Chapitre 22 : les retrouvailles

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- C'est là, nous indique Isa en pointant du doigt la carte étalée sur le bureau de mon père.

- On en aura pour environ 20 minutes de marche depuis le port si on passe par là, nous informe Mathieu.

Nous étions arrivés depuis 1 heure et nous cherchions où se trouvait le magasin Chez Smith et compagnie.

J'ai la boule au ventre à l'idée de revoir ma mère.

Va-t-elle me reconnaître ?

Va-t-elle s'en vouloir de m'avoir abandonné ?

Va-t-elle revenir et rester avec moi ?

Est-ce que je le veux vraiment ?

Est-ce que je serais pirate à l'heure d'aujourd'hui si elle n'était pas partie ?

Est-ce que j'aurais eu une meilleure vie avec elle ?

S'est-elle remariée ?

Est-ce qu'elle a des enfants ?

- Jane, t'es avec nous, me demande Mathieu inquiet.

- Oui, je réfléchissais seulement au chemin le plus court à prendre.

- Depuis tout à l'heure, j'essaye de vous faire comprendre que si on passe par là et là, ça sera plus rapide,
s'agace Pierre

J'analyse le trajet proposé par Pierre et confirme :

- Il a raison, c'est le trajet le plus rapide et en plus, on passera par des petites ruelles. On ne se fera pas remarquer.

- Merci,
me remercie Pierre du fond du cœur

On replie les cartes en prenant seulement celle avec le chemin tracé au rouge par Pierre. On sort du bureau et nous descendons l'escalier. En bas, Isaac qui nous attend.

- Je viens avec vous, nous annonce-t-il.

Je m'avance à côté de lui et l'interroge du regard.

- J'ai toujours voulu voir Londres, et en plus on ne reste pas longtemps donc vaut mieux que je parte maintenant avec vous, me ment-il pour ne pas s'avouer à lui-même qu'il tient à être là pour moi

Ou est-ce qu'il en a pleine conscience et il a juste peur de ma réaction. Il a bien raison d'avoir peur parce que je n'ai plus le choix maintenant. Il faut que je lui raconte tout. Je le ferais après le passage chez ma mère, quand on jettera l'ancre.

À vrai dire, on va partir à la recherche de Paul pour l'attaquer afin d'être tranquille à jamais. Mais aussi parce qu'on n'aura pas le choix étant donné qu'on a environ 98 % de chance de le croiser étant donné qu'il est à notre recherche et également parce que Londres est le terminus de son trajet prévu en ce mois.

Tous descendent du bateau, quant à moi, je salue mon père.

- Tu es sûr de vouloir aller la voir, me questionne-t-il, tu risques d'être déçu.

- Pas autant que le jour où elle est partie.

- Si tu le dis,
soupire-t-il

Il me prend dans ses bras, ensuite, je descends également du bateau. Je rejoins tout le monde et nous partons en direction du centre de la ville.

Cela fait 25 minutes que nous marchons en passant par des dizaines de ruelles.

Alors que tout le monde se regarde, à deux doigts de craquer, c'est Rémi qui cède :

- C'EST BON, ON S'ARRÊTE LÀ ! On est perdu.

Pierre la carte en main se retourne avec de grands yeux surpris, et lui tend la carte.

En même pas 5 minutes, on arrive devant le magasin et à côté une porte qui doit sûrement mener à l'appartement au-dessus. L'angoisse au fond de moi se fait de plus en plus grande. Je prends sur moi et toque à la porte. Quelques instants plus tard, une jeune fille qui doit être à peine plus jeune que moi ouvre la porte.

- Bonjour, que voulez-vous ?

Je ravale ma salive et lui réponds :

- Est-ce bien ici qu'Anne Rodriguez vit ?

- Une Anne vit bien ici, mais son nom est maintenant Smith. Vous la connaissez comment ?


Je prends une grande respiration et lui explique :

- C'est ma mère.

À peine eus-je le temps d'en dire plus qu'elle me coupe :

- C'est donc toi, Jane. J'ai entendu parler de toi. Venez à l'intérieur.

Qu'a-t-elle dit à mon sujet ?

La sirène ( en réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant