phrase, je rigole en tentant d'essuyer mes larmes qui ont coulé silencieusement sur mes joues.